Alfa Romeo Giulietta (1977-1985)
(Auto-Moto-Retro, Le Grand Quevilly, Seine-Maritime, septembre 2008)
L'Alfa Romeo Giuletta reprend le nom de son ancêtre des années 50, mais succède à la Giulia des années 60, tout en reprenant la base de l'Alfetta qu'elle ne doit pas concurrencer. Autant dire que le positionnement de la gamme chez Alfa n'est pas tout à fait clair et que le marque italienne perd un peu de son identité.
La "Nuova Giuletta" a heureusement pour elle une ligne novatrice avec une ligne inclinée vers l'avant qui lui donne un avant plongeant et un arrière haut et court. Au début, cette ligne a choqué pour finalement faire école et bon nombre de constructeurs ont utilisé la ligne arrière haute dans les années 80 pour agrandir les coffres des voitures à trois volumes. C'est cependant l'allure sportive de cet habillage qui permettra à la Giuletta de se distinguer de l'Alfetta qui conservera un image plus classique et cossue.
Sous la carrosserie, la plate-forme est celle de l'Alfetta dont elle reprend jusqu'à l'empattement. Elle conserve le système Transaxle et donc le pont de Dion à l'arrière. Ce sont les moteurs qui font la différence. Autant l'Alfetta est proposée en 1800 dès l'origine, autant la Giuletta n'est proposée qu'en 1,3l et 1,6l à sa sortie, toujours pour ne pas que les voitures se concurrencent. Ces moteurs disposent toutefois de la fougue et des doubles arbres à cames en tête Alfa et fournissent respectivement 95 et 108 chevaux et permettent une vitesse de pointe de 165 et 180 km/h. Avec une boite plutôt courte, les performances sont assez étonnantes pour des moteurs de cette cylindrée. L'écueil est même là. Ces moteurs se montrent d'un agrément supérieur à celui des Alfetta, pour un prix bien moindre. Si l'on rajoute que l'équipement était plus moderne et satisfaisant, la finition un peu meilleure, la Giuletta a beaucoup rogné sur le marché de sa grande sœur. En 1979, le 1800 de 120 ch dérivé de l'Alfetta est greffé sur la Giuletta et en 1980, c'est le 2 litres de 130 chevaux qui s'installe en haut de gamme, avec un niveau d'équipement très riche. L'Alfetta est alors coincée en gamme entre la sportive Giuletta et la nouvelle Alfa 6 qui a pour mission de représenter Alfa dans le très haut de gamme.
En 1982, Alfa implante un diesel d'origine VM dans la Giuletta. Avec 82 chevaux il n'est disponible que sur les finitions de bas de gamme. En 1984, c'est la version Turbo "AutoDelta" et ses 175 chevaux qui emmènent la voiture à plus de 200 km/h.
La Giuletta termine sa carrière en 1985, remplacée par l'Alfa 75 qui lui reprend l'ensemble de l'architecture. Elle aura été fabriquée à 380 000 exemplaires.