19 mars 2023

Ford Granada Ghia (1972-1977)

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(Le Havre, Seine-Maritime, mars 2016)

Haut de gamme de la branche européenne de Ford, la Granada succède à la Ford Zephyr anglaise et à la Taunus P7 allemande. Elle poursuit l'intégration des deux filiales en une seule entreprise à dimension continentale.

Toutefois la voiture est produite sur deux sites distincts. En Angleterre, à Daghenham, elle est déclinée en deux versions : la berline et le break. En Allemagne, est y est produite en 4 versions en rajoutant la berline deux portes et le coupé. Les modèles les moins équipés sont appelés Consul jusqu'en 1974, Granada ne désignant à l'origine que les versions luxueuses.

Si toutes les versions peuvent obtenir le V6 Essex (anglais donc), en 2.5 ou 3 litres, les allemandes peuvent opter pour le V6 Cologne (allemand) en 2.0, 2.3 ou 2.6 litres. Pour les versions d'accès de gamme, les anglais ont droit au V4 de 2 litres de la Taunus alors que les allemands auront sa version 1.7 litres. Pour les 2 litres allemand, ça sera en revanche le Pinto et ses 4 cylindres en ligne. En 1976, le V6 2.8 litres injection  sera proposé et ses 160 ch donneront enfin la dynamique attendue par une voiture de ce gabarit et de ce standing.

Car la Granada est réputée pour être une voiture confortable, spacieuse et fiable. La suspension est assurée par des roues indépendantes, y compris aux roues arrière. Les performances ne sont pas extraordinaires, le V6 Essex de 3.0 litres ne fournissant que 138 ch. Cependant, il est n'est pas importé en France pour des raisons fiscales. Le V6 de 2.6 litres procure, quant à lui, 125 ch, ce qui permet de rouler à 175 km/h en pointe et atteindre le 100 km/h en 12 secondes environ. La boite est mécanique à 4 rapports ou automatique à 3 rapports.

En 1974, la finition Ghia arrive, reconnaissable à son toit en vinyle. L'intérieur est remanié en 1975. La première version de la Granada est remplacée en 1977 par la Mk II.

Fiche technique :

Type du moteur : V6
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale :  NC
Cylindrée : 2551 cm3
Alésage x course : 90 x 66,8 mm
Puissance maximale : 125 ch à 5000 tr/min
Couple maximal : 20,5 mkg à 3500 tr/min
Distribution : deux arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : carburateur
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : doubles triangles, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 457,2 cm
Largeur : 179,1 cm
Hauteur : 136,9 cm
Empattement : 276,9 cm
Voie av : 151,1 cm
Voie ar : 153,7 cm
Pneus av : 185 SR 14
Pneus ar : 185 SR 14
Freins av : disques
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 175 km/h
0 à 100 km/h : 11,4 s
1000 m.D.A. : 32,6 s
Capacité du réservoir : 65 litres
Consommation extra-urbaine : 9,7 l/100km
Consommation en cycle mixte : 12,6 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 14 l/100km
Cx : 0,47
Poids : 1260 kg

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11 mars 2023

Honda NSX (1989-2005)

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(Caen, Calvados, mars 2016)

"Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître", titrait la presse spécialisée à la sortie de la Honda NSX après les premiers essais sur route. Il faut dire que le constructeur nippon n'avait pas lésiné sur la technologie et avait peaufiné la voiture avec l'aide d'Ayrton Senna avant de la présenter. A l'époque, Honda était le motoriste de l'écurie de Formule 1 McLaren-Honda et depuis le titre acquis avec Nelson Piquet avec la Williams-Honda en 1987, le motoriste avait déjà engrangé un second titre de champion du Monde en 1988, année de la domination absolue des McLaren-Honda, remportant cette année là 15 Grand Prix sur 16. L'année 1989 partait sur une domination d'Ayrton Senna et Alain Prost qui finira sur un titre pour McLaren-Honda et Alain Prost, marqué par un accrochage entre les deux rivaux et une disqualification du pilote Brésilien lors de la dernière course à Suzuka.

Profitant de cette vitrine mondiale, Honda présente la NSX au salon de Chicago. La voiture parait très longue et sa ligne très séduisante. L'arrière en particulier est particulièrement soigné avec un aileron intégré à la ligne grâce à une disposition très étudiée des feux et des lignes d'ailes. A l'avant, un nez très plongeant est rendu possible par des phares escamotables et la position du moteur, central arrière.

Car le plus bel atout de cette NSX, c'est son moteur central arrière et sa technologie VTEC, un système de distribution variable, tant à l'admission qu'à l'échappement, et qui permet de profiter de la souplesse d'un moteur à deux soupapes par cylindre à bas régime, et de la puissance rageuse d'un moteur à 4 soupapes par cylindre à haut régime. Au résultat, la voiture est très agréable à conduire sous 6000 tr/mn, et se montre féline jusqu'à 8000 tr/min, dans un bruit de V6 enragé. Ce moteur qui est considéré comme exceptionnellement vif et docile à tous les régimes s'avère en outre relativement sobre.

Mais la réussite de la NSX ne se limite pas à son moteur. L'équilibre de la voiture est aussi particulièrement soigné grâce encore à la position centrale arrière du moteur, mais encore par un empattement assez long qui évite les décrochements abrupts en cas de conduite trop sportive. Honda a travaillé à la mise au point d'une suspension à double triangles superposés qui permet de maintenir la voiture à plat dans les conditions les plus difficiles. Pour autant, la voiture reste confortable et peut être utilisée au quotidien, ce qui n'est pas toujours le cas de ses rivales. Conçue en aluminium, elle est également plus légère. Si l'on rajoute une isolation acoustique fort bien réussie, la voiture est presque trop parfaite.

Trop parfaite car elle gomme trop les sensations et finit par banaliser la conduite sportive. Avec 274 chevaux et 272 km/h en pointe, des accélérations qui autorisent à passer les 400 mètres en 14 secondes, le kilomètre en 25,2 secondes, les Ferrari 348 et Porsche 911 peuvent craindre la concurrence de cette voiture. Mais elles conservent pour elles leur caractère si particulier, et une autre chose dont ne dispose pas la NSX : la renommée. Honda, en dépit de ses succès en Formule 1, ne parvient pas à dorer son blason de constructeur sportif pour la grande série. Et si la voiture connaît un beau succès la première année, les ventes déclinent très vite. Le prix de près de 80 000 € est jugé excessif pour la clientèle, alors qu'elle est 20 % moins chère qu'une Ferrari 348.

En 1997, la NSX reçoit un nouveau moteur 3,2 litres de 294 chevaux, une boite six vitesses, et une direction assistée. En 2001, les feux escamotables sont remplacés par des feux au xenon fixes, redonnant un nouvel air à la voiture. Mais pour autant, les ventes ne progressent pas. De leur côté, Ferrari et la F355 et Porsche avec la nouvelle 911-993 ont remis les pendules à l'heure. En 2005, la production de la NSX est arrêtée et le concept censé la remplacer est lui aussi interrompu pour cause de crise économique mondiale en 2008.

