Volvo 740 Streched Limousine (1988-1992)
Depuis la Volvo 240, Volvo propose des versions étirées et transformées en limousine de sa berline phare. Réputée pour sa fiabilité et sa solidité, la suédoise plait énormément au régime est-allemand et à son dirigeant Erich Honecker. Chef d'état, il lui fallait une voiture d'apparât, mais il n'était pas question de s'afficher en Zil trop marquée politiquement, pas plus qu'en Mercedes, éternel rival allemand, ou pire en Rolls ou Jaguar, symbole capitalistes s'il en est. Volvo, c'est le juste compromis entre modernité, indépendance, fiabilité neutralité et modestie.
Initialement, ces Volvo 264 TE (pour Top Executives) sont fabriquées chez Bertone. Il y a plusieurs versions rallongées de 6 à 60 cm. A partir de 1988, Volvo confie la production à Nilsson, un carrosier suédois bien connu. Si 50 voitures par an étaient envisagées par Volvo, il se trouve que 200 sont déjà produites l'année suivante. La plupart est partie sur les routes est-allemandes pour les huiles et dignitaires du régime. Volvo livre les voitures à Laholm, chez Nilsson qui les découpe et les étire de 20, 30, 60 ou même 90 cm. Des portes supplémentaires et une troisième banquette sont rajoutés.
Ces voitures sont également personnalisées avec des équipements qui sortent de l'ordinaire comme le téléphone de voiture, la chaîne stéréo, des rideaux pour occulter les fenêtres, des supports de drapeau, un toit plus élevé pour fournir plus d'espace libre, un feu clignotant amovible et quelques autres options spécifiques.
Les moteurs sont ceux d'origine. Le modèle noir dispose d'un 4 cylindres de 2.3 litres et 115 ch, associé à une boite automatique. Seul le réservoir de 100 litres est modifié, sans doute pour améliorer l'autonomie.
En 1992, la 940 remplace la 740 et Nilsson change alors de modèle pour créer ses limousines jusqu'en 2000. Au bout du compte, 840 voitures auront été fabriquées.
Lincoln Towncar Stretched Limousine (1989-1997)
(Duclair, Seine-Maritime, mai 2014)
Après presque 10 ans de loyaux services, la Lincoln Towncar est rajeunie en juillet 1989 sur les chaînes de production, la commercialisation ne débutant qu'au mois d'octobre sous le millésime 1990. La nouvelle ligne se veut plus moderne, plus conforme aux attentes d'une clientèle qui, tout en restant conformiste, se veut à la pointe de la modernité. La ligne générale est arrondie, lissée, si bien que le Cx descend de 0,46 à 0.36 ! Toutefois les élements d'identification restent présents, comme les feux arrière verticaux et la large grille avant, ou encore le large montant de custode qui laisse imaginer la profondeur de la banquette arrière.
Dans l'élan de modernisation, quelques attributs ont toutefois disparu. N'ayant plus la côte auprès de la clientèle, le toit vynil n'est plus proposé. La peinture deux tons n'est qu'une option qui n'est plus prisée. Les roues à rayons, elles aussi, font les frais de la modernité. Dans le projet de conception, il a été un moment imaginé de passer à une autre plateforme et de délaisser la propulsion pour la traction, mais finalement l'idée a été abandonnée.La Towncar continue de partager la plateforme Panther avec les Ford LTD, Lincoln Continental et Mark VII.
A l'intérieur, c'est l'oppulence, si bien qu'il n'y a finalement que peu d'options. Il y a tout de même trois niveaux de finitions : base, Signature Series, et Cartier Designer Edition. En 1991, la finition de base devient "Executive Series". Déjà à ce premier niveau on trouve, outre les 6 places assises, une chaîne stéréo avec quatre hauts-parleurs, les sièges réglables électriques à l'avant avec 6 types de réglages, une transmission automatique à 4 rapports et overdrive; sans compter sur l'étrange système d'entrèe sans clef (à l'aide d'un clavier à code dans la poignée de la portière). Dès le niveau suivant, on découvre un tableau de bord digital avec des diodes électro-fluorescentes vertes associées à un inévitable ordinateur de bord. En haut de gamme, l'Edition Cartier rajoute une chaîne Hi-Fi JBL, un système de sécurité, des sièges en cuir et tissu et des roues à rayons en alliage léger. Les dernières options restant sont le téléphone à bord et un chargeur de 10 CD.
