Moss Roadster (1981-2000)
(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2013)
John Cowperthwaite a toujours conçu des voitures. Dès l'âge de 18 ans, il fabrique déjà des kits cars sur base d'Austin Seven. La fiscalté avantageuse des kits anglais et leur simplicité de construction en fait des succès commerciaux qui ne dépassent pas les côtes anglaises mais qui permet à bon nombre de petites firmes de l'île de fructifier.
En 1981, pendant l'ère la plus prolifique des "kits cars" anglais, Cowperthwaite met au point plusieurs modèles sous la marque Moss Motor Company. On peut citer en premier lieu la Moss Monaco qui permet de situer le parcours de l'entreprise. Elle doit son nom à Stirling Moss qui remporta le Grand Prix de Monaco en 1956 à bord d'une Maserati 250 F. La Moss Monaco entend lui rendre hommage et ses deux places incrustées dans un long fuselage qui rappelle les Formule 1 de l'époque appelle à la sportivité. Dessous, il n'y a rien d'autre qu'un châssis et une mécanique empruntée à Triumph, au choix une robuste et économique Herald ou une plus sportive Vitesse. Débarrassées de leur habit et sur un châssis nu, les carrosseries sont rivetées à la main et entièrement personnalisables. Avec ses roues à l'extérieur de la carrosserie, à l'image d'une Lotus Seven, elle est un appel à la sportivité. Si le 4-cylindres est un peu juste dans l'absolu, la légèreté de la fibre de verre compense en poids le manque de puissance. Mais sur des moteurs à 6 cylindres de Vitesse ou de GT6, les sensations sont nettement plus franches.
Parmi les autres créations de Moss on peut citer également la Moss Mamba, très inspirée de l'Alfa Romeo 2600 spider. La Moss Roadster, notre modèle, très inspirée par la Morgan Plus 4 et la MG Midget TF 1500,est le modèle phare de la marque. C'est un petit cabriolet en fibre de verre qui s'installe toujours sur une base de Triumph. Cependant, le Roadster a l'inconvénient de ne comporter que deux places et, en 1983, Moss lance la Malvern, version 2+2 du de la Moss qui devient Moss Roadster. Le nom de Malvern est tiré du lieu de production de la Morgan. Si la Mamba ne se vend qu'à une dizaine d'exemplaires, les Roadster et Malvern s'écoulent à respectivement à 130 et 350 exemplaires environ, plus 70 de la Monaco.
En 1985 survient l'incendie qui ravage l'usine de Sheffield où sont produites les Moss. Cowperthwaite revend les moules qui transitent de société en société, sans qu'il n'y ait vraiment de production jusqu'à atterir entre les mains de la Moss Cars. Entre temps, Cowperthwaite lui, s'est lancé dans un nouveau projet avec la JC Midge dont on ne sait pas trop bien combien d'exemplaires ont été vendus et qui est toujours conçue sur une plate-forme de Triumph.
Par la suite, on verra des Roadster et Malvern fabriqués sur une base de Ford Escort, mais on parle également de Ford Sierra et de Rover à moteur V8. Les deux voitures sont exploitées par Moss Motors au cours des années 90, jusqu'en 2000. A partir cette époque, la production cesse, et le souvenir est entretenu par le "Moss Owner Club" qui détient les droits d'exploitation de la marque et quelques moules, et notament ceux de la Monaco.
Cowperthwaite a continué son chemin en créant par-ci par-là d'autres kits car comme la Mayfair ou la Locust. Mais on le retrouve encore en 2010 en train de fabriquer une voiture électrique pour enfants, la Lightning. Quant à Moss, une série d'évènements ont conduit un collectionneur girondin, Bruno Richet, à reprendre les droits au Moss Owner Club en 2012 et à récupérer les moules de fabrication de la Monaco et de la Malvern. A force de persévérance et avec quelques coups de mains, notament de rené Plancherel pour le travail de l'aluminium, il remet une Monaco en fonctionnement. Toutefois n'étant pas officiellement constructeur, il est dans l'obligation de retrouver des voitures en circulation pour les restaurer... Le défi prend alors une autre tournure. Souhaitons-lui bonne chance !