Il n'en demeure pas moins que la NSX est une voiture qui aurait dû écraser le marché et qui est restée très en retrait de sa valeur réelle. 18 000 voitures seulement ont été produites. Après une période creuse, cette voiture connaît désormais un succès qui voit sa côte remonter sensiblement. Désormais, il faut compter autour de 100 000 € pour en devenir propriétaire et bien souvent les modèles affichent plus de 100 000 km accomplis, ce qui est plutôt rare dans cette catégorie.

La NSX est relancée depuis 2016 avec un modèle entièrement repensé et encore plus sportif.

Fiche technique :

Moteur : V6 à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 16 CV
Cylindrée : 2977 cm3
Alésage x course : 90 x 78 mm
Taux de compression : 10,2 : 1

Puissance maximale : 274 ch à 7300 tr/min
Couple maximal : 29 mkg à 5400 tr/min

Distribution : 2 doubles arbres à cames en tête + VTEC
Nombre de soupapes : 24
Alimentation : injection
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : double triangles superposés
Suspension ar : double triangles superposés
Longueur : 441 cm
Largeur : 181 cm
Hauteur : 117 cm
Pneus av : 205/50 ZR 15
Pneus ar : 225/50 ZR 16

Freins av : disques ventilés (282 mm)
Freins ar : disques ventilés (282 mm)
Vitesse maximale : 272 km/h
0 à 100 km/h : 5,9 s
0 à 200 km/h : 24 s
400 m.D.A. : 13,8 s
1000 m.D.A. : 25,2 s
Capacité du réservoir : 70 litres
Consommation moyenne sur route : 8,7 l/100km
Consommation moyenne sur autoroute : 10,7 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 12,6 l/100km
Consommation moyenne en conduite sportive : 16,6 l/100km
Volume du coffre : 154 litres
Cx : 0,32
Poids : 1315 kg

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2009)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2010)

18 février 2023

Peugeot 504 coupé V6 (1974-1979)

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Peugeot504coupeV6av1

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(Croix-Mare, Seine-Maritime, juin 2013)

En 1974, Peugeot lance le duo 504 coupé et cabriolet dans une nouvelle phase. Finie la calandre à quatre phares, et les six petits feux obliques à l'arrière. La voiture rentre dans le rang et obtient des blocs combinés tant à l'avant qu'à l'arrière qui, s'ils la rendent plus moderne, perdent en singularité. Sur les pare-chocs, les largeurs des tampons noirs sont épaissies. A l'intérieur, la sellerie est également modifiée et les sièges s'avèrent bien plus moulants et confortables. De nouvelles jantes aluminium permettent d'affiner encore le coup de jeune.

L'autre évolution importante concerne la motorisation. Le moteur 4 cylindres 2 litres était jugé un peu court pour la ligne noble et les qualités routières de la machine. Par ailleurs, Peugeot Renault et Volvo, via la Française de Mécanique viennent de mettre au point un V6 qui sera assez décrié et qui équipera les Renault 30, Peugeot 604 et Volvo 264 ou 262C. En avant première, Peugeot installe donc le nouveau V6 dans la 504 coupé / cabriolet dans l'idée de faire monter le véhicule en gamme, classe, confort, agrément.

Mais le moment est sans doute mal choisi. Après le premier choc pétrolier qui a provoqué une hausse importante des tarifs des carburants, le vent est plutôt du côté des économies d'énergies, alors même que personne ne s'en souciait quelques années plus tôt. La consommation importante de ce V6 n'a pas été bien perçue par la clientèle. Ce V6 - un V8 amputé de deux cylindres pour cause de crise pétrolière - va s'attirer toutes les critiques. Son architecture (V6 ouvert à 90°) le rend rugueux, atone et gourmand. Pour certains, sa sonorité n'est même pas jolie, mais à bien l'écouter, il a un son qui tire doucement sur le V8 et qui ne manque pas de noblessse. Avec un carburateur double corps et un autre simple corps, il est difficile de descendre en dessous de 15 litres au cent, même en ayant le pied léger. En sollicitant la mécanique, les 20 litres au cent kilomètres sont même assez facilement atteints ! La boite à quatre rapport seulement n'aide pas, et avec la boite automatique à trois rapports, c'est encore pire.

Pour autant, les 136 ch donnent un regain de puissance qui convient bien aux qualités du châssis du coupé. Le coupé est plutôt lourd (1300 kg), mais le V6, malgré les critiques, se révèle plutôt souple : 21,1 mkg à 3500 tr/min. Bien maniée, c'est une voiture alerte et équilibrée, qui dépasse les 185 km/h en vitesse de pointe et franchit le kilomètre départ arrêté en 31,5 secondes. En 1974, c'est plutôt bon. Ce n'est pas une sportive, mais elle est capable de soutenir un bon rythme en raison de son bon équilibre.

Ce qui n'empêche pas que les ventes s'effondrent. A tel point que Peugeot est obligée de réagir. En septembre 1977, le 2 litres (106 ch) fait son retour dans la gamme et le V6 reçoit l'injection électronique de la 604 TI. Elle devient 504 coupé V6 TI. Plus facile à régler, l'injection apporte un peu d'économies de carburant, un poil plus de souplesse (22,2 mkg à 3000 tr/min) et quelques chevaux de plus (144 ch). Ce nouveau moteur est alors associé à une boite à cinq rapports qui, elle aussi, permet de mieux exploiter le couple moteur et de diminuer la consommation. Il n'en reste pas moins que le V6 reste glouton, et que les ventes n'en sont qu'à peine meilleures. En revanche, le cabriolet ne peut plus recevoir ce V6 en raison de problèmes de rigidité impliquées par la puissance du moteur. Le coupé est alors une voiture stable, chaussée de Michelin TRX qui deviennent compliqués à remplacer à l'heure actuelle.

En septembre 1979, le duo 504 coupé / cabriolet est à nouveau retouché. De larges pare-chocs type boucliers en polyuréthane prennent leur place à chaque extrêmité, et c'est pas franchement une réussite esthétique. Le duo reste au catalogue Peugeot encore trois ans et tire sa révérence en août 1983, quand la marque au Lion rationalise toute sa production pour revenir vers une rentabilité financière perdue avec les rachats de Citroën et de Simca puis le fiasco de Talbot. Il faudra attendre 1997 pour voir revenir dans la gamme Peugeot un véhicule similaire avec le coupé 406 pour lequel on peut déplorer l'absence de cabriolet.

Actuellement, le coupé 504 V6 jouit d'une belle réputation et les problèmes de consommation ne sont plus un souci pour les collectionneurs. La 504 V6 à carburateurs est la plus facile à trouver, puisque la plus vendue (4472 exemplaires). Des exemplaires sont à vendre entre 4000 et 8000 €. La version à injection, moins courante (1757 ex.), n'est pas moins chère. Avec une restauration complète, la côte se situerait plutôt entre 12 000 € et 15 000 €. En revanche, le cabriolet V6 qui n'a été fabriqué qu'entre 1974 et 1977 est nettement plus recherché (977 exemplaires seulement) et sa côte semble nettement plus élevée, entre 17 000 et 20 000 €.

