Renault 20 GTD (1979-1983)
(Saint-Pierre-lès-Elbeuf, Seine-Maritime, janvier 2017)
En cette fin des années 70, les esprits sont aux économies d'énergie. Le 3è choc pétrolier est en cours et le coût de l'énergie s'envole ainsi que les prix à la pompe. Et de plus en plus de ménages se penchent sur une technologie qui est d'ordinaire réservée aux poids-lourds : le Diesel. Seuls Mercedes et Peugeot sont réellement présents sur ce marché et leurs ventes sont encore assez minoritaires. Les voitures Diesel concernent plus les professionnels de la route comme les taxis que les ménages. Le Diesel est bruyant, poussif, souvent malodorant, et cher à l'entretien. Il faut effectuer plus de 20 000 km par an au moins pour que l'avantage du prix à la pompe vienne compenser le coût d'achat et l'entretien. Et à la fin des années 70, les ménages travaillent généralement dans la ville où ils résident et parcourent peu de kilomètres en comparaison avec notre époque.
Mais les chiffres sont têtus et avec cette augmentation du prix du pétrole, le Diesel moins taxé devient plus tentant. Peugeot et Mercedes voient leurs ventes de Diesel augmenter, que ce soit la 204 ou la 504. Même la 604 est passée au Diesel Turbo. Et les CX 2200 D en circulation sont de plus en plus nombreuses.
En 1979, le premier moteur diesel de Renault est proposé dans une premier temps dans la Renault 20 GTD puis dans la Renault 18 TD. Dérivé du bloc essence de 2 litres, il ne délivre que 64 chevaux. Il est salué à l'époque pour ses performances et son silence. Des mots qui sont complètement décalés par rapport aux performances des Diesel d'aujourd'hui.
A l'époque la voiture abat le kilomètre départ arrêté en plus de 40 secondes, il lui faut 15 bonnes secondes pour atteindre 100 km/h et elle a une vitesse de pointe de 146 km/h. La boite à 5 rapports permet de ne pas faire empirer ces chiffres. Mais une Mercedes 240 D de 1974 ne fait guère mieux, 137 km/h en vitesse de pointe et difficilement 160 km/h pour une Mercedes 240 D dans la série W123. Et voilà la carrière de la R20 Diesel lancée. Les ventes augmentent de manière significative, le Diesel emportant une bonne partie des suffrages de la clientèle, environ 12 % du total des ventes du modèle au cours de sa carrière (Renault 20 et 30 confondues).
Avec le Diesel, la Renault 20 reçoit également un train avant à déport négatif qui supprime l'effet de plongée au freinage. Il se reconnaît à ses jantes à 4 goujons.
La version Turbo Diesel de 85 chevaux permettra en 1983 d'améliorer les performances et l'agrément de conduite. Ce bloc sera partagé avec la Renault 30 Turbo-D. Sa vie sera de courte durée puisqu'elle sera vite relayée par les versions encore mieux abouties de la Renault 25 dès 1983 comme la Renault 25 Turbo-DX.
Finalement, Renault n'aura produit que 92 675 exemplaires de la Renault 20/30 Diesel. Mais si l'on ajoute les ventes de la Renault 18 Diesel, on va voir que tous les constructeurs ont anticipé le mouvement, même Volkswagen et Simca. Non seulement, le Diesel va se démocratiser sur les berlines familiales, mais va peu à peu descendre en gamme jusqu'à atteindre les citadines et devenir le mode de carburant majoritaire grâce à une amélioration constante des performances. Bien plus tard, le Diesel sera considéré par les mouvements écologistes comme néfaste pour la santé et l'environnement et l'avantage fiscal sera petit à petit rogné, ce qui ne l'empêchera pas de garder une part de marché de plus de 50 % jusqu'à ce que ce les normes et les bonus finissent par grandement favoriser l'électrique.
Fiche technique :
Type du moteur : 4 cylindres en ligne, Diesel
Bloc : aluminium
Culasse : aluminium
Emplacement : longitudinal en porte-à-faux, avant
Puissance fiscale : 8 CV
Cylindrée : 2068 cm3
Alésage x course : 86 x 89 mm
Taux de compression : 21,5
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 64 ch à 4500 tr/min
Couple maximal : 12,9 mkg à 2250 tr/min
Distribution : arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : injection indirecte
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Diamètre de braquage : 11,4 m
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, bras tirés, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 452 cm
Largeur : 172,6 cm
Hauteur : 143,5 cm
Empattement : 265,9 cm
Voie av : 144,4 cm
Voie ar : 143,6 cm
Pneus av : 165 SR 13
Pneus ar : 165 SR 13
Freins av : disques
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 146 km/h
0 à 100 km/h : 15,4 s
Capacité du réservoir : 67 litres
Poids : 1250 kg