UNIC TU1 (1940)
(Commémorations du 8 mai 1945, Château du Taillis, Duclair, Seine-Maritime, mai 2017)
Comme souvent dans l'histoire de l'automobile, les pionniers ont commencé par produire des bicyclettes. C'est le cas de Georges Richard qui finit par présenter à la fin du XIXè siècle une voiturette équipée d'un petit moteur Benz d'à peine 3,5 ch. Et c'est le début d'une aventure industrielle. Petit à petit, il vend sa voiture avec des carrosseries individualisées et participe aux courses qui ont fait la légende du début du XXè siècle. Blessé lors de Paris-Madrid en 1903, il reçoit le soutien financier du Baron Rothschild ce qui lui permettra de créer sa propre usine à Puteaux dès 1906. L'entreprise fabrique des voitures légères et des taxis qui utilisent les mêmes pièces par souci d'économie et d'efficacité. Il est rejoint par un ami de longue date, Henri Hamon qui l'aide à développer commercialement l'affaire.
Une fois la Première Guerre Mondiale passée, la gamme des Automobiles Richard s'est étoffée. Elle compte pas moins de quatre modèles différents et commence à fabriquer ses premiers utilitaires dans le début des années 20. Mais le décès de Georges Richard à Rouen dans un accident de la route conduit Georges Dubois à reprendre les rennes de l'entreprise. C'est là que l'entreprise va peu à peu se spécialiser dans la production d'utilitaires en exploitant une licence Diesel Mercedes. C'est au début des années 30, une des premières entreprises à proposer une gamme d'utilitaires. Une filiale, Codra, est même créée pour exploiter la licence.
En 1934, par une curiosité juridique et financière, Unic se retrouve à produire les Citroën-Kegresse P107, un dérivé des fameuses auto-chenilles de Citroën destiné à l'armée française. Unic a racheté la licence et produit donc 3276 exemplaires de l'engin chenillé pour l'armée française et produit 236 exemplaires du TU1 (notre modèle).
Le TU1 profite de la technologie de l'auto-chenille. C'est un véhicule militaire destiné à accompagner l'infanterie en transportant les munitions. Il peut également tracter un canon anti-char. Il avance lentement (4 km/h) pour accompagner les soldats. C'est aussi pour cette raison qu'il est bas.
Les premiers prototypes sont présentés au début de l'année 1939 et l'armée française en commande 1000 exemplaires en septembre et monte la commande à 1570 pour fin 1940. Les premiers exemplaires sont livrés au printemps 1940 et en raison de retard à la production seuls 236 exemplaires sont fabriqués. Finalement, ils serviront à d'autres missions que d'accompagner les fantassins comme ravitailler les chars par exemple. Après juin 1940, l'armée allemande récupèrera certains exemplaires. Il n'en resterait actuellement que 7 exemplaires.
Quant à UNIC, l'entreprise cesse la production d'automobiles à la fin des années 30 pour se consacrer aux utilitaires. Elle se défait de la licence Mercedes avec son propre moteur Diesel en créant un système d'injection différent. L'entreprise participe à l'effort de guerre et est réunie pendant la guerre avec les Camions Bernard, Laffly et Delahaye dans le Groupement Français de l'Automobile. Approchée par Simca à l'issue de la guerre, l'entreprise va peu à peu être intégrée dans Fiat avant de devenir IVECO en 1975.