Fiche technique :

Type du moteur : V6 PRV ouvert à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 15 CV
Cylindrée : 2664 cm3
Alésage x course : 88 x 73 mm
Taux de compression : 8,65:1
Vilebrequin : 4 paliers
Puissance maximale : 136 ch à 5750 tr/min
Couple maximal : 21,1 mkg à 3500 tr/min
Distribution : 2 arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : carburateur double corps + carburateur simple corps
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, triangle inférieur, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, essieu semi-rigide, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 436 cm
Largeur : 170 cm
Hauteur :  135 cm
Empattement : 255 cm
Voie av : 149 cm
Voie ar : 143 cm
Pneus av : 190/65 HR 390 (Michelin TRX)
Pneus ar : 190/65 HR 390 (Michelin TRX)
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 186 km/h
1000 m.D.A. : 31,5 s
Capacité du réservoir : 94 litres
Consommation moyenne : 16 l/100km
Poids : 1300 kg

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Peugeot504coupeV6ar

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(Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime, mars 2016)

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18 décembre 2022

Alfa Romeo Alfa 6 (1979-1986)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

Depuis l'arrêt de l'Alfa 2600 en 1968, le haut de gamme de la marque italienne est vacant. C'est l'Alfetta qui est chargée du rôle et malgré ses qualités indéniables, le rôle est un peu trop grand pour ses frêles épaules. En effet, alors que Mercedes propose la W116, que BMW a d'abord rénové sa gamme avec la série 5 E12 puis la série 7 E23, ces voitures sont équipées de moteur 6 cylindres, voire de V8 pour Mercedes, dont la puissance et l'agrément sont bien supérieur au brillant moteur 1800 de l'Alfetta, ou même sa version 2 litres.

Le projet 119 est en chantier depuis 1968, date de l'arrêt de la 2600. Engluée dans ses soucis de fiabilité des circuits électriques et de qualité des tôles, la firme italienne enchâine les méventes et la trésorerie s'amenuise. C'est donc avec un budget limité que le projet 119 est amorcé. Dès le début, la plateforme de l'Alfetta (qui n'est pas encore commercialisée !) est envisagée pour le nouveau vaisseau amiral. Cependant le système transaxle est déjà abandonné et, dans un premier temps, c'est un réalésage du 4 cylindres à 2,2 litres qui est prévu. Face à la concurrence allemande, cette idée paraît dérisoire. Il faut un moteur qui soit sportif, brillant, qui ait une sonorité à la fois belle et originale, et qui permette à la voiture d'avaler du bitume sur la file de gauche des autoroutes. Aussi, dès 1971, c'est un V6 2,5 litres conçu par Giuseppe Busso qui est validé. Gavé par 6 carburateurs simple corps Dell'Orto, avec un arbre à cames en tête par banc de cylindre, il délivre 156 ch et 22 mkg de couple à 4000 tr/min. La boite ZF est accolée au moteur mais le train arrière conserve les freins in-board de l'Alfetta.

La plateforme de l'Alfetta est modifiée pour recevoir le V6, étirée pour agrandir les espaces. La cellule centrale conservée, les porte-à-faux sont allongés de part et d'autre. La ligne est étudiée selon les standards de l'époque, fin des années 60. On retrouve une calandre à quatre phares avec un capot en pointe qui n'est pas sans rappeler la série 5 E12. Alfa parvient à faire une auto discrète, au volume important, au confort satisfaisant et au moteur agréable.

La voiture est prête, mais le premier choc pétrolier surgit. Chez Alfa, on choisit de différer le lancement de l'Alfa 6 dans un contexte où les économies d'énergie sont la principale préoccupation des gouvernements. Son lancement est alors retardé et ce n'est que 6 ans plus tard qu'elle entre en scène. Et son dessin n'a pas été rajeuni. Aussi elle arbore des lignes qui sont déjà dépassées à peine lancée.

A l'intérieur, le design est résolument carré. Toute la planche de bord est carrée, les cadrans, le moyeu du volant et même le volant, avec ses branches rectilignes rappelle le carré. Au niveau de la finition, on est loin de la qualité allemande, mais c'est ce qu'Alfa fait de mieux depuis plusieurs années. L'équipement est au sommet de ce qui se fait alors (sièges confortables en velours, commande électrique des rétroviseurs et des quatre vitres, vérouillage centralisé).

Bien accueillie par la presse, la voiture ne rencontre pas son public. Alfa souffre trop de sa mauvaise réputation de voitures qui rouillent trop vite, incompatible avec le haut de gamme. Par ailleurs, si le V6 envoute par sa sonorité claire et chantante, sa consommation et son volume sonore incite à aller voir du côté des moteurs en ligne allemands. Qui plus est, le réglage des six carburateurs est un exercice délicat qui est soigneusement évité par les rivales allemandes et leur injection. Sur son marché intérieur, la belle italienne est taxée à 38 % en raison d'une cylindrée de plus de 2 litres. Même chez elle, les clients ne se bousculent pas.

En 1983, le rafraîchissement s'impose. Un moteur 2 litres (toujours V6 à 6 carbu) est introduit en Italie (135 ch), tandis qu'un Diesel VM de 5 cylindres vient constituer une alternative au V6 2,5 litres. Ce moteur de 105 ch ne peut pas rivaliser avec le V6, mais il a le mérite d'une sonorité intéressante, d'une souplesse agréable et de ne pas être totalement apathique tout en étant raisonnable côté consommation. Le V6 2,5 litres hérite d'une injection plus facile à régler et de quelques chevaux de plus (160 ch). Esthétiquement, la calandre abandonne ses phares ronds pour deux épais blocs rectangulaires qui annoncent la future Alfa 90. Les boucliers sont retouchés, par ci par là des habillages rattrapent tant bien que mal le poids des ans.

En définitive, c'est le Diesel qui sauve la carrière de l'Alfa 6, de peu. Lorsque sa production est arrêtée, à peine 11 533 voitures ont été vendues. Les Diesel représentent 2730 ventes de 1983 à 1986. La première série compte 4886 acquéreurs en boite manuelle plus 900 en boite automatique 3 rapports. Pour la série 2, le V6 2 litres a séduit 1830 clients en Italie, 1111 en V6 2,5 litres, et seulement 76 avec la boite automatique.

Elle est remplacée en 1987 par l'Afla 164 qui reprend à la fois son rôle et celui de l'Alfa 90.

Pour en savoir plus : Italian Cars Club

NB :  Quelques semaines après les photos, la voiture a disparu de son emplacement. Plusieurs années plus tard, lors de l'édition 2015 d'Auto-Moto-Rétro, j'ai eu l'ocasion de rencontrer Thierry du blog Alfa Sei, sur le stand Alfa. Après quelques minutes de discussion, nous nous rendons compte que nous sommes tous les deux auteurs de blogs. Thierry me confirme qu'il a bien lu cet article, et qu'en outre, il s'est porté acquéreur du modèle gris. Hélas, la voiture était trop piquée de rouille pour être sauvable. Mais elle a servi de banque d'organes pour ses autres Alfa 6, y compris la marron présentée sur cette page.

