Peugeot 204 (1965-1975)
(Caudebec-en-Caux, Seine-Maritime, Seine Maritime, juillet 2017)
La 204 apparaît en 1965, soit près de cinq ans après la disparition de la 203. Peugeot veut se repositionner en milieu de gamme, vu que seules la 403 et la 404 sont disponibles au catalogue. La 204 fourmille d'innovations et sera une référence pour la production automobile dans ce segment pendant longtemps.
La voiture est entièrement nouvelle et ne ressemble à aucune autre dans ce segment. Elle y inaugure le concept des trois volumes avec une porte de malle horizontale à l'arrière dans le segment. Elle dispose de quatre places confortables avec une garde au toit suffisante à l'arrière en dépit de son habitacle plus réduit que celui de la 203 par exemple. Il faut dire que l'architecture est bouleversée par une nouvelle solution chez Peugeot : la voiture est une traction à quatre roues indépendantes. Le moteur en alliage léger est disposé de manière transversale, alors qu'il est encore longitudinal dans la Traction ou dans les Renault 4, 6 et 16. Pour faire fonctionner le ventilateur qui reste face à la route, une courroie de renvoi venant de la poulie du vilebrequin a été installée.
Cette architecture permet de revoir complètement les volumes et d'augmenter la taille de l'habitacle par rapport au volume total. La boite de vitesses à quatre rapports est intégrée, avec le différentiel, sous le bloc moteur dont elle partage la lubrification, une solution sans doute inspirée par la Mini Morris. Et pour garder encore plus de place, le moteur est incliné vers l'arrière de 20°. Le gain de place est très important et la disparition de l'arbre de transmission et du pont arrière permettent de rabaisser le plancher de la voiture et de consacrer cet espace aux passagers.
Autre solution qui a permis de gagner de l'espace, c'est le train arrière à bras tirés qui évite l'inconvénient de la traverse horizontale qui passe sous la coque et contraint à relever l'assise des sièges arrière. Ainsi le volume est préservé pour l'habitacle autant que pour le coffre. La 204 est ainsi la première Peugeot à quatre roues indépendantes et à freins à disques à l'avant.
Cette architecture sera la première d'une longue série ininterrompue à ce jour, et seules les 404, 504, 505 et 604 seront les dernières à disposer encore de la propulsion et donc d'un moteur longitudinal.
Avec un moteur 1130 cm3 de 53 chevaux, la voiture se montre très alerte en raison d'un poids très réduit. La direction se montre extrêmement douce et directe, tout en étant précise. La tenue de route semble sans reproche. Avec 138 km/h, la vitesse pointe parait suffisante.
Elle sort en 1965 avec une première version où la plaque d'immatriculation arrière sépare le pare-chocs en deux parties, ce qui laissait l'impression d'une voiture qui louchait à l'arrière. Elle sera modifiée à partir de 1967 pour la version la plus courante. La 204 sera alors la voiture la plus vendue en France de 1969 à 1971.
En 1968, le tableau de bord est modifié et adopte des cadrans ronds. Le volant est modifié en 1969. En 1971, la calandre chromée est abandonnée (modèle bleu ci-dessous) et c'est une nouvelle calandre en plastique noir qui vient la remplacer. Le logo n'est plus inséré dans un triangle noir et devient un simple lion de profil, doré (modèle blanc). Les clignotants avant deviennent blancs en 1974.
A partir de 1974 (modèle 1975), un petit Diesel de 1255 cm3 est installé dans la 204. C'est alors le plus petit moteur Diesel du monde monté sur une berline. Mais ce moteur dérivé du bloc essence connut quelques soucis de fiabilité (fissures du bloc, casse moteur ou joint de culasse) ce qui a contraint Peugeot à changer certains moteurs à ses frais. Il est vite remplacé par un autre moteur de 1357 cm3 et 45 ch. Associé à un break tôlé, la 204 fourgonnette est vite le choix de bon nombre d'artisans qui le trouvent plus confortable et tout aussi économique et plus performant que la Citroën 2CV ou la Renault 4 fourgonnette.
Elle est également déclinée en break, cabriolet, cabriolet hard-top et coupé.
Parallèlement, elle sera concurrencée par la 304, et en 1975, après 1 604 000 unités vendues, la berline tire sa révérence ne laissant que le break pendant un an. Elle ne sera jamais vraiment remplacée, la 304 ayant récupéré son côté berline trois volumes, et la 104 son côté petite citadine. Elle aura permis à Peugeot de passer du rang de quatrième constructeur national au troisième, débordant Simca. On peut toutefois considérer que la 309 est sa descendante.
-
Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
-
Emplacement : Transversal avant
-
Puissance fiscale : 6 CV
-
Cylindrée : 1 130 cm³
-
Taux de compression : 8,8:1
-
Vilebrequin : 5 paliers
-
Alésage x Course : 75 x 64 mm
-
Puissance maximale : 53 ch à 5 800 tr/min
-
Couple maximal : 9 mkg à 3 000 tr/min
-
Distribution : Arbre à cames en tête
-
Nombre de soupapes : 8
-
Alimentation : Carburateur simple corps
-
Type de transmission : Traction avant
-
Boîte de vitesses : Manuelle à 4 rapports
-
Direction : À crémaillère
-
Suspension avant : Roues indépendantes type McPherson, triangles inférieurs, ressorts hélicoïdaux
-
Suspension arrière : Roues indépendantes, bras tirés, ressorts hélicoïdaux
-
Freins avant : Disques
-
Freins arrière : Tambours
-
Longueur : 398,8 cm
-
Largeur : 156,2 cm
-
Hauteur : 142,2 cm
-
Empattement : 259,1 cm
-
Voie avant : 132,1 cm
-
Voie arrière : 125,7 cm
-
Poids : 865 kg
-
Pneus avant : 135 SR 14
-
Pneus arrière : 135 SR 14
-
Vitesse maximale : 138 km/h
-
0 à 100 km/h : 19,6 s
-
1000 m départ arrêté : 38,4 s
-
Consommation moyenne sur route : 6,9 L/100 km
-
Capacité du réservoir : 42 L