Rover SD1 3500 V8
Succédant à la Rover P6, la SD1 est en totale rupture avec le style Rover lorsqu'elle apparaît en 1976. La forme est nouvelle et s'inspire la fois de la Ferrari Daytona et de la Citroën CX, ce que son designer, David Bache, ne renie pas. Il en résulte cette voiture à cinq portes, ce qui est rare dans ce segment, et une forme oblongue, arrondie et aux allures sportives. SD1 est son nom de code lorsque le projet fut lancé. Il provient de "Specialist Division", et "1" parce qu'elle est la premier modèle créé par cette équipe destinée à fabriquer des voitures haut de gamme.
En revanche, l'architecture du châssis est plus rudimentaire. Propulsée par un pont rigide à l'arrière, la SD1 est plus rudimentaire que la P6 qui utilisait un pont De Dion. Mais déjà à l'époque les finances de British Leyland n'étaient pas reluisantes et ce sont des techniques éprouvées et peu chères qui conduisent la politique de la maison. Développer une suspension arrière indépendante et motrice est problématique pour la tenue de route à l'époque. Les variations de la géométrie entraînent beaucoup de phénomènes de survirage et de patinage sur le mouillé, comme peuvent le confirmer les propriétaires de BMW série 5 de l'époque. En revanche, la direction est plus soignée, précise et souple, assistée. Très vite, le succès est tel que l'usine de Solihull, en Angleterre, où est aussi fabriqué le Range, est débordée.
Sous le capot, c'est le bon vieux V8 d'origine Buick de la 3500 P6 ou du Range qui est adapté à la SD1. Il est porté à 157 chevaux (contre 132 au Range), et ses 27 mkg permettent une souplesse de conduite qui surclasse les 6 cylindres allemands. Avec 200 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h en 9 secondes, elle est dans une bonne moyenne, et même devant la Mercedes 280 SE ou la Jaguar XJ6 4,2 litres.
Mais c'est l'agrément intérieur qui est son atout principal. Elle est cossue, spacieuse, lumineuse. De larges sièges accueillants invitent à s'installer profondément pour profiter de la sonorité du V8 durant de longs trajets qu'elle ne rechigne pas à parcourir. Le tableau de bord était considéré comme un modèle d'ergonomie, d'originalité.
Son point faible est celui de toutes les anglaises : elle fuit de partout, boite, moteur ou pont. Mais bien entretenue, elle est presque inusable.
Crise pétrolière oblige, en 1977 apparaissent les petites sœurs à six cylindres, les 2300 et 2600. Plusieurs évolutions et restylages accompagneront des modifications du V8. D'abord une évolution SE, intégrant l'injection, puis une évolution Van Den Plas et enfin la Rover Vitesse qui revendique 210 chevaux.
La carrière s'arrête en 1986 avec l'apparition de la Rover 800 et après 303 000 exemplaires commercialisés.
Malheureusement, les 20 CV fiscaux du V8 ont très sérieusement handicapé les ventes en France où on retrouve plus facilement la 2600.
Fiche technique :
Type du moteur V8 à 90°
Energie Essence
Disposition Longitudinal avant
Alimentation 2 carburateurs
Distribution Arbre à cames central
Nombre de soupapes 2 par cylindre
Alésage & Course 89.0 x 71.0 mm
Cylindrée 3532 cc
Compression 9.3
Puissance 157 chevaux à 5250 tr/min
Couple 27.4 mkg à 2500 tr/min
Boite de vitesse 5 rapports
Puissance fiscale 20 CV
Type Propulsion
Antipatinage Non
ESP Non
Direction Crémaillère, assistée
Suspensions Av -
Suspensions Ar Essieu rigide
Freins avant Disques
Freins arrière Tambours
ABS Non
PneuAv 195/70 HR14
PneuAr 195/70 HR14
Longueur 470 cm
Largeur 177 cm
Hauteur 138 cm
Poids 1360 kg
Poids/Puissance 8.66 kg/cv
Vitesse max 200 km/h
0 à 100 km/h 9 sec
Reservoir 67 L