Fiche technique :

Moteur : V6 en alliage ouvert à 60°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 14 CV
Cylindrée : 2492 cm3
Alésage x course : 88 x 68,3 mm
Taux de compression : 9:1
Puissance maximale : 156 ch à 5600 tr/min
Couple maximal : 22,4 à 4000 tr/min
Distribution : arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : 6 carburateur Dell'orto
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesse manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Diamètre de braquage : 11,2 m
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre de torsion, barre-ant-roulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : pont de Dion, bras tirés, barre de Watt, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 476 cm
Largeur : 168,4 cm
Hauteur : 139,4 cm
Empattement : 260 cm
Voie av : 140,8 cm
Voie ar : 136,5 cm
Garde au sol : 14 cm
Pneus av : 195/70 HR 14
Pneus ar : 195/70 HR 14
Freins av : disques, assistés (266 mm)
Freins ar : disques, assistés (266 mm)
Vitesse maximale : 195 km/h
1000 m.D.A. : 30,3 s
Capacité du réservoir : 77 litres
Cx : 0,41
Poids : 1470 kg

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Alfa6av1

Alfa6prof

Alfa6ar1

Alfa6ar
(Betteville, Seine-Maritime, mars 2011)

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28 août 2022

Alpine V6 GT Le Mans (1990-1991)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2008)

Pour de nombreux passionnés d'Alpine et même pour les amateurs d'automobile, le style de l'Alpine V6 GT dite "GTA" a toujours été critiqué, jugé trop fade, trop peu sportif. L'arrière, quant à lui, est en revanche très apprécié. Et c'est un concessionnaire allemand, Heinz Christian Kleinemeir, amateur de tuning à l'occasion, qui décide de modifier sa voiture. Il se charge de la face avant en transformant le bouclier et les ailes avant. Il met en vente un kit complet pour modifier l'avant de sa voiture de la même façon. Et finalement le résultat est très apprécié, à tel point que la voiture est validée par Jacques Martin, directeur de l'usine Alpine, puis ensuite par Patrick Le Quément qui dirige le design Renault. Ils rachètent alors le dessin à Kleinemeir, et l'adaptent à une production industrielle.

Le résultat se distingue par une calandre intégrant les feux derrière une vitre et par des clignotants incorporés au boulier. Les bas de caisse sont revus et une deuxième sortie d'échappement est installée à l'arrière. L'allure sportive est améliorée, au détriment de l'aérodynamique, sans doute. A l'intérieur, peu de modifications par rapport à la GTA, si ce n'est une sellerie en cuir qui vient encore améliorer une position de conduite déjà saluée comme idéale. En revanche, la qualité des matériaux souffre des mêmes critiques, comme toutes les productions de la Régie Renault à l'époque : matériaux manquant de noblesse, ajustements médiocres et qualité de finition décevante.

Le moteur est également une déception pour les amateurs d'Alpine. Alors que la GTA revendique 200 chevaux, que la Renault 25 V6 Turbo  vient de recevoir une version de plus de 205 chevaux, le V6 de la version "Le Mans" ne délivre que 185 chevaux. C'est en fait la version dite "suisse" du V6 PRV de 2,5 litres turbo qui perd des chevaux pour des raisons de pollution. Dommage de ne pas avoir utilisé un moteur plus musclé pour une série spéciale. Cependant, pour 16000 F, et avant livraison, le SAV de Renault pouvait monter un kit Danielson pour augmenter la pression du turbo à 1 bar, modifier l'allumage, et obtenir 215 chevaux et 35 mkg de couple. Et c'est d'autant plus décevant que le V6 prévu pour la future A610 développe déjà 250 ch en respectant les normes anti-pollution.

Au nombre des modifications, il faut aussi noter les jantes spécifiques (absentes du modèle bleu). D'un diamètre plus grand (17 pouces à l'arrière), elles ont nécessité une modification du rapport de boite. Les jantes plus larges améliorent encore la tenue de route ce qui rend la voiture encore plus exigeante lorsqu'on cherche les limites.

Dernière modification : il n'y a plus de référence à Renault, et le logo Alpine fait son retour.

L'Alpine V6 GT Le Mans aura été produite du 22 février 1990 au 18 mars 1991 à 325 exemplaires seulement, ce qui en fait l'un des modèles les plus recherchés et lui confère une côte assez élevée. Elle est remplacée par l'A610.

Fiche technique :

Type du moteur : V6 ouvert à 90° (PRV), essence:
Emplacement : longitudinal, en porte-à-faux arrière
Puissance fiscale : 12 CV
Cylindrée : 2458 cm3
Alésage x course : 91 x 63 mm
Taux de compression : 8,6:1
Vilebrequin : 4 paliers
Puissance maximale : 185 ch à 5750 tr/min
Couple maximal : 29,6 mkg à 2200 tr/min
Distribution : 2 arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection électronique Renix
Suralimentation : turbocompresseur Garrett T3 avec échangeur air/air
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère (2,94 tours)
Diamètre de braquage : 11,9 m
Suspension av : roues indépendantes, doubles triangles, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, doubles triangles, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 433 cm
Largeur : 175,4 cm
Hauteur : 119,7 cm
Empattement : 233,9 cm
Voie av : 149,3 cm
Voie ar : 146,2 cm
Garde au sol : 13 cm
Pneus av : 205/45 ZR 16
Pneus ar : 255/40 ZR 17
Freins av : disques ventilés (259 mm)
Freins ar : disques ventilés (259 mm)
Vitesse maximale : 238 km/h
0 à 100 km/h : 8,1 s
400 m.D.A. : 14,7 s
1000 m.D.A. : 27,3 s
Capacité du réservoir : 72 litres
Consommation moyenne à 90 km/h : 7,1 l/100km
Consommation moyenne à 120 km/h : 9 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 13,7 l/100km
Poids : 1210 kg


14 mai 2022

Peugeot 604 GTI (1983-1986)

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Peugeot604GTIar

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Peugeot604GTIint
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

Depuis 1975, la 604 trône au sommet de la gamme de Peugeot. Mais ce règne est en trompe l'oeil. Si chacun reconnaît l'élégance de la reine de Sochaux, la clientèle est en revanche plus mitigée sur la question. En cause, le V6 PRV, un moteur mal né, en pleine crise pétrolière, devenu V6 par souci d'économie. Il est réputé rugueux, et glouton et n'a pour lui qu'une très belle sonorité. Depuis 1979, la clientèle préfère la version Diesel-Turbo, moins noble, mais qui permet de profiter du confort de la 604, sans devoir se ruiner à la pompe.

L'arrivée de la TI avec une injection électronique permettra de rajouter quelques chevaux (144 ch contre 133 auparavant) et de baisser la consommation de la SL et ses deux carburateurs. La voiture y gagne un peu de souplesse et un bruit de grésillement dû à l'injection. Mais... La Peugeot est loin d'offrir des performances à la hauteur de Mercedes et BMW qui, à cylindrée comparable, offrent 180 ch et une qualité de finition bien supérieure. Pendant ce temps, la concurrence n'est pas en reste et l'Audi 100 C3 qui vient introduire l'idée d'aérodynamique comme source d'économie d'énergie et propose en haut de gamme un cinq cylindres très appréciable d'une puissance de 136 ch ! La Renault 25, elle aussi, vient offrir une ligne nouvelle, arrondie, qui renvoie la 604 à ses années 70. Même si elle est d'un confort de très haut niveau, que son comportement est tout à fait sain en dépit d'un essieu arrière rigide, le style aux angles saillants et la face avant verticale remontent bien à la décennie antérieure.