Pour le moteur, deux cylindrées ont existé. Au départ, soit un traditionnel V8 Windsor de 5 litres (302 ci) équipe la lourde limousine, Ce moteur dégonflé pour respecter les normes anti-pollution ne produit que 150 ch en 1990 sur la finition de base, ou 160 ch sur les finitions plus élevées et ce à la faveur d'un double échappement. En 1991, cet antique moteur est remplacé par un nouveau bloc V8 281 ci (4.6 litres) dit Modular. Il fournit alors 210 ch, une puissance plus en rapport avec les 1800 kg de la voiture. La perte du double échappement en 1997 entraînera une baisse de puissance de 20 ch pour la dernière année de production et seulement sur les deux finitions le plus basses.
Au fur et à mesure des millésimes, la voiture a évidemment évolué. Des apports sont effectués régulièrement jusqu'en septembre 1997 avec un rafraîchissement discret pour le millésime 1995. Jusqu'en 1994, la voiture se vend à plus de 100 000 exemplaires par an, se plaçant ainsi à la tête des ventes de voiture de luxe. En Europe, elle n'a pas tant de succès, dans la mesure où les fabricants européens font aussi bien, voire bien mieux avec une qualité bien supérieure, des motorisations nettement plus puissantes pour une consommation comparable voire nettement inférieure et des dimensions plus adaptées au marché local. Mais la version qui attire le client européen est la version "stretched", c'est à dire étirée. Sur un empattement rallongé au maximum, la limousine se transforme en véhicule de luxe et de fantasme. Associée à l'image des grands de ce monde ou des rock-stars, elle représente le luxe ultime, l'extravagance des stars, la vie rêvée des puissants à qui l'on offre tous les délices possibles au moindre caprice. C'est ainsi qu'on en retrouve régulièrement sur nos routes, servant de véhicule à des mariés pour leur voyage conjugal ou en guise de cadeau pour quelque plaisir éphémère. Paradoxalement, ce genre de véhicule ne coût pas cher sur le marché de l'occasion tant il est gourmand, incommode, cher à l'entretien. On en trouve pour environ 10 000 €.
A partir de 1995, les ventes de la Towncar commencent à dégringoler, inexorablement. La troisième génération aura pour but de sauver la voiture en 1997, sans succès. La Towncar disparaît en 2011, soit quinze ans après sa principale rivale, la Cadillac Fleetwood.
Oldsmobile Custom Cruiser 1973
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2013)
L'Oldsmobile Custom Cruiser signe le retour de la marque dans le segment du break haut gamme ("Full-Size") capable de transporter de 6 à 9 personnes, segment abandonné depuis l'arrêt de l'Oldsmobile 88 Fiesta. Depuis 1964, le break est dévolu à l'Oldsmobile Vista Cruiser qui relève de la moyenne gamme ("mid-size"). En 1971, la plus ancienne marque américaine fait son retour en haut de gamme avec la Custom Cruiser, une longue automobile aux dimensions hors normes.
Si on regarde la ligne de la Custom Cruiser de face, on retrouve le dessin des Oldsmobile 98 et Delta 88 de la même année. Mais si la Custom Cruiser partage sa plate-forme avec la 88, ses dimensions se retrouvent plutôt dans celles de la 98. A l'extérieur elle reprend les codes de la 98, en particulier les carénages de roues arrière et les baguettes latérales. L'équipement intérieur est un mélange des deux modèles. Le conducteur fait face à un compteur central au-dessus duquel est indiqué le mode de conduite de la boite automatique. De chaque côté, le conducteur dispose presque au bout des doigts de toutes les commandes. Sur l'accoudoir à gauche, il y a les commandes de vitres électriques, de rétroviseurs et de fermeture centralisée.
Avec un empattement de 127 pouces (3,226 m), ses dimensions sont importantes. De 5,72 m de long en 1971, elle atteint 5,87 cm en 1976 ! Mais ce sont surtout ses dimensions intérieures qui étonnent. Avec 1,63 m d'espace entre les coudes à l'avant et 1,61 m à l'arrière elle dépasse tous les records de dimensions intérieures, record qui ne sera pas battu avant les années 90 ! Dès 1977, la nouvelle version perdra près de 30 cm de longueur.
L'apport de la Custom Cruiser est, grâce à la longueur de l'empattement, l'installation d'une troisième banquette face à la route et non pas deux strapontins longitudinaux comme le font la plupart des concurrents. Deux personnes peuvent y prendre place dans encombre. Autre nouveauté, le système Clamshell permet de descendre le hayon à la façon d'une tablette. Mais la vitre du hayon se dissimule sous le plancher pour faciliter l'accès à la soute. Mieux, il peut être commandé électriquement ce qui supprime les efforts importants pour le redresser une fois ouvert. Une commande sur le tableau de bord ou la clef à l'arrière commandent l'ouverture et la fermeture.
