Jaguar XJ12 Série III Sovereign H.E. (1983-1992)
(Dieppe, Seine-Maritime, mars 2011)
La série 3 de la XJ intervient en 1979, après seulement 6 ans de série 2. Et ce n'est pas un simple retoilettage discret. Les modifications extérieures sont plus importantes qu'au premier jugé.
C'est Pininfarina qui s'est chargé de la cure de rajeunissement. La ligne est dessinée en prenant appui sur la version longue de la génération précédente. Les proportions sont subitlement retravaillées dans le sens d'une meilleure fluidité des lignes sans toucher à l'identité de la voiture. Le pare-brise est plus incliné, la lunette arrière aussi le toit plus étroit. Au résultat, la surface vitrée est augmentée. A l'avant, le dessin de la calandre est discrètement revu et le résultat est plus harmonieux encore, sans doute la grille à lamelles verticales. Si les puristes regrettent les plastiques aposés sur les pare-chocs, il faut noter que celà contribue à abaisser la ligne de caisse et à donner une impression de luxe augmentée. D'autres détails participent à cette sensation, comme les poignées de porte encastrées ou les jantes "pepperpot". A l'arrière, le tablier est totalement repensé, sans trahir l'esprit. Moins haut, les éléments y sont réagencés. D'abord la poignée qui sert d'éclairage de plaque est élargie. Ensuite, les deux barres qui soulignaient le rebord du coffre pour y abriter les feux de recul sont supprimées ce qui a pour effet immédiat d'alléger le dessin. Les petits feux en forme de cathérale sont troqués pour des nouveaux blocs au dessin inédit. Ils abritent l'ensemble des feux, y compris feux de recul. Quant aux anti-brouillards, ils sont encastrés dans le pare-choc arrière qui subit le même traitement caoutchouteux que le pare-choc avant. Les deux arrêtes d'aile qui aboutissaient au sommet des feux sont heureusement conservées, tout comme les deux trapes d'essence pour les deux réservoirs.
A l'intérieur, en revanche, peu de changement. Les sièges sont légèrement redessinés, des détails de finition évoluent comme l'agencement des instruments., la moquette est différente. Et sous le capot non plus, il n'y a pas de révolution. Le 3.4 litres n'évolute pas et le 4.2 reçoit une injection électronique Bosch. Le V12 reste identique jusqu'en 1980. Il reçoit alors une nouvelle injection électronique Lucas et voit son taux de compression augmenté à 10:1. Sa puissance est alors de 305 ch et surtout, sa courbe de couple plate en fait un moteur très disponible, mais gourmand. C'est en 1981 que ce moteur reçoit une nouvelle culasse à toit en pente qui permet d'apauvrir le mélange et de limiter la consommation. Ce moteur dit "H.E." pour "High-Efficiency", au taux de compression porté à la limite des valeurs théoriques avant cliquetis, perd 10 ch mais améliore le couple, même si certains le trouvent plus creux. La XJ12 reste alors la berline la plus rapide du monde, jusqu'à ce que Mercedes ne dégaine la 560 SE (voir ici la 560 SEC) et atteigne alors les 250 km/h.
En 1984, la gamme est retravaillée. Les Sovereign quittent le badge "Daimler" et réintègrent Jaguar. La Sovereign H.E. est alors le haut de gamme de Jaguar. Au passage la X12 disparaît, ne laissant plus que la Sovereign H.E. (notre modèle) ou la Daimler Double Six.
En 1986, la XJ6 est abandonnée au profit de la XJ40. Mais la XJ12 continue sa discrète carrière. En 1988, l'adoption d'un catalyseur provoque la perte de 40 ch au moteur.
C'est en 1992 que les dernières voitures sont mises en production, avec une plaque commémorative pour les exemplaires canadiens. Elle est remplacée par la XJ81, version V12 de la XJ40. La saga continuera encore avec les X300 et X308 à moteur V8.
Si la XJ a été fabriquée à 318 000 exemplaires depuis 1968, la série 3 représente à elle seule 132 952 unités, dont seulement 10 500 XJ12.
Pour en savoir plus : l'amicale XJ
Fiche technique :
Moteur : V12 ouvert à 60°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 28 CV
Cylindrée : 5343 cm3
Alésage x course : 90 x 70 mm
Taux de compression : 12,5:1
Puissance maximale : 295 ch à 5500 tr/min
Couple maximum : 44 mkg à 3250 tr/min
Distribution : deux arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 24
Alimentation : injection électronique Lucas
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses automatique à 3 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : roues indépendantes, triangles superposés, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, demi-arbres porteurs, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 495,9 cm
Largeur : 177 cm
Hauteur : 137 cm
Empattement : 286,5 cm
Pneus av : 215/70 VR 15
Pneus ar : 215/70 VR 15
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 234 km/h
0 à 100 km/h : 8,1 s
1000 m.D.A. : 29 s
Capacité du réservoir : 91 litres
Consommation moyenne à 90 km/h : 10,5 l/100km
Consommation moyenne à 120 km/h : 13,1 l/100km
Consommation moyenne en ville : 18,8 l/100km
Poids : 1930 kg