Alfa Romeo 33 S 16v Permanent 4 (1991-1992)

(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2016)

A la fin des années 80, l'Alfa 33 a déjà une carrière derrière elle. Et si chacun reconnaît le brio des moteurs de l'italienne, il faut bien avouer que son comportement routier est loin de la réputation d'Alfa Romeo. La 33 sous-vire de façon exagérée, elle tire à gauche en cas de forte accélération, sa tenue de cap n'est pas la meilleure, le guidage n'est pas très net et le freinage est insuffisant.

Pendant ce temps là, la concurrence a lancé la course à la puissance et ce sont les 309 GTI 16s et Golf II GTI 16s qui mènent, suivies de près par la Renault 19 16S. A côté d'elles, l'Alfa 33 1.7 se contente de 108 ch depuis l'installation de l'injection et du catalyseur. Fort heureusement, le moteur a été adapté et un second arbre à cames a été installé sur chaque banc et deux soupapes ont été rajoutées à chaque cylindre. La puissance passe à 137 ch et rattrape une partie du retard face à la concurrence.

Cepandant, la tenue de route et la motricité sont toujours aussi défaillantes. Pourtant la mode est à aussi à la traction intégrale grâce à l'Audi Quattro. Audi montre la route en permettant d'adapter cette transmission à l'intégralité des modèles de sa gamme comme l'Audi 80 5E par exemple, Lancia brille en rallye grâce à sa Delta HF, Peugeot fait le pari de la 406 MI16x4, et même Volkswagen a lancé la Golf Synchro.

Ainsi, au Mondial de l'Automobile de Paris en octobre 1991, Alfa présente la "Permanent 4". Le système conçu par Steyr-Puch existe depuis le lancement de la 33 en 1983 mais est réservé à la 1.5, berline ou break. Adapté dans la 33 S (nouveau nom de la 33 1.7), il est équipé d'un accouplement électromagnétique en sortie de boite qui permet de débrayer la motricité arrière au freinage et améliorer l'efficacité de l'ABS. Un viscocoupleur central répartit la motricité entre l'avant et l'arrière. En temps ordinaire, la motricité arrière est de l'ordre de 5 % et peut grimper à 50 % si les conditions le demandent.

Avec cet équipement, le comportement routier de la 33 est en progrès. Les effets de couple ont disparu, la motricité est en très nette amélioration. Reste le problème du roulis. Evidemment, le poids est en hausse et le freinage, repris de la 1.7 de 118 ch est toujours insuffisant. Toutefois, les performances restent honnêtes. L'équipement est riche avec des sièges Recaro, un volant sport Nardi et la direction assistée.

Reste que, même en étant la moins chère de sa catégorie, la 33 a souffert de sa mauvaise réputation. Renommée Alfa Romeo 33 S Q4 en mai 1992, elle n'a été que très peu produite, 5418 exemplaires. Remplacée par la 145, elle n'aura pas de remplaçante en transmission intégrale.

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres à plat, essence
Bloc : fonte
Culasses : alliage léger
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 8 CV
Cylindrée : 1712 cm3
Alésage x course : 87 x 72 mm
Taux de compression : 10:1
Vilebrequin : 3 paliers
Puissance maximale : 137 ch à 6500 tr/min
Couple maximal : 16,4 mkg à 4600 tr/min
Distribution : 4 arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection électronique Bosch Motronic ML4-1
Type de transmission : intégrale avec viscocoupleur central
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Dimaètre de braquage : 11 mètres
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, triangles, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : pont de Dion, triangles inférieurs, barre Panhard, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 407,5 cm
Largeur : 161,2 cm
Hauteur : 134,5 cm
Empattement : 247,5 cm
Voie av : 136,7 cm
Voie ar : 136,4 cm
Pneus av : 185/60 R 14
Pneus ar : 185/60 R 14
Freins av : disques ventilés
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 208 km/h
0 à 100 km/h : 8,4 s
400 m D.A. : 16,6 s
1000 m D.A. : 30,2 s
Consommation à 90 km/h : 7,6 l100/km
Consommation à 130 km/h : 8,8 l100/km
Consommation en ville : 11,1 l100/km
Volume du coffre : 400 litres
Capacité du réservoir : 53 litres
Poids : 1084 kg