La Licorne 415 cabriolet (1936-1937)
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)
La crise de 1929 aura écrémé bon nombre de constructeurs et asséché les finances des autres. Les survivants sont face à un nouveau défi : innover à peu de frais. Au début de la décennie, les voitures sont encore inspirées par les années 20 et ces voitures carrées et hautes. Mais Chrysler a créé l'Airflow, un nouveau modèle aux formes totalement innovantes : l'arrondi des formes semble faire couler l'air sur les flancs et l'habitacle paraît grandi.
Alors la mode des voitures va changer. Et La Licorne n'échappe pas à la régle. La petite LO4 est en bout de course et il faut la remplacer. On conçoit alors la 311 qui est déclinée en 315 et 318 selon la cylindrée (1,1 litres, 1,5 litres ou 1,8 litres). En lui ajoutant un quatrièle rapport, la voiture devient alors 411/415 et 418.
Elle reste une propulsion à essieu rigide à l'arrière, mais elle reçoit un train avant à roues indépendantes et un moteur monté sur silent-bloc pour llimiter les vibrations et le bruit. Le moteur de la 415 est alors un 4-cylindres à soupapes latérales de 1486 cm3 qui lui procure 36 ch.
Cette voiture est déclinée en cabriolet et connaît un certain succès au cours de concours d'élégance associée à Régine Paris, comédienne aux Bouffes Parisiens. Elle est même consacrée Ambasadrice de l'Elégance Française. Le duo remportera également le Prix d'Honneur du concours "Femina l'Intran". Cette auto sera ensuite intégrée au catalogue de La Licorne sous le nom Femina.
La voiture est, semble-t-il, fabriquée jusqu'en 1937. Mais depuis 1936, un accord a été trouvé avec Citroën. La Licorne utilise des carrosseries de Traction pour fabriquer ses voitures. Cette Traction Licorne prendra le nom de Rivoli. Elle garde la calandre plate des Licorne, et se distingue par un marche-pied qui n'existe pas sur la Traction.
Mais la voiture se vend mal. Si elle est bien équipée, elle n'a pas les qualités de la Citroën et elle est plus chère. La Licorne n'en vend à peine qu'un millier. Si bien qu'au cours de la guerre, Citroën décide de ne plus fournir de moteur à La Licorne qui doit se rabattre sur son ancien moteur, bien moins moderne. C'est alors le début de la fin, avec le rachat par Ettore Bugatti. Absente du Plan Pons à la sortie de la guerre, elle ne bénéficie d'aucune aide pour redémarrer après la guerre. Elle tombe dans l'escarcelle de Berliet qui la cède en 1949 à Renault qui se sert des ateliers pour y stocker des pièces. C'est alors la fin de la Licorne avec 187 modèles différents au cours de son histoire environ 34.000 véhicules produits de 1901 à 1949.
Toute l'histoire en détails : http://mini.43.free.fr/lalicorne.html