Panhard-et-Levassor X19 Torpedo (1912-1921)
(Caux-Retro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2009)
(Auto-Moto-Retro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)
A l'aube du premier conflit mondial, Panhard trône toujours au sommet de la production nationale, montrant en permanence innovation, performance confort et luxe pour un marché qui n'est pas encore accessible au grand public.
La X19 fait figure d'intermédiaire et de point culminant dans la période. Loin des gros moteurs de plus de 20 CV, la X19 est propulsée par un quatre cylindres de 10 CV. La nouveauté de ce moteur est d'être fondu d'un seul bloc, ce qui permet de gagner en compacité. Elle n'en reste pas moins performante et légère. Avec 2,1 litres de cylindrée il fournit 20 ch.
Autre originalité introduite dans la gamme depuis 1910, le moteur sans soupape. Construit sous licence achetée à Charles Yale Knight, ce moteur présente l'avantage de connaître une meilleure fiabilité que les moteurs classiques. Débarrassé des pièces de la distribution, le moteus sans soupape ne connaissait pas de problèmes de soupapes grillées, de ressorts cassés ou de siège de soupapes usé, problèmes fréquents à l'époque. Par ailleurs, les mouvements de la double chemise louvoyante permettent un meilleur rendement que les soupapes habituelles, en particulier pour l'échappement qui s'ouvre très progressivement sur un moteur à soupapes latérales. La vitesse de déplacement des chemises offre des temps d'ouverture et de fermture rapides. Il en découle un moteur plus souple à bas régime, plus coupleux également, le tout dans un silence de fonctionnement étonnant, grâce à la disparition de frottements nécessaires au fonctionnement d'une distribution ordinaire.
Malheureusement, le système Knight s'avérait lui-même onéreux car les mouvements de la double chemise dans le cylindre engendraient une usure importante. Peu à peu, l'usinage des pièces s'améliorant, la cinématique de la distribution étant de mieux en mieux comprise, les moteurs à soupapes classiques montraient qu'ils devenaient fiables, moins onéreux à produire ou à entretenir, et tout aussi puissants. Dans les années 20, Panhard-et-Levassor propose une large partie de sa gamme avec des moteurs à soupapes traditionnelles. Le moteur équipe alors les modèles les luxueux comme la 6CS de 1933 ou sportifs comme la 20 CV Sport, tandis que, parallèlement, la technologie du moteur sans soupape est perfectionnée jusque dans les années 40. La production de Panhard-et-Levassor est interrompue par le second conflit mondial et ne reprendra qu'avec une voiture populaire : la Dyna X.
Plusieurs carrosseries existent, la plus fréquente étant un Torpédo deux places dont le célèbre modèle de la collection du Prince Albert de Monaco. Le Torpedo à quatre places semble plus rare (nos deux modèles). A noter que le modèle vert a été vendu en Seine-et-Marne le 12 janvier 1914 pour la modique somme de 7250 F (environ 24000 € d'aujourd'hui). Mais d'autres carrosseries sont possible comme ce phaéton.
A noter, les lampes à acétylène en guise de phare.
En définitive, la X19 a été la voiture la plus vendue par Panhard-et-Levassor avant la Première Guerre Mondiale.