D'un point de vue mécanique, la Custom Cruiser est très classique. L'essieu arrière est suspendu par des ressorts à lames, ce qui n'est pas trop pénalisant pour le confort étant donné le poids important de l'engin : 2341 kg ! Seule la boite automatique à trois rapports est au menu. Pour le moteur, seul le V8 Rocket de 455 ci (ou 7,4 litres) n'est disponible avant que le V8 Pontiac de 400 ci (6.6 litres) ne soit proposé en option à partir de 1975. Si le Pontiax propose 190 ch, le V8 Rocket progresse de 185 à 275 ch (SAE) entre 1971 et 1975. Il retombe à 190 ch en 1976 pour respecter les normes anti-pollution. Entre temps, avec les augmentations des dimensions, la voiture aura dépassé les 2400 kg, ce qui en fait l'Oldsmobile la plus lourde jamais construite.
Le modèle 1973 a été produit à 38 921 exemplaires et 131 196 unités pour la première génération. En 1977, la Custom Cruiser est renouvelée, dans un style anguleux. Elle est maintenue jusqu'en 1990. Renovée alors, elle disparaît en 1992
Cadillac Station Wagon 1958
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2013)
Rare exemplaire de Cadillac 1958 en version Station Wagon. Cette carrosserie a surtout été utilisée pour des ambulances ou des corbillards et plus rarement en break familial. Il a été surtout prisé pour la longueur de la soute à bagages.
Il est motorisé par le V8 de 6.0 litres (365 ci) qui, gavé par un carburateur double corps, lui procure 310 ch SAE. Le break sera renouvelé en 1959 et deviendra célèbre grâce au film Ghostbuster.
Lincoln Town Car Stretched Limousine (1997-2011)
(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2013)
La Lincoln Town Car est le nouveau haut de gamme de la marque de luxe du groupe Ford à partir de 1981. Elle utilise la plateforme Panther, commune à la Mercury Grand Marquis, Mercury Colony Park, les Ford LTD et Crown Victoria et Lincoln Continental. Le mot Town Car signifie pour un américain la traduction littérale du français "Sedan de Ville" utilisée par Cadillac. On comprend dès lors comment Ford situe la voiture dans la guerre contre General Motors.
En 1996, Cadillac met fin à la Fleetwood et la Town Car se retrouve seule sur le marché des limousines américaines. En avril 1997, Lincoln présente la troisième génération de Town Car, avec des ressemblances physiques avec les Mercury Grand Marquis et Ford Crown Victoria. Mais la Lincoln se distingue par un niveau d'équipements et de soin apportés à la finition nettement supérieurs à ses siamoises. Commercialisée à partir de novembre, elle conserve la plate-forme Panther avec son essieu arrière rigide. Une barre de Watt permet toutefois de mieux encaisser les mouvements latéraux et de donner une meilleure stabilité du train arrière. Pour le moteur, on retrouve un classique V8 de 4.6 litres d'une puissance légèrement supérieure à 200 ch, associé à une boite automatique à 4 rapports, juste de quoi mouvoir la lourde berline.
La Town Car est divisée en trois niveaux de finition : Executive Series, Signature Series et Cartier Designer Edition. Au cours des années, de nombreuses éditions spéciales viendront émailler la carrière, tout comme le nombre et les appellations vont évoluer. On notera que toutes les attentions sont présentes, à l'exception du GPS. Celui-ci sera compensé par un guidage sattelite mis au point avec Pioneer à partir de 2003, équipement combiné avec système de son THX. On note aussi un étrange et assez unique système d'ouverture sans clef qui se traduit par cinq boutons au-dessus de la poignée de porte et destinés à recevoir un code secret.
Mais en Europe on connaît finalement assez peu la Lincoln Town Car dans ses dimensions ordinaires. Au fil des années, sa longueur a augmenté de 5,46 m à 5,62 m, mais finalement, cette spacieuse routière n'intéresse que très peu la clientèle du vieux continent qui a tout le loisir de se fournir chez Mercedes (Classe S) et Audi (V8 puis A8), BMW (Série 7) ou Jaguar (XJ), Rolls-Royce (Silver Spur) qui font aussi bien, voire mieux.
