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26 mai 2022

Honda S800 (1966-1970)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

Au début des années 60, Honda est connu pour être un constructeur de motos. L'entreprise est très prospère est souhaite ouvrir ses marchés à l'automobile. Pour celà, il lui faut des modèles attrayants et une campagne publicitaire qui ait un impact large en notoriété auprès du grand public international.

Sur son marché intérieur, Honda conçoit deux petites autos au format adapaté aux déjà énormes cités niponnes où chaque mètre carré est compté. La S500 est lancée en 1963, remplacée dès 1964 par la S600. Chacune indique la cyliondrée du moteur et elles ont un capital sympathie très encourageant.

Pour se faire connaître en tant que constructeur automobile, quel meilleur moyen que la Formule 1 ? Honda entre dans la compétition au circuit du Nürbürgring en 1964. L'équipe ne peut participer qu'à trois courses et n'en finira aucune. Pourtant à Monza, le pilote Ronnie Bucknum réussit à se hisser avec son puissant V12 jusqu'à la 5è place avant d'abandonner, sur casse moteur. En 1965, la saison est meilleure et l'équipe termine 6è du championnat des constructeurs avec une victoire au Grand Prix du Mexique. La saison 1966 est assez catasrophique en raison d'un changement de réglementation sur le moteur dont Honda fut victime. Elle se reprend en 1967 en se hissant à la 4è place du championnat constructeur alors que l'équipe n'a plus qu'un seul pilote en la personne de John Surtees. Ce dernier, avec une voiture lourde et difficile à manier réussit à marquer de nombreux points avec une victoire à Monza en dépassant Jack Brabham dans le dernier tour. La saison 1968 est plus délicate. La voiture est difficile à conduire, et Jo Schlesser perd la vie dans le virage des Six Frères sur le circuit des Essarts, pour le Grand Prix de France près de Rouen. Malgré une sixième place au championnat, Honda décide de cesser la F1 et vendra plus tard son écurie à Ken Tyrrel. De mains en mains, elle sera rachetée par Jacques Villeneuve et Craig Pollock pour devenir BAR. Plus tard, BAR sera motorisée par Honda qui rachètera l'écurie. Honda redevenant constructeur pour la seconde fois après avoir fourni des moteurs à Williams ou McLaren dans les années 80. Honda, après un échec à briller revendra à la hâte l'écurie à Ross Brawn qui réussit à intégrer à la va-vite un moteur Mercedes et invente le concept de double diffuseur. La Brawn Grand Prix remporte sa première course et les deux championnats aux mains de Jenson Button et Rubens Barichello. L'année d'après l'écurie est revendue à... Mercedes avec l'immense succès qu'on lui connaît depuis !

Entre temps, en 1966, Honda arrive sur les marchés européens et américains avec un nouveau modèle, décliné en cabriolet et en coupé (notre modèle). En réalité, c'est une profonde évolution de la Honda S600. Ce séduisant petit modèle (3,33 mètres de long !) est une réussite sur le plan du style. Les lignes sont fluides et soignées. Le bossage sur le capot est un parti pris sportif assumé, ce qui est confirmé par les sièges baquet et le volant trois branches. En dépit d'une finition perfectible et l'utilisation de plastique à tout-va, les cadrans ronds font bel effet.

Ce qui étonne surtout, c'est la mécanique. Sous le bossage du capot, on trouve un petit moteur de 791 cm3, où se disputent un double arbre à cames en tête et 4 carburateurs !! Cette configuration autorise une puissance de 78 ch (SAE : sans les éléments mobiles : boite, roues, etc). soit l'équivalent d'un moteur 1500 de l'époque chez la concurrence. Honda y a mis tout son savoir et sa maîtrise en utilisant des techniques venant de la moto. D'ailleurs, la transmission est par chaîne jusqu'en 1968. Autre particularité, c'est le vilebrequin monté sur rouleaux et non sur roulement à billes.

Ainsi configuré, le moteur est une invitation à grimper dans les tours à la façon d'une moto. Le régime maximum se situe à plus de 8500 tr/min, voire 10 000 tr/min selon certaines sources. Avec 700 kg sur la bascule, elle accélère fort et met d'accord toute la concurrence, que ce soit les MG Midget, la Renault 8 Gordini ou la Fiat 850 Sport Coupé. Elle n'a pas toujours la vitesse de pointe mais elle est nettement plus vive, plus agile et surtout moins chère !! Elle coûte alors moins de 10 000 F, soit 13 700 € aujourd'hui, quand les autres franchissent allégrement ce seuil.

Outre sa finition et la mauvaise qualité des plastiques, elle est aussi très raide malgré des roues indépendantes à l'arrière. En 1968, elle perd sa chaîne de transmission et ses roues indépendantes contre un essieu rigide guidé par une barre Panhard. On pouvait lui reprocher aussi un freinage trop peu endurant, voire insuffisant, une direction manquant de précision, un bruit sympathique mais usant à la longue, et des grandes difficultés pour régler correctement les 4 carburateurs.

En effet, le réseau Honda est alors très peu développé. Il n'est vendu que 6000 voitures la première année. En 1968, avec la 2è série, le prix a également progressé de 25 %. Faire entretenir sa voiture est alors compliqué d'autant que le vilebrequin à rouleaux ne souffre aucun retard de vidange, à l'instar d'une moto. La clientèle s'inquiète alors de ces difficultés et les ventes diminuent. En 1970, les lois américaines concernant la pollution ont raison de la S800 qui ne devient plus assez rentable. La dernière voiture tombe des chaînes en mai 1970 après 11 400 voitures produites environ. Pendant ce temps-là, Honda avait déjà concocté un nouveau modèle qui allait traverser les époques : la Civic. Pour le côté sportif, on retrouvera Honda avec la Prelude.

Actuellement, la voiture est rare et très désirée. La difficulté de trouver des pièces de rechange se fait ressentir. La côté du modèle s'envole et il faut compter envriron 25000 € pour un coupé et près de 40 000 € pour un cabriolet, rendu célèbre par Franquin (et Fournier) dans Panade à Champignac.

Fiche technique :

Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 5 CV
Cylindrée : 791 cm3
Alésage x course : 60 x 70 mm
Taux de compression : 9,2:1
Puissance maximale : 78 ch SAE à 8500 tr/min
Couple maximal : 6,7 mkg à 6000 tr/min
Distribution : diouble arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : 4 carburateurs
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Direction à crémaillère (3 tours)
Diamètre de braquage : 8,6 m
Suspension av : roues indépendantes, doubles triangles, barres de torsion, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : après 68 : essieu rigide, leviers de poussée, barre Panhard, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs hydrauliques.
Longueur : 333,4 cm
Largeur : 140,3 cm
Hauteur : 140 cm
Empattement : 200,7 cm
Voie av : 118,1 cm
Voie ar : 115,5 cm
Garde au sol : 15,9 cm
Pneus av : 145/80 x 13
Pneus ar : 145/80 x 13
Freins av : disques
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 160 km/h
1000 m.D.A. : 35,3 s
Capacité du réservoir : 25 litres
Poids : 740 kg

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Une balade dans le monde de l'automobile de collection et des voitures d'exception au gré du hasard et des rencontres. Un peu d'histoire, un peu de technique et des voitures ! Plus de 2000 voitures et 11 000 photos.
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