Après un passage rapide par une STI, la GTI arrive à l'automne 1983. Le sigle GTI est à la mode et même la CX y a droit. Quelle nouveauté apporte-t-elle ? A vrai dire de l'extérieur, elles sont minces. On peut remarquer les jantes alu de 15 pouces plus adaptées au gabarit de la voiture. En 1984, leur largeur passera de 195 à 205 mm. On note aussi le double échappement séparé à l'arrière. Pour le reste, ça se passe sous le capot.

L'alésage a été augmenté de 3 mm, portant la cylindrée de 2664 à 2849 cm3. De fait, la 604 reçoit une configuration du PRV déjà utilisée par Volvo. La puissance monte alors à 155 ch et le couple progresse de 21 à 24 mkg. Elle n'a pas encore le vilebrequin à manetons décalés qui permettra de réduire la rugosité du V6 et portera la puissance à 170 ch. Pour celà, il faudra malheureusement attendre la 505 V6 !

Certes, la voiture n'est pas transformée, mais son agrément de conduite progresse. La comparaison avec ses rivales allemandes est toujours à la faveur des teutonnes, la sochalienne rendant facilement 30 ch aux allemandes et avec une vitesse de pointe qui atteint 190 km/h quand la 280 E atteint les 200 km/h et la 528i dépasse même les 210 km/h. Et qui plus est, la 604 GTI se voit taxée dans la catégorie des 16 CV, première française à franchir le cap des 15 CV. Les constructeurs allemands s'étaient plaints auprès des instances européennes accusant les constructeurs français de protectionnisme en limitant leur puissance à 15 CV tandis que les allemandes étaient généralement au delà, ce qui signifiait une vignette auto nettement plus onéreuse chaque année.

Coincée entre la Renault 30 TX puis la Renault 25 V6, la Talbot Tagora SX qui affiche 10 ch de plus, une CX 25 GTI Turbo qui propose 168 ch, la 604 GTI ne se vend qu'à 3000 exemplaires jusqu'à la fin de sa carrière en 1986, ce qui est fort peu. Le reste de la faible production a été équipé du moteur turbo-Diesel et, finalement, avec son moteur 4 cylindres Diesel Turbo de 2,5 litres, la nouvelle GTD s'en tire plutôt bien, si on ne cherche pas la performance mais le confort, ce qui est assez dans la philosophie de la 604, au demeurant.

La production de la 604 cesse le 30 novembre 1985, mais les derniers exemplaires en stock seront écoulés jusqu'en 1986. Elle ne sera véritablement remplacée qu'en 1989 par la 605.

Actuellement la 604 commence à avoir la côte. Elle semblait avoir atteint un plancher autour de 4000 €, mais les exemplaires en bon état sont désormais proposés autour de 10 000 €, une somme importante pour accéder à l'excellence de son confort si l'on n'a pas besoin de payer l'essence.

Pour en savoir plus : Club 604 Peugeot

Fiche technique :

Type du moteur : V6 PRV ouvert à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 16 CV
Cylindrée : 2849 cm3
Alésage x course : 91 x 73 mm
Taux de compression : 9,5:1
Vilebrequin : 4 paliers
Puissance maximale : 155 ch à 5750 tr/min
Couple maximal : 24,3 mkg à 3000 tr/min
Distribution : 2 arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection électronique Bosch K-Jetronic
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 vitesses
Direction à crémaillère, assistée (3,5 tours)
Diamètre de braquage : 11,5 m
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, triangles inférieurs, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, essieu semi-rigide, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 472 cm
Largeur : 178,4 cm
Hauteur : 143 cm
Empattement : 280 cm
Voie av : 149 cm
Voie ar : 143 cm
Garde au sol : 15 cm
Pneus av : 195/60 HR15 (205/60 après 1984)
Pneus ar : 195/60 HR15 (205/60 après 1984)
Freins av : disques ventilés (273 mm)
Freins ar : disques (273 mm)
Vitesse maximale :  km/h
0 à 100 km/h : 9,3 s
400 m.D.A. : 16,5 s
1000 m.D.A. : 30,8 s
Capacité du réservoir : 70 litres
Consommation moyenne : 13 l/100km
Poids : 1420 kg

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15 mars 2022

Lancia Aurelia B20 (1951-1958)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2008)

Sous ses airs de familiale raisonnable se cache une voiture au tempérament énergique et aux performances impressionnantes pour l'époque. Dérivée de l'Aurelia B10 à quatre portes, la B20 est un coupé racé dont le palmarès n'est plus à démontrer que ce soit aux Mille Miles, à la Targa Florio, la CanAm, aux 24 h du Mans et même au Rallye de Monte-Carlo.

Construite sur une plate-forme dont les éléments assemblés forment une caisse auto-porteuse, la voiture est la première berline équipée d'un V6 de 2 litres qui évoluera de 75 à 118 chevaux et 2,5 litres au cours des six séries qui seront développées jusqu'en 1958. En avril 1953 après la troisième série (modèle rouge) avec un V6 2 litres, la quatrième série voit son V6 porté à 2,5 litres (modèles gris et bleu). Ouvert à seulement 60°, il se montre léger, compact et volontaire. La voiture affiche 185 km/h dans les dernières versions, de quoi toiser la concurrence à la fin des années 50.

L'Aurélia est réellement sportive. L'équilibre des masses a été préservé grâce à l'utilisation d'une boite-pont ce qui a pour conséquence de faire migrer le levier de vitesse du volant au plancher. La tringlerie part alors du tunnel ou passe l'arbre de transmission. L'embrayage est quant à lui accolé à la boite. Le train arrière est, lui, supporté par un pont de De Dion suspendu par deux ressorts à lames. A l'avant, ce sont des roues indépendantes avec ressorts hélicoïdaux. Ainsi montée, la voiture est légèrement sur-vireuse mais la précision de sa direction permet de compenser facilement. La boite 4 rapports bien étagée permet de solliciter le V6 qui s'avère mélodieux et rageur. Souple, il s'emballe passé le couple maximum à 3000 tr/min et son chant se fait hurlement passés 4000 tr/min jusqu'à la zone rouge à 5300 tr/min. Le comportement sain et franc est quelquefois mis a mal par un tendance à la dérive au freinage. La voiture tend à changer de file sur un freinage appuyé, défaut qui se corrige avec l'élévation de température des freins.

La sobriété que l'on constate à l'extérieur se retrouve à l'intérieur. Bien sûr, le cuir anoblit, mais l'équipement s'il est complet reste discret. Deux seuls cadrans contiennent tous les instruments nécessaires. La radio est déjà présente, mais les portes sont sans garniture intérieure à l'exception d'un petit filet pour recevoir quelques objets.

