Renault 21 Turbo (1987-1989)
Surfant sur son savoir-faire en matière de moteurs Turbo, et ce depuis la fin des années 70 avec la R5 Turbo, la Renault 5 Alpine Turbo, ou encore les Renault 9 et 11 Turbo, la Régie réédite la formule avec la Renault 21, mais dans une configuration plus ambitieuse. L'idée est de répéter le succès obtenu avec la R18 Turbo, mais en positionnant la voiture dans un standing plus proche des BMW M3 ou Mercedes 190 2.3-16S, et aller détrôner la Peugeot 405 Mi16.
En septembre 1987, Renault propose donc une version très typée de sa désormais célèbre berline de moyenne haute gamme (segment M2). Des apprêts ont été intégrés : calandre quatre phares spécifique et prise d'air profonde entre les deux blocs optiques, jantes spécifiques, bas de caisses et boucliers abaissés, aileron sur le coffre. Cinq coloris seulement sont au menu : blanc, rouge, noir, gris tungstène et gris clair. A l'intérieur, c'est déjà moins clinquant. Même si la sellerie est de cuir en série, la qualité des matériaux reste celle d'une Renault. Quant à la planche de bord, elle reste celle d'une Renault 21, même si quelques détails viennent donner une touche plus soignée : graduations en rouge, y compris le monogramme sur le levier de vitesses dont le soufflet est en cuir, un manomètre pour la pression du turbo, un volant spécifique que l'on retrouvera plus tard dans le Clio S. Par rapport à ses rivales allemandes, la rigueur d'assemblage et la qualité de finition ne sont pas à la hauteur.
Pour le moteur, Renault n'a pas lésiné. Au lieu de se contenter d'un 1600 cm3 maison, comme pour la Renault 18 Turbo, c'est avec le célèbre moteur J de 2 litres utilisé depuis la Renault 20 TS que la marque au losange va tenter d'aller titiller la concurrence. Déjà puissant à l'origine, et réputé pour sa solidité et sa fiabilité, le moteur ne demande qu'à ce qu'on lui offre une cavalerie supplémentaire. Nouvelles bielles et pistons, coussinets renforcés, carter d'huile cloisonné, soupapes d'échappement refroidies au sodium et turbo, voilà le paisible moteur Douvrin transformé. Alors qu'il aurait pu en supporter plus, il est limité à 175 chevaux, de façon à ce qu'une boite de vitesse maison puisse encaisser ce regain de puissance. Pour autant la boite reste rugueuse et lente. Mais ceci est compensé par le couple de 27 mkg disponible dès 3000 tr/min, qui dispense de trop souvent rétrograder. Toutefois, on trouve sur Internet des sites qui permettent de trouver des cartographies offrant des moteurs allant jusqu'à 280 chevaux, sans modification fondamentale. Reste à savoir ce qu'en pensera la boite... En revanche, la version "supertourisme", destinée à étayer les performances aux yeux du grand public, dispose d'un moteur de ... 430 chevaux. Jean Ragnotti remporta le championnat dès la première année en 1988.
Sur la route, la voiture est très volontaire et ne demande qu'à ce qu'on la sollicite pour délivrer la cavalerie. Avec son poids raisonnable (1215 kg), les accélérations sont franches avec un 0 à 100 en 7,8 secondes et un kilomètre abattu en 28 s. Mais c'est du côté des reprises que l'on peut constater un magnifique 80 à 120 km/h en 3è en seulement 5,6 secondes et 9,6 s en 5è ! Côté tenue de route, rien à dire, si ce ne sont les inconvénients classiques d'une traction avant et les problèmes de motricité sur sol délicat. Sous-vireuse, elle est servie par un freinage efficace aidé par l'ABS. La suspension a été abaissée de 32 mm, et les ressorts durcis, sans toutefois supprimer toute notion de confort.
Très vite, la Renault 21 Turbo jouit d'une réputation honorable de familiale sportive française la plus performante. En France, comme à l'étranger, cela lui vaut une belle entrée sur le marché. En 1987, Renault en vend plus de 2300 et plus de 5000 en 1988. A noter que la 21 turbo ne sera jamais disponible en break ou en 5 portes.
Mais le restylage de la Renault 21 arrive et la version Turbo n'échappe pas au traitement. Une seconde phase est mise en fabrication à partir de juillet 1989 et qui se fera remarquer par une version Quadra très prisée.
Fiche technique :
Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal avant
Puissance fiscale : 9 CV
Cylindrée : 1995 cm3
Taux de compression : 8:1
Alésage x course : 88 x 82 mm
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 175 ch à 5200 tr/min
Couple maximal : 27,5 mkg à 3000 tr/min
Distribution : arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : injection électronique
Suralimentation : turbocompresseur Garrett T3 (0.9 bar) + intercooler air/air
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, triangles inférieurs, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, bras tirés, barres de torsion, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 450 cm
Largeur : 172 cm
Hauteur : 140 cm
Empattement ; 259,5 cm
Voie av : 145 cm
Voie ar : 140 cm
Pneus av : 195/55 ZR 15
Pneus ar : 195/55 ZR 15
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 228 km/h
0 à 100 km/h : 7,5 s
1000 m.D.A. : 28,1 s
Capacité du réservoir : 68 litres
Consommation moyenne sur route : 8,3 l/100km
Consommation moyenne sur autoroute : 9,4 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 11,2 l/100km
Consommation moyenne en conduite sportive : 18 l/100km
Volume du coffre : 490 litres
Cx : 0,31
ABS en série
Poids : 1215 kg
(Yvetot, Seine-Maritime, novembre 2016)