La spécificité des Lincoln Town Car qui peut intéresser en Europe, ce sont les "Stetched Limousine", c'est à dire les versions rallongées. Certaines sont rallongées de 120 pouces, soit 3,04 mètres, ce qui porte la longueur totale de l'engin à près de 9 mètres ! Depuis Franklin Roosevelt jusqu'à George H. Bush (père), et à l'exception de Ronald Reagan, tous les présidents américains ont utilisé des Lincoln rallongées. George W. Bush utilisa même une Lincoln Town Car de 1989 pendant son mandat. De nombreuses stars et autres grands de ce monde sont aussi occasionnellement véhiculés par ce genre d'engin et, finalement, une image de luxe ultime s'en dégage, laissant envisager toutes les extravagances.
A l'intérieur on trouve ainsi, dans le modèle qui nous est présenté, une banquette trois places à l'arrière, une autre banquette trois places dans le sens de la longueur de la voiture et qui fait face à un bar, et une banquette de deux places qui tourne le dos à la route. A l'avant, le chauffeur séparé par une cloison mobile ne dispose même pas d'un siège passager qui est devenu une option pour garde du corps (et qui risque de faire passer le véhicule en catégorie transport en commun). Chaque passager dispose d'un siège aux multiples réglages possibles avec une climatisation individualisée, dans une ambiance feutrée. L'ensemble dispose d'une chaîne Hi-Fi avec 4 hauts-parleurs.
Peu à peu, les ventes de la Town Car se sont amenuisées, même si elle reste en tête des ventes des limousines avec chauffeur. Ford a fini par fermer ses usines traditionnelles, et c'est avec émoi que l'opinion publique a appris que la production de ces voitures n'était maintenue qu'en Ontario, au Canada. Comme symbole de l'Amérique toute puissante, l'idée passa mal. Ce qui n'a pas empêché les ventes de continuer à dégringoler au point que la Town Car ne s'est vendue qu'à 9 460 exemplaires en 2011 contre 85 000 en 1999. La production cesse le 29 août 2011 sans succession directe. Seule la Lincoln MKS peut prétendre lui succéder.
Mercury Grand Marquis Colony Park 1989
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)
(Expo-Rétro, Pavilly, Seine-Maritime, mai 2010)
La finition "Colony Park" correspond, chez Mercury, au grand break luxueux de haut de gamme. Il n'est pas associé nécessairement à la même voiture de génération en génération. Apparu en 1957 sur la base de la Mercury Monterey, le break "Colony Park" est associé, pour sa sixième génération, à la Mercury Grand Marquis. Curieusement d'ailleurs, la Mercury Grand Marquis succède à la Mercury Marquis alors que le mouvement est à la réduction des tailles. Et de fait la "Grand Marquis" est plus petite que la "Marquis", et la "Colony Park" ne fait pas exception à la règle, perdant 27 cm d'empattement d'une génération à l'autre.
A l'intérieur, il y a pourtant toujours assez de place pour accueillir huit personnes, au moyen de deux banquettes de trois places à l'avant et à l'arrière, et d'une banquette latérale amovible dans le coffre, côté gauche. C'est pour cela que l'ouvrant est une véritable porte.
Elle est la déclinaison de Mercury de la Ford LTD. Esthétiquement, la voiture correspond au canon américain en vogue depuis le début des années 70 avec des voitures très géométriques, plus axées sur le confort que sur la ligne ou l'aérodynamique. Apparue en 1979, elle n'a subi que très peu de changements, si ce n'est en 1988 la calandre qui est devenue presque affleurante, en comparaison des phares encastrés et en retrait de ligne précédente.
Pour les moteurs aussi la mode est à la diminution. Les moteurs de 400 ci (6,6 litres) et 460 ci (4,5 litres) ne sont plus disponibles, et seuls deux moteurs restent au catalogue en 1979 : le V8 Windsor de 5 litres (302 ci) ou sa version de 5,8 litres (351 ci). Mais très vite, le 351 est également abandonné pour ne plus garder que le 302. Ce moteur particulièrement onctueux offre la modeste puissance de 150 chevaux à 3200 tr/mn seulement, le tout accouplé à une boite automatique 3 rapports, ou 4 rapports en option.
Avec la nouvelle génération de Mercury Grand Marquis née en 1992, la Colony Park n'a pas été reconduite, la faute à l'émergence des SUV et surtout des monospaces, tels que le Chrysler Voyager ou le Pontiac Transport.
