Bristol 410 (1968-1969)
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)
Depuis la Bristol 403 qui était une BMW 326 sous licence, la phillosophie de la marque a bien changé. Au fur et à mesure des évolutions, les gênes allemands ont disparu et les racines anglaises ont fortement pris le dessus. On passera sur l'esthétique somme toute très britannique des 404 et 405 qui avaient déjà perdu tout lien avec la 403. La 406 a été la dernière à utiliser le 6-cylindres en ligne de BMW. Ce dernier était parvenu aux derniers retranchements en termes de développement, et si Bristol voulait aller rivaliser avec Jaguar, Aston Martin ou Alvis, il fallait changer de registre.
C'est donc avec un V8 Chrysler que Bristol présente la 407. Elle est très semblable à la précédente, à la différence du moteur qui lui permet de passer dans une autre catégorie de performances. On passe d'un 6-cylindres de 2,2 litres et 105 ch à un V8 de 5,1 litres. Avec un arbre à cames central de conception maison, il procure environ 250 ch. La boite de vitesse automatique est elle aussi fournie par Chrysler, une Torqueflite à 3 rapports. Ainsi gréée, la 407 file à plus de 200 km/h, un club encore assez fermé au début des années 60.
Avec la 410, Bristol envisage un nouvel aspect : l'aérodynamique. Pour une firme qui, à l'origine, construit des avions, on peut avoir un léger sourire. L'une des principales modifications, par rapport à la 409, c'est l'intégration des phares additionnels dans la calandre. Ils sont placés dans la grille et non plus devant. Un jour entre le phare et le carénage permet de mieux guider le plus d'air à l'intérieur du compartiment moteur.
La mécanique est restée la même depuis la 407. C'est le même V8 et les améliorations aérodynamiques permettent à la voiture de frôler les 210 km/h en pointe. Le 0 à 100 est atteint en moins de 9 secondes. Les principaux changements mécaniques tiennent à la conception du circuit hydraulique de freinage (2 maîtres-cylindres), et à la taille des pneus qui descendent de 16 à 15 pouces.
Dans les curiosités qu'abrite une Bristol on peut noter que les ailes avant sont des placards. A droite, en relevant la partie basse, on va trouver la batterie, la boite à fusibles, le moteur d'essui-glaces et les servo-freins. A gauche, en relevant le panneau, on trouvera la roue de secours. Un bouton permet de régler l'intensité de l'amortissement électrique ! Enfin, un interrupteur permet de faire basculer la carburation vers une réserve d'essence.
La 410 est la dernière équipée de ce V8 de 5,1 litres. La 411 passera à un aure V8 Chrysler de 6,3 litres dépassant les 330 ch
Finalement produite de 1968 à 1969, la 410 n'a été fabriquée qu'à 82 exemplaires.