Peugeot 505 SR (1982-1985)
(Fécamp, Seine-Maritime, juin 2012)
Pour succéder à la 504, déjà érigée en référence, Peugeot devait bien ajuster son tir. Et qui d'autre mieux que Pininfarina pouvait relever le défi ? On trouvera sans doute que la 505 qui est commercialisée en mai 1979 ressemble beaucoup à une 504. Si elle partage la même plateforme, mais renforcée et à l'empattement augmenté, elle ne reprend pas beaucoup de pièces de son aînée. Face à la Renault 20 ou la Citroën CX, la 504 avait bien résisté et il ne fallait pas trop perturber la clientèle Peugeot, la plus conservatrice. Habituée aux voitures conventionnelles à trois volumes, elle attendait une alternative aux modèles bi-corps de la concurrence.
Les phares trapézoïdaux rappelent la signature Peugeot de la face avant, engagée par la 504 et reprise par la 304, puis la 305. L'habitacle est étiré de façon à augmenter la surface vitrée et augmenter le volume à bord. La ligne est modernisée au goût des années 80 naissantes, plus douce que celle de la 504.
D'un point de vue mécanique, pas de révolution non plus. La 505 emprunte son train arrière à la 604. Elle est en l'occurence le dernier modèle Peugeot a recevoir une propulsion. Les moteurs culbutés, quant à eux, proviennent directement de la 504 pour l'accès de gamme (GR et SR). Les versions supérieures profitent des nouveaux moteurs 2 litres de la Française de Mécanique (Moteur Douvrin : arbre à cames en tête, bloc alliage) avec une injection (TI et STI), moteur qu'elle partage d'ailleurs avec la Renault 20 TS et la CX Athena (avec carburateur pour ces dernières). Le bon vieux moteur culbuté, qui se reconnait à son bruit caractéristique, offre tout de même 96 ch dès les débuts de la 505 (pour seulement 110 ch dans les TI/STI). Associé à une boite quatre rapports, il fait de la 505 SR (notre modèle), un voiture placide et confortable, capable d'emmener une famille et ses bagages dans un confort fort acceptable aux vitesses limites, au prix d'une consommation un peu élevée. En juillet 1979, les versions Diesel font leur entrée et les Turbo-Diesel en juillet 1980. En juillet 1981, la GL arrive en nouveau bas de gamme. Les breaks et familiales sont lancés en mars 1982 et mois de juillet, les Diesel sont également disponibles avec des moteurs 2.5 litres.
La 505 est très légèrement restylée en juillet 1982. La face avant reçoit une grille alignée sur les phares (notre modèle) et la baguette chromée qui soulignait le contour bas de la grille disparaît. L'intérieur est très légèrement retouché. Au passage, les moteurs culbutés sont associés à des boites de vitesses à 5 rapports. Leur puissance augmente à 108 ch (sauf GL). La 505 TI disparaît du catalogue et la 505 STI parvient à 117 ch, sa cylindrée étant portée à 2.2 litres (2165 cm3). Elle devient GTI dès 1983. La SX à moteur 2 litres et avec un équipement enrichi vient faire la jonction entre la SR et la GTI à partir de 1985. On notera l'arrivée de la 505 Turbo Injection en 1983 avec moteur 2.2 litres d'origine Chrysler. Ce moteur en fonte est différent de celui qui qui anime la STI puis la GTI.
En septembre 1985, la gamme 505 est restylée. L'avant reçoit un nouveau spoiler et un béquet est posé sur l'arête de la malle. Les pare-chocs sont modifiés pour devenir des boucliers, et les feux arrière sont redessinés à la façon de la future 309. L'intérieur est totalement modifié pour se rapprocher à l'esprit des voitures allemandes. D'autres versions feront leur apparition comme la SX ou la V6. Les moteurs 2.2 litres Douvrin sont abandonnés en 1989 et un 1.8 litres économique fait son apparition pour les dernières années de production de la 505.
La 505 a connu un belle carrière. Entre mai 1979 et juin 1992, elle a été produite à 1 350 000 exemplaires dont une énorme partie a été exportée. Sa production est toutefois maintenue en Chine jusqu'en 1997. Elle a réussi le tour de force à être acceptée dans les taxis New Yorkais pour 1500 exemplaires. Sa fiabilité et sa résistance l'ont peu à peu amenée à remplacer la 504 en Afrique. Sa succession est floue. La 405 succédant à la 305 est d'un gabarit comparable et la 605 est censée relever le gant du haut de gamme laissé par la 604. C'est sans doute dans l'actuelle 508 qu'elle se reflète le mieux.
Fiche technique :
Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 9 CV
Cylindrée : 1971 cm3
Alésage x course : 88 x 81 mm
Taux de compression : 8,8:1
Puissance maximale : 108 ch à 5250 tr/min
Couple maximal : 17,2 mkg à 3000 tr/min
Distribution : arbre à cames latéral, culbuteurs
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : carburateur
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 458 cm
Largeur : 172 cm
Hauteur : 145 cm
Empattement : 274 cm
Voie av : 146 cm
Voie ar : 143 cm
Pneus av : 185/70 TR 14
Pneus ar : 185/70 TR 14
Freins av : disques
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 167 km/h
Volume du coffre : 523 litres
Capacité du réservoir : 63 litres
Cx : 0,42
Poids : 1210 kg