A noter, le "S" de la B20 grise ne signifie pas qu'elle jouit d'une préparation plus sportive, mais qu'elle a la conduite à gauche, "S" pour "sinistra" (gauche, en italien).

Très recherchée chez les passionnés de Lancia cette Aurelia B20 grise de la 4è série est côtée autour de 40 000 € pour les 3111 exemplaires produits. La rouge, quant à elle, a participé au Mans en 1952, Lancia classant deux Aurelia à la 6è et à la 8è place au général cette année là. Sa côte en est d'autant plus élevée. 

Fiche technique :

Moteur : V6 ouvert à 60°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 15 CV
Cylindrée : 2451 cm3
Alésage x course : 78 X 85,5 mm
Taux de compression : 8:1
Puissance maximale : 118 ch à 5300 tr/min
Couple maximal : 17,5 mkg à 3500 tr/min
Distribution : arbres à cames en tête
Nombre de soupapes :12
Alimentation : carburateur double corps
Type de transmission : Propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Suspension av : roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : pont de Dion, ressorts à lames semi-elliptiques
Longueur : 429 cm
Largeur : 155 cm
Hauteur : 136 cm
Empattement : 265 cm
Pneus av : 165 X 400
Pneus ar : 165 X 400
Freins av : tambours
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 185 km/h
Poids : 1150 kg

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)

07 janvier 2022

TVR S (1986-1994)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)

L'histoire de la TVR S est intimement liée à celle de la firme TVR. Depuis 1965, après le rachat par Martin Lilley, TVR se développe autour de plusieurs modèles légers et puissants. Les Griffith (premières du nom) puis la Tuscan et la Vixen équipés de moteurs Ford 1600 profitent d'un look sympathique et d'un prix abordable. Puis vient dans les années 70 la "Série M", qui avec son poids léger et son V6 Essex de 3 litres en remontre aux Porsche 911 ou autres Ferrari 308 GT4.

Mais TVR s'endort sur ses lauriers et l'arrivée de la Tasmin est un peu tardive. Trop anguleuse, elle donne une sensation de "déjà-vu" chez Lotus avec l'Eclat ou Triumph avec la TR7 (ici en cabriolet). L'échec commercial de cette voiture conduit alors Martin Lilley à céder son entreprise. Cependant, l'idée de l'abandonner au premier venu lui crève le coeur. Alors il s'adresse à ses riches clients et trouve Peter Wheeler, un ingénieur qui a fait fortune dans l'industrie pétro-chimique et qui souhaite changer de vie. Il acquiert TVR qui, avec de l'argent frais, entre dans une autre perspective.

Wheeler souhaite construire les voitures dont il a envie. Très vite, il comprend que la Tasmin est vouée à l'échec. Il lui substitue le V6 Ford Cologne par le V8 Rover et lui retire le nom Tasmin pour 350i. Le succès arrive aussitôt et une version cabriolet très convaincante redore l'image de la marque. Mais TVR n'a plus qu'un seul modèle depuis que les "série M" (3000M, 3000S et Taimar) ont été arrêtées. Or Wheeler avait un gros faible pour l'esthétique de la série M, surtout son museau. La série S qui s'en inspire est lancée ainsi en 1986 et contrairement aux apparences elles n'ont qu'une seule pièce commune : la poignée de porte. La S emprunte ses phares à la Mini, des rétros à la Citroën CX ou à la Ford Sierra et les feux arrière proviennent de l'Escort Mark IV. Tout le reste est entièrement neuf. Elle a un capot lisse, ses clignotants sont incorporés au pare-choc et l'arrière est totalement revu.

Sous le capot, c'est un V6 Ford Cologne qui remplace le V6 Ford Essex. Poussé à 170 ch, il est loin des limites du châssis. En effet, la conception de la série S ne déroge pas à la régle : châssis tubulaire à poutre centrale qui abrite la boite dans un tunnel qui court jusqu'à l'essieu arrière en dissimulant l'arbre de transmission tout en rigidifiant la voiture. Les roues indépendantes assurent une suspension idéale et une tenue de route à la hauteur des attentes. Sur la structure, la carrosserie en fibre de verre est boulonnée. De type roadster, à l'instar de la 3000 S, elle reprend le système original de capote en trois parties. La partie arrière peut être retirée en conservant le toit qui est, quant à lui, divisé en deux parties indépendantes. On peut ainsi choisir de ne retirer que l'arrière en conservant le toit, ou de ne retirer que le toit ce qui confère des allures de "Targa", ou de rouler cheveux au vent en retirant la totalité du dispositif.

La voiture présentée au salon d'Earls Court, près de Londres en 1986, suscite l'enthousiame. 62 commandes sont prises immédiatement et lors de la commercialisation officielle, 120 bons de commande sont déjà signés. Finalement, elle ne sera pas appelée 280 S, mais S, tout simplement. Considérée comme une sportive exceptionnelle et bon marché, jugée amusante quoique parfois déconcertante en raison de transferts de masse un peu vifs, elle connaît un succès important eu égard aux capacités de production de la firme. Avec 28,8s au 1000 m D.A., 6.8 s de 0 à 100 km/h et 217 km/h en pointe, elle offre de belles sensations agrémentées d'un équipement aux standards anglais même si le cuir est en option. L'habitacle est exigu, il faut se faufiler à la place du conducteur qui a la sensation d'être assis par terre. L'ensemble est cohérent et 605 voitures sont vendues à la fin de la première série, en 1988.

Début 1989, la S2 est présentée, créant de fait l'appelation S1 pour son aînée. De nombreuses modifications au cours du temps empêchent de dater précisément sa venue, bon nombre d'exemplaires étant considérés comme série 1,5. La principale caractéristique de cette série est l'adoption du 2,9 litres du V6 Ford. Le train arrière est modifié pour lutter contre l'effet de cabrage et un bandeau chromé souligne le rebord supérieur du pare-choc. 668 voitures sont fabriquées jusqu'en 1990.

En 1990, la S3 se reconnaît par sa porte dont la longueur a été augmentée (nos modèles). Ainsi l'échancrure sous le capot et bien plus longue. L'accès aux places s'en trouve un tant soit peu facilité. Une prise d'air est installée sur le capot. Sous le pare-choc, les derniers exemplaires reçoivent des feux longue-portée (modèle noir). A l'intérieur, un nouveau tableau de bord rompt avec les rondeurs des versions précédentes et c'est un nouvel agencement, tout en rectitude et ligne tendues qui s'offre au conducteur. La suspension est encore améliorée. La même année, normes anti-pollution aidant, une S3C est proposée avec pot catalytique (modèle noir). Avec un taux de compression réduit, une nouvelle injection électronique, la perte de puissance est très faible et c'est le couple qui s'en trouve regaillardi. Au final, elle gagne 3 dixième sur le kilomètre départ arrêté et la vitesse maximale culmine à 225 km/h. 887 voitures sont produites jusqu'en 1993.

