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20 juin 2021

Alfa Romeo Alfasud 1.5 TI (1978-1980)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)

Depuis la fin des années 50, un gentleman agreement a été passé entre Fiat et Alfa Romeo, deux entreprises d'état. Alfa s'engage à ne pas créer de voitures plus petites que la Giuletta pour pas concurrencer les voitures populaires de Fiat, tandis que Fiat s'interdit de créer des modèles sportifs, de façon à laisser à Alfa le champ libre dans sa spécialité. Alfa se contente de vendre la Renault Dauphine et la Renault 4 sous licence.

Alfa s'était déjà lancé dans la conception d'un modèle de petite taille dans les années 60. D'abord avec le projet 13-61, une sorte de Giulia en modèle réduit avec un moteur deux cylindres 750 cm3, un demi-moteur de Giulia 1300, monté transversalement et freins in-board. Jugé peu rentable, le projet est abandonné. Une seconde tentative a lieu avec le Type 103, équipée d'un moteur quatre cylindres double arbre à cames de 1000 cm3. Trois prototypes sont assemblés, sans que l'histoire aille plus loin.

C'est en 1967 que Giuseppe Luraghi se décide à lancer la construction d'une Alfa Romeo populaire. Il parvient à convaincre le gouvernement italien d'investir dans le projet, en adoptant une stratégie d'aménagement du territoire. En rachetant les terrains d'une ancienne usine d'avions, l'état peut installer une usine de production d'une voiture populaire près de Naples, ce qui a l'avantage d'intervenir sur le chômage important qui touche le sud de l'Italie. On en attend 16 000 emplois directs, et 130 000 emplois induits. C'est de là que découle le nom de la voiture, Alfasud. La rupture du pacte rend furieux les dirigeants de Fiat. Des salariés sont accusés de trahison, d'espionnage industriel. En guise de réponse, Fiat lance la Fiat 131 et la Dino Fiat.

Si le projet est confié à l'ingénieur Hruska, le style est attribué à Ital Design. Il en ressort une voiture en deux volumes, style rare à la fin des années 60 que seules la Renault 16 et la Simca 1100 adoptent. L'Alfasud est toutefois dépouvue du hayon qui fait le succès des deux autres. L'originalité tient encore dans le moteur boxer inédit placé longitudinalement en porte-à-faux avant. Les freins sont accolés à la boite, façon in-board, une cloison supplémentaire dans le compartiment moteur améliore la rigidité et l'insonorisation du moteur en séparant le bloc de la batterie, du maître-cylindre et du vase d'expansion. Toutefois, l'accessibilité est mise à mal par un capot qui s'ouvre dans le mauvais sens. Autre nouveauté chez Alfa, il s'agit d'une traction. Le train avant est guidé par des jambes de force type McPherson et une barre antiroulis. A l'arrière, les réflexes ont la peau dure : un essieu rigide à carrossage constant avec barre Panhard et parallélogramme de Watt assure un fort bon guidage.

L'Alfasud est présentée en 1971 au salon de l'Auto de Turin et les premières voitures sont produites à partir de 1972. Par sa forme et son moteur boxer et ses freins in-board elle est très vite comparée à la Citroën GS. Si la GS l'emporte sur le confort, l'Alfasud est plus performante. Elle est handicapée par un moteur 1200 manquant de couple à bas régime mais ses envolées du compte-tour en font une voiture plaisante à conduite, sûre en toutes circonstances.

Il faut attendre la fin de 1973 pour voir arriver la premièen déclinaison sportive de l'Alfasud. La TI renouvelle le sigle utilisé par la Guiletta puis la Giulia. Elle n'est disponible qu'en trois portes et se distingue par une calandre à quatre phares ronds. Les clignotants son alors déplacés sur le pare-choc chromé. La face avant gagne ainsi une agressivité de bon aloi. La TI gagne 5 chevaux à 68 ch et une boite 5 rapports qui lui permet de franchir les 160 km/h.

Outre le break Giardineria en 1975, l'Aflasud recevra des améliorations, des motorisations, des finitions en constante hausse. La série 2 intervient en fin 1977, avec de très légères modifications extérieures et un intérieur revisité.

En 1978 arrive la 1.5 TI (notre modèle). Avec 84 ch on pourrait croire les performances en nette hausse. Mais avec un pont court, la vitesse augmente peu (169 km/h). En revanche, les reprises et l'accélération font un bon en avant. Les suspensions ont été durcies et la tenue de route reste identique. La voiture est toujours aussi bien guidée et sa conduite est toujours un plaisir dû, entre autres, à une commande de boite particulièrement agréable.

En 1980, la troisième série vient achever la carrière de l'Alfasud, avec une nouvelle calandre inspirée de celle de la TI, des pare-chocs en plastique noirs plus larges, des clignotants intégrés à l'avant, un arrière revu et corrigé qui obtient un hayon en 1981 pour les trois portes uniquement et pour toutes les versions à partir de 1982. Les motorisations sont restées au 1500, mais le boxer est parvenu à 105 ch (1.5 TI QV), tandis que le 1300 en est à 86 ch. Elles souffrent alors d'une boite 5 rapports trop longue, particulièrement sur le dernier rapport, au bénéfice de la consommation et de la puissance fiscale, mais au détriment de la vitesse de pointe, qui s'obtient en quatrième.

L'Alfasud termine discrètement sa carrière en 1984, déjà éclipsée par la nouvelle 33. Si elle reprend l'architecture de l'Alfasud, elle n'en aura pas le panache ni le train avant... Au résultat, l'Alfasud a été vendue à 900 000 exemplaires, dont 185 000 TI. Si l'on rajoute les AlfaSud Sprint, le million d'unités est allègrement franchi. A l'heure actuelle, l'Alfasud est rare, plutôt rare, même si sa côte ne s'envole pas encore.

Pour en savoir plus:  les chevaux de feu de Broyax

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres en plat, essence
Emplacement : porte-à-faux avant, longitudinal
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 1490 cm3
Alésage x course : 84 x 67,2 mm
Taux de compression : 9:1
Puissance maximale : 84 ch à 5800 tr/min
Couple maximal : 12,3 mkg à 3500 tr/min
Distribution : deux arbres à cames en tête, courroie crantée
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : carburateur Weber
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : essieu rigide, barre Panhard, parallélogramme de Watt, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 393,5 cm
Largeur : 161,6 cm
Hauteur : 137 cm
Empattement : 245,5 cm
Voie av : 139,7 cm
Voie ar : 136,4 cm
Pneus av : 165/70 SR 13
Pneus ar : 165/70 SR 13
Freins av : disques, assistés
Freins ar : disques, assistés
Vitesse maximale : 169 km/h
0 à 100 km/h : 10,3 s
Volume du coffre : 400 litres
Capacité du réservoir : 50 litres
Poids : 880 kg

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Commentaires
G
Rare sont celles qui n'ont pas été "bouffé" par la rouille !!! Mon père en avait une, une qu'il n'a pas gardé longtemps à cause d'une panne ! Je me souviens du confort des sièges (arrière) et du ronron émis par l'échappement .
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Une balade dans le monde de l'automobile de collection et des voitures d'exception au gré du hasard et des rencontres. Un peu d'histoire, un peu de technique et des voitures ! Plus de 2000 voitures et 11 000 photos.
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