Ford Escort XR3i Mk III (1983-1986)
🚗 Ford Escort XR3i
La GTI de l’ère Ford moderne
Au tournant des années 80, Ford bascule dans une ère nouvelle. Avec l’Escort Mk III lancée en 1980, la marque abandonne la propulsion et les ponts rigides au profit d’une architecture avant-gardiste pour elle : traction avant, moteur transversal et culasse en alliage léger.
Une révolution de culture autant que de technique. Mais pour s’imposer face à la Golf GTI et à la future cohorte de compactes sportives, il fallait une version à tempérament. Ce sera l’XR3, puis rapidement l’XR3i.
🏎️ L’ère de la GTImania
Au début des années 80, l’Europe découvre une passion inédite : la GTImania. Les jeunes cadres veulent des voitures nerveuses mais civilisées, capables de briller sur l’autoroute comme au feu rouge. Ainsi, tous les constructeurs dotent leur compacte d'une version vitaminée.
Ford s’y engouffre avec pragmatisme. L’Escort XR3 se distingue d’abord par son style sportif : boucliers spécifiques, spoiler avant, becquet arrière et jantes en alliage de 14 pouces. Pas d’exubérance, mais une allure franche et dynamique.
À bord, le volant trois branches, le combiné complet et l’assise basse donnent le ton. Les sièges, peu enveloppants, rappellent toutefois que Ford n’a pas encore totalement adopté les codes de la sportive pure.
🔧 Du carburateur à l’injection
Sous le capot, on retrouve le quatre-cylindres 1,6 l de la berline, légèrement retravaillé. Simple arbre à cames latéral, culasse en alliage et carburateur double corps : le bloc ne brille pas par sa sophistication, mais il séduit par sa robustesse et sa disponibilité. Ford est allé au simple et efficace.
Les premières versions (96 ch) avouent des performances correctes sans rivaliser avec la Golf GTI. La boîte à 4 rapports, rapidement remplacée par une autre à 5 vitesses, en limite d’ailleurs le potentiel.
En 1983, Ford modernise sa recette avec l’injection Bosch K-Jetronic : la XR3i est née. Le moteur grimpe à 105 ch, l’accélération devient plus franche et la consommation mieux maîtrisée. Sans révolutionner la catégorie, elle comble une partie de son retard et séduit par son équilibre global.
🛞 Une traction à apprivoiser
Première traction sportive signée Ford, l’Escort XR3i affiche un comportement typé sous-vireur. Sa direction précise et son freinage endurant compensent un châssis perfectible à la limite. Plus accessible que la Golf GTI, moins incisive que la 205 GTI, elle trouve néanmoins sa clientèle : celle qui cherche une compacte vive, fiable et sans manières.
⚡ L’esprit RS : l’héritage du rallye
Derrière la XR3i, Ford cultive une autre tradition : celle des RS, initiales de Rallye Sport. Une lignée née en 1970 avec l’Escort Mk I RS1600, championne de rallye grâce à son moteur Cosworth BDA à double arbre à cames.
Ce pedigree de compétition, Ford tente de le transposer dans la nouvelle ère de la traction avant.
En 1982, apparaît l’Escort RS1600i, version affûtée de la XR3i. Son 1.6 à injection grimpe à 115 ch, tandis que le châssis reçoit des suspensions spécifiques, un freinage renforcé et une présentation plus agressive : jantes Ronal, double aileron arrière, instrumentation complète, sièges Reccaro. Rare et exigeante, elle prolonge l’esprit de la RS des seventies dans un format plus civilisé.
Puis vient, en 1984, la RS Turbo, équipée d’un 1.6 turbo Garrett T3 développant 132 ch. Plus brutale, elle renoue avec le tempérament nerveux et instable des vieilles RS de rallye : un moteur explosif, une motricité capricieuse et un châssis qu’il faut dompter.
À côté de ces sportives radicales, la XR3i fait figure de GTI démocratique, accessible et homogène — celle qu’on pouvait utiliser au quotidien sans avoir l’impression de piloter une voiture de spéciale.
🏁 Héritage
Avec la Mk IV, l'Escort XR3i sera prolongée, plus policée et civilisée, disponible aussi en cabriolet. Elle restera le symbole d’une époque charnière : celle où Ford a su concilier modernité technique et esprit populaire, avant de céder la place à des sportives plus complexes, moins spontanées.
📋 FICHE TECHNIQUE :
🔥 MOTEUR
🔹 Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
🔹 Bloc : Fonte
🔹 Culasse : Alliage léger
🔹 Emplacement : Transversal, avant
🔹 Puissance fiscale : 8 CV
🔹 Cylindrée : 1 598 cm³
🔹 Alésage x course : 80,0 x 79,0 mm
🔹 Taux de compression : 9,5 : 1
🔹 Vilebrequin : 5 paliers
🔹 Puissance maximale : 105 ch à 6 000 tr/min
🔹 Couple maximal : 14 mkg (137 Nm) à 4 800 tr/min
🔹 Distribution : Arbre à cames en tête
🔹 Nombre de soupapes : 8
🔹 Alimentation : Injection mécanique Bosch K-Jetronic
⚙️ TRANSMISSION
🔹 Type de transmission : Traction avant
🔹 Boîte de vitesses : Manuelle à 5 rapports
🔹 Direction : Crémaillère
🔹 Diamètre de braquage : 10,2 m
🛠️ CHÂSSIS & SUSPENSIONS
🔹 Châssis : Monocoque en acier autoportante
🔹 Suspension avant : Pseudo McPherson, ressorts hélicoïdaux et barre antiroulis
🔹 Suspension arrière : Bras tirés avec ressorts hélicoïdaux et barre de torsion transversale
📏 DIMENSIONS
🔹 Longueur : 4,04 m
🔹 Largeur : 1,64 m
🔹 Hauteur : 1,31 m
🔹 Empattement : 2,39 m
🔹 Voie avant : 1,42 m
🔹 Voie arrière : 1,42 m
🛞 ROUES & FREINS
🔹 Pneus avant : 185/60 HR14
🔹 Pneus arrière : 185/60 HR14
🔹 Freins avant : Disques pleins
🔹 Freins arrière : Disques
🏁 PERFORMANCES
🔹 Vitesse maximale : 186 km/h
🔹 0 à 100 km/h : 9,6 s
🔹 400 m D.A. : 17,4 s
🔹 1 000 m D.A. : 32,3 s
⛽ CONSOMMATION & AUTONOMIE
🔹 Capacité du réservoir : 48 litres
🔹 Consommation à 90 km/h : 6,5 l/100 km
🔹 Consommation à 120 km/h : 8,0 l/100 km
🔹 Consommation en cycle urbain : 9,5 l/100 km
📦 DIVERS
🔹 Volume du coffre : 345 litres
🔹 Cx : 0,36
🔹 Poids à vide : 935 kg






