Parallèlement, depuis 1991, la S est aussi produite avec le V8 Rover dans sa version 4 litres. Le léger V8 procure des sensations intéressantes grâce à la disponibilité constante propre au V8. La V8S se reconnaît à son capot bombé et sous la robe, le treillis central est renforcé de nombreux tubes, ce que beaucoup considèrent comme annonciateur de la Griffith. Avec 240 ch pour un poids sensiblement égal à celui du V6 Ford, les performances font un bond en avant. Mais pour les plus gourmands un 4,3 litres était proposé, à condition de signer une décharge de responsabilité en raison de l'homologation jamais reçue de cette version. Avec 4,9 secondes de 0 à 100 km/h, 25,4 s pour abattre le premier kilomètre les performances sont dignes des meilleures du monde, rivalisant avec les Porsche 911 Carrera ou même la Ferrari Testarossa. Seule la vitesse maximale reste derrière les concurrentes avec 238 km/h "seulement". 410 voitures sont vendues de 1991 à 1993.

En 1992, la dernière version est mise en vente avec le V6 Ford Cologne. Vendue seulement 15 % moins chère que la version V8, elle rencontre peu de clients, entre 34 et 50 selon les sources et seulement 3 en conduite à gauche, d'autant que la Griffith entrée en scène depuis 1990 absorbe le gros des ventes de la firme. La S4 profite des évolutions de la V8S côté châssis, jantes (celles de notre modèle), mais ses performances restent celles de la S3C.

En définitive, la S, toutes versions confondues aura été produite à 2604 ou 2646 unités selon les sources, un fort beau chiffre pour TVR. A tel point, que la firme a été contrainte de doubler ses capacités de production. Mieux, TVR se trouve être alors le troisième constructeur de voitures sportives derrière Porsche et Ferrari en 1998 ! Avec la Griffith et la Chimaera, TVR confirmera son talent. La Cerbera, la Tuscan, la Tamora le prolongeront plus discrètement mais avec tout autant de fougue sous le capot. En 2004, la Sagaris est le dernier modèle présenté par TVR que Peter Wheeler cède à Nikolai Smolensky. Ce dernier n'a pas lancé de nouveau modèle et a annoncé la fin de l'histoire en juillet 2012.

Fiche technique :

Moteur : V6 ouvert à 60° d'origine Ford, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 14 CV
Cylindrée : 2936 cm3
Alésage x course : 93 x 72 mm
Taux de compression : 9,5:1
Puissance maximale : 170 ch à 6000 tr/min
Couple maximal : 23,8 mkg à 3000 tr/min
Distribution : arbre à cames central entraîné par chaîne
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection Bosch L-Jetronic
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Diamètre de braquage : 11,4 m
Suspension av : roues indépendantes, triangles superposés inégaux, barre stabilisatrice, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : demi-arbres oscillants, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 396,2 cm
Largeur : 166,5 cm
Hauteur : 122,3 cm
Empattement : 228,6 cm
Voie av : 139,8 cm
Voie ar : 139,8 cm
Garde au sol : 14,2 cm
Pneus av : 205/60 VR 15
Pneus ar : 205/60 VR 15
Freins av : disques ventilés (260 mm)
Freins ar : tambours (228 mm)
Vitesse maximale : 217 km/h
0 à 100 km/h : 6,8 s
400 m D.A. : 15,2 s
1000 m D.A. : 28,5 s
Volume du coffre : 225 litres
Capacité du réservoir : 55 litres
Consommation moyenne : 11 l/100km
Poids : 1020 kg

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TVRSprof

TVRSar1

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(Elbeuf, Seine-Maritime, janvier 2011)

TVRSar1
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2013)

27 décembre 2021

Venturi 400 Trophy (1992-1994)

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Venturi400Trophyav1

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2013)

Depuis 1986, la marque "M.V.S". devenue "Venturi" connaît un succès en demi-teinte. Si chacun salue la qualité des voitures, le déficit en termes d'image est patent. Or, quoi de mieux que la compétition pour asseoir une réputation ? C'est ainsi que Venturi va s'engager dans différents programmes qui seront aussi ambitieux que ruineux.

En premier lieu, Venturi va s'offrir le luxe de rentrer à 65 % dans le capital d'une écurie F1, l'écurie de Gérard Larrousse, ancien vainqueur des 24 Heures du Mans sur Matra. D'un autre côté, sous l'impulsion de Stéphane Ratel, le directeur du service compétition de Venturi, une nouvelle épreuve va être lancée : le Gentlemen Drivers Trophy. L'idée est simple : il s'agit de vendre une saison de compétition tout compris : voiture, transport, entretien. Toutes les voitures seront identiques et seul le talent pourra départager les pilotes. "Amenez votre casque et vos gants, nous nous occupons du reste…" dit le slogan.

Il faut d'abord concocter une voiture digne de la compétition. A partir d'une 260 Atlantique, Claude Poiraud et Jean-Philippe Vittecocq mijotent une version musclée. C'est Vittecocq qui peaufine alors le châssis. D'abord il procède à un allègement drastique. Tout ce qui est superflu est retiré. Certaines tôles du châssis sont allégées également. Ensuite, les dimensions du châssis sont modifiées pour pouvoir digérer la puissance accrue qui devra transformer la GT en voiture de compétition. L'empattement est rallongé de 10 cm et les voies élargies (+11 cm à l'avant et +17 cm à l'arrière). La suspension reste identique (double triangles à l'avant et multibras à l'arrière), mais fait l'objet de quelques réglages spécifiques qui, eux aussi, ont été élaborés par Vittecocq. Seule la monte de pneumatiques pose des problèmes tant les MXX3 de Michelin sont peu adaptés aux performances de la voiture et en particulier à son freinage. Les disques carbone de 330 mm (étriers 4 pistons) sont bient trop puissants pour ces pneumatiques prévus pour des voitures de tourisme, performantes soient-elles. Plus tard les MXX3 Cup conçus par Michelin apporteront une réponse plus satisfaisante.

Avec l'allongement de l'empattement, l'élargissement des voitures et des performances accrues, il devait également y avoir un travail sur la carrosserie. C'est alors Gérard Godfroy qui s'y colle. Peu enchanté à l'idée de retoucher son dessin d'oigine, il finit par livrer une sportive accomplie, body-buildée juste ce qu'il faut. Epaules larges, bouclier plongeant, aileron façon Ferrari F40, entrées d'air béantes, l'allure n'a rien d'équivoque : c'est une compétitrice dans l'âme. Le poids a été pourchassé au maximum et la carrosserie est en carbone-kevlar. Même les feux escamotables en ont fait les frais, remplacés par quatre feux sous plexiglas. La voiture est alors souvent désignée par "F40 à la française". On fait pire comme comparaison.

