Triumph Acclaim (1981-1984)
(Montpellier, Hérault, avril 2009)
La Triumph Acclaim marque la fin d'une épopée : celle de Triumph. Succédant à la Dolomite et après l'arrêt de la TR7, elle reste le seul modèle au catalogue. Cependant, elle n'a rien d'une voiture maison. Elle n'est que le fruit d'un accord entre British Leyland et Honda pour produire sous un badge européen une voiture japonaise.
Car l'Acclaim est une Honda Ballade, soit une Civic trois volumes. Devant le succès des Honda Civic ou Datsun Cherry et compagnie, la Communauté Economique Européenne a mis un quota d'importation de 11 % du marché aux voitures nippones. Or les parts de marché dépassent largement ce chiffre et se situent sans doute entre 20 et 30 %. Aussi, il y a engorgement aux frontières et les délais de livraison sont rédhibitoires. De son côté, le groupe British Leyland connaît déjà de grandes difficultés. Les ventes de Rover s'érodent même si la SD1 et le Range s'écoulent plutôt bien. Triumph ne fait plus recette, Austin/Morris n'a plus que la Mini, la Marina et l'Ambassador, et leurs ventes sont confidentielles. Wolseley et Alvis n'existent plus, MG vivote, Van Den Plas n'est plus qu'une finition haut de gamme au sein du groupe et Jaguar souffre de la concurrence de Mercedes et BMW.. Alors c'est naturellement que Michael Edwardes s'est laissé approcher par Honda afin de les aider à fabriquer une Civic européenne. L'opportunité pour le groupe anglais est de pouvoir rapidement, sans frais de recherche ni de mise au point mettre sur le marché et rapidement une voiture de grande diffusion.
Cependant, pour pouvoir labelliser une voiture "européenne", il ne suffit pas qu'elle soit fabriquée sur le territoire de la communauté. Il faut aussi qu'un certain nombre de pièces soient aussi fabriquées sur son sol. Aussi émerge la règle de la "vis européenne". A une vis près, pour peu qu'elle représente le cap de 50 % de fabrication sur le sol communautaire, la voiture devient européenne et non plus japonaise, et contourne les règles d'importation.
L'Acclaim est donc une Civic II en trois volumes. Elle utilise la carrosserie, le moteur 1335 cm3 et la boite 5 vitesses (ou automatique à trois rapports dérivée de l'Hondamatic). D'aspect extérieur elle ressemble terriblement une Honda Ballade. Mais des différences existent. D'abord la voiture utilise des suspensions McPherson, un carburateur double corps et non pas simple corps. A bord, elle profit d'une sellerie anglaise issue de la Ford Cortina et d'un équipement encore supérieur à celui de la Honda : quatre vitres électriques, lave-phares, enjoliveurs spécifiques en plastique, sellerie en velours, vide-poches dans les dossiers des sièges avant. Les deux rétroviseurs sont implantés sur les portes et non sur les ailes avant (comme l'exigeait la législation anglaise). La climatisation est en option.
Et l'Acclaim est un véritable succès, s'inscrivant dans les 10 voitures les plus vendues outre-Manche en 1982 et 1983. Au total, elle sera vendue à 133 000 exemplaires en trois ans, principalement en Angleterre. Pourtant, sa descendante ne sera plus une Triumph mais une Rover 200, directement dérivée de la nouvelle génération de Honda Ballade, mettant ainsi un terme à l'histoire de Triumph.
Fiche technique :
Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Disposition : transversal, avant
Cylindrée : 1335 cm³
Alésage X course : 72 x 82 mm
Taux de compression : 8,4:1
Puissance maximale : 70 ch à 5750 tr/min
Distribution : arbre à cames en tête
Alimentation : carburateur double corps horizontal
Type de transmission : Traction
Boîte de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à Crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 4095 mm
Largeur : 1600 mm
Hauteur : 1340 mm
Empattement : 2320 mm
Voie av : 1360 mm
Voie ar : 1380 mm
Pneus av : 155 x 13
Pneus ar : 155 x 13
Freins av : disques
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 154 km/h
Capacité du réservoir : 46 litres
Poids : 809 kg