Pour le moteur, la tâche est confiée au spécialiste moteur EIA, et en particulier à Philippe Missakian et Rémi Bois. Ils partent toujours du V6 PRV mais cette fois, ils ont pour base la version qui équipe les Citroën XM et Peugeot 605 SV24, la version ZPJ4. Avec ses manetons décalés, il tourne enfin rond et les ingénieurs savent la capacité de ce moteur à être amélioré. Et ils n'hésitent pas : bielles, pistons, chemises, soupapes refroidies au sodium, rien n'est de trop. Et mieux encore, deux turbo soufflant à 0,95 bar de l'air refroidi par deux échangeurs air/air viennent métamorphoser le V6 en bête de course. Il n'a pas un régime maximal très élevé, mais il délivre 407 ch à 6000 tr/min et le couple de tracteur de 53 mkg à 4500 tr/min, le tout pour 1060 kg. Au départ, c'est une boite Renault renforcée qui est installée, très vite remplacée par une boite à crabots 6 rapports SADEV. 0 à 100 km/h en 4 secondes, 21 secondes pour abattre la kilomètre, 300 km/h en pointe, c'est une voiture de course.

La voiture est présentée le 18 janvier 1992, quelques jours après l'achat des parts de Larrousse. Le prix de l'auto seule est de 705 000 F ( 107 476 € à l'époque ou 158 090 € en monnaie constante). Mais le prix de la saison est de 100 000 F supplémentaires, ce qui comprend l'entretien et la remise en état de la voiture entre chaque course, l'essence, les pneus, le transport de la voiture jusqu'au prochain circuit. La formule est un succès, si bien que 60 voitures sont vendues en 1992. A tel point qu'il faut même organiser deux groupes de roulage. Les premières voitures sont livrées au Castellet pour une première prise en main avec des moteurs bridés à 320 ch. 6 courses sont ensuite organisées (Le Mans, Pau, Le Castellet, Montlhéry, Magny-Cours, Dijon). 12 voitures supplémentaires sont vendues en 1993 et une dernière en 1994, soit au total 73 voitures. Parmi celles-ci, une dizaine a été reconditionnée pour être homologuée sur route (notre modèle) : retour des feux escamotables, capot arrière modifié, intérieur plus civilisé, échappement catalysé ceintures à enrouleurs, fermeture centralisée. Mais pas de clim'. L'opération en coûtait autour de 100 000 F supplémentaires. Certaines avaient gardé leur freins en carbone, très inadaptés à une circulation sur route normale. Le retour à des freins ordinaires a été salutaire pour la plupart.

Finalement, le Gentleman Drivers trophy s'est revélé aussi ruineux que l'année de Formule 1. En 1994, Venturi est criblée de dettes et son propriétaire jette l'éponge. Un nouveau propriétaire arrive et on l'imagine très vite faire des coupes sombres. Si le trophée est arrêté, il lance la 400 GT qui permet de profiter d'une version de la Trophy homologuée sur route et pourvue de tout le confort moderne, mais qui ne sera vendue à 13 exemplaires seulement.

Fiche technique :

Type du moteur : V6 PRV ouvert à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 13 CV
Cylindrée : 2975 cm3
Alésage x course : 93 x 73 mm
Taux de compression : NC
Puissance maximale : 407 ch à 6000 tr/min
Couple maximal : 53 mkg à 4500 tr/min
Distribution : 2 arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 24
Alimentation : injection électronique intégrale EIA
Suralimentation : 2 turbos compresseurs Garrett (0,95 bar) + 2 échangeurs air/air
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports / 6 rapports après 1993
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes à 5 bras, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux

Pneus av : 235/40 ZR 18
Pneus ar : 285/35 ZR 18
Freins av : disques en carbone (Ø 330 mm x 28 mm)
Freins ar : disques en carbone (Ø 330 mm x 28 mm)
Vitesse maximale : 300 km/h
0 à 100 km/h : 4
1000 m.D.A. : 21 s
Poids : 1060 kg (avant reconditionnement)

23 décembre 2021

Alfa Romeo Spider 916 V6 3.0 litres (1996-2003)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Allouville
-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2015)

Contrairement au coupé GTV, le Spider 916 n'a pas tout de suite eu droit au V6. Il a fallu attendre 1996 pour pouvoir profiter du son du V6 à l'air libre. Ce n'est d'ailleurs pas le même bloc, le coupé GTV étant dôté d'un V6 2 litres turbo de 205 ch.

C'est le V6 3 litres en version 12 soupapes qui est installé en premier lieu. Avec 192 ch, il vient permettre au séduisant spider italien de se placer à côté de la BMW Z3 2.8 litres ou de l'Audi TT, de la Mercedes SLK. Mais si le son du V6 est séduisant, la mécanique est ancienne, gourmande en carburant. La plateforme commune avec la Fiat Tipo montre ses limites et il est vite évident que la fougue du moteur atteint très vite les limites du châssis. Difficile de faire passer la cavalerie au sol, d'autant que les premières versions ont une forte propension au roulis. Rajoutons un freinage insuffisant et l'on comprend que le véhicule est plus tourné vers la balade ou l'autoroute que vers la sportivité.

Avec la phase 2, un contrôle électronique de la suspension et de la direction vont permettre de mieux transmettre la puissance au sol. Entre temps, l'offre a été complétée par le haut avec la version 24 soupapes du moteur qui propose 220 ch sur le coupé GTV. Il faut malheureusement attendre deux ans pour le voir installé dans le Spider. Mais dès 1998, le Spider reçoit des modifications qui vont améliorer ses qualités. Les disques de frein sont alors augmentés de 284 à 305 mm, résolvant le problème de freinage, doublé par un ABS avec répartiteur EBD. Les aptitudes sont alors en nette hausse et donnent alors un caractère nettement plus sympathique à ce joli cabriolet. De même l'installation de jantes de 16 pouces en série va générer un meilleur confort et la boite 6 rapports faire baisser la consommation tout en permettant de mieux exploiter le V6.

En 2003, à l'occasion, du dernier restylage, le V6 3.0 litres est abandonné au profit d'un moteur 3.2 plus moderne, de 240 ch. La vitesse de pointe dépasse alors les 240 km/h. La production est alors assurée par Pininfarina depuis 2000. Le coupé GTV est encore produits jusqu'en 2004, avant d'être remplacés par la Brera en 2005 tandis que le Spider est maintenu jusqu'en 2006, remplacé à son tour par la version cabriolet de la Brera.

Fiche technique :

Type du moteur : V6 ouvert à 60°, essence
Emplacement : transversal, avant
Puissance fiscale : 17 CV
Cylindrée : 2959 cm3
Alésage x course : 93 x 72,6 mm
Taux de compression : 10:1
Vilebrequin : 4 paliers
Puissance maximale : 192 ch à 5600 tr/min
Couple maximal : 26,5 mkg à 4400 tr/min
Distribution : deux arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection Bosch Motronic
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée (2,6 tours)
Diamètre de braquage : 10,9 m
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, triangles inférieurs, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, multibras, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 428,5 cm
Largeur : 178 cm
Hauteur : 131,5 cm
Empattement : 254 cm
Voie av : 149,9cm
Voie ar : 148,7 cm
Pneus av : 205/50 R 16
Pneus ar : 205/50 R 16
Freins av : disques ventilés (284 mm)
Freins ar : disques (240 mm)
Vitesse maximale : 225 km/h
0 à 100 km/h : 7,3 s
1000 m.D.A. : 28,3 s
Capacité du réservoir : 70 litres
Poids : 1420 kg

Posté par Zorglub34 à 11:08 - - Commentaires [0]
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