Ford LTD Wagon (1979-1982)
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)
Les Ford LTD sont une gamme créée par Ford en 1965. En réalité, elle est d'abord un niveau de finition pour la Galaxie 500 de 1964 avant de devenir un modèle à part entière. Elle incarne la voiture familiale, longue et large, spacieuse, pouvant accueillir une famille nombreuse avec ses bagages. Comme tout véhicule américain qui se respecte, elle est proposée en d'inombrables carrosseries qui vont du coupé à la limousine en passant par le break nommé Wagon outre-Atlantique. Pour le break, là encore, l'idée est toute américaine, avec des dimensions qui tiennent des utilitaires chez nous. Le break, outre la famille et les bagages doit encore accueillir le chien, le matériel de pêche, les vivres pour les vacances, un ami de passage, et tout ce qui peut être superflu pourvu que ça rentre dans la voiture. Le break est chargé de concurrencer la Chevrolet Caprice Classic. On note d'ailleurs une très forte ressemblance entre les deux modèles.
Au fil des années, la Ford LTD est restée dans la catégorie des "full-size", c'est à dire ce que nous appelons "familiales", et plusieurs générations se sont succédées. On retrouve la LTD en 1979 à sa troisième mouture et, tandis que General Motors anticipe en 1977 la diminution des dimensions des "full size" en qui frôlent les 5,75 mètres de long, Ford choisit de ne pas suivre le mouvement, sur de faire fuir une clientèle trop habituée à ces dimensions. La preuve arrive vite, et contraint Ford à faire fondre ses voitures, y compris la LTD qui se rapproche des "mid-size". Toutefois, il reste une LTD-II pour ceux qui souhaitent conserver les dimensions d'autrefois. En 1979 donc, la LTD utilise la plateforme inférieure dite "Ford Panther". La LTD perd 30 cm et près de 200 kg, mais ses dimensions sont toujours généreuses. L'agencement intérieur lui permet de conserver autant de place que dans le modèle 1969.
Le break peut accueillir 6 passagers, et en cas de besoin une banquette amovible latérale peut se déplier dans le coffre (en option). La LTD wagon se transforme d'un coup de main en 8 places. C'est pourquoi il n'y a pas un hayon mais une vraie porte avec une vitre électrique à l'arrière. Cependant, cette porte peut aussi s'ouvrir en tablier afin d'augmenter la longueur de chargement (nommée Magic Doorgate). Banquette arrière rabattue, la LTD wagon offre 2,43 m de longueur de chargement !! Il y a trois break : la LTD Wagon (notre modèle) et la LTD Country Squire à la finition plus luxueuse (moquette, peinture, etc) et la LTD S.
Pour la motorisation, le standard américain est le V8 qui a fini par s'imposer. Le 6-cylindres a peu à peu disparu des gammes, et s'il est proposé, il est rarement retenu par la clientèle. Ainsi sur la LTD 1979 le moteur standard est le V8 302 ci (4,9 litres), sauf pour le break qui profite immédiatement du 351 ci (5.8 litres). Le 6 cylindres n'est pas au menu, et en 1982 Ford propose un petit V8 255 ci (4.2 litres) dont les 115 maigres chevaux ont du mal à déplacer les deux tonnes de l'engin. Le V8 est associé à une boite automatique à trois rapports aidée par un overdrive automatique (en option) qui se déclenche à 40 mph (65 km/h). Le pont arrière est autobloquant.
Les modifications d'une année à l'autre sont très minimes. C'est en 1983 que la LTD est séparée en deux lignes : La LTD descend d'un cran pour remplacer la Granada (version US) et la LTD Crown Victoria reste dans les "full-size". La LTD Crown Victoria sera produite jusqu'en 1991 pour perdre les trois lettres LTD à partir de 1992. La dernière LTD a été assemblée le 3 janvier 1986 à Chicago alors même qu'elle a reçu un accueil du public bien meilleur que la Granada. Elle est remplacée par la Ford Taurus.
La Ford LTD a pour cousine la Mercury Grand Marquis.
De Soto S13 Suburban Sedan 1949
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)
Dans la gamme De Soto, le client pouvait opter entre la Custom et la De Luxe. La De Luxe disposait des carrosseries Sedan (berline), Sedan Carry-All (une berline que l'on peut transformer à loisir en familiale), coupé ou break. Plus haut en gamme, la Custom se sépare encore en deux branches selon la longueur du châssis. Les versions courtes se déclinent en berline, coupé et cabriolet, tandis que les châssis longs proposent la Sedan et la Sedan Suburban (notre modèle) qui disposent toutes les deux de 8 places.
Posée sur une empattement de 354 cm, cette longue voiture n'est pas considérée comme une limousine en dépit de ses 6 glaces latérales. Voulue pour être une voiture de moyenne gamme accessible aux familles de la middle-class, l'appelation "limousine" aurait fait fuir le chaland. Au contraire, les portes à ouverture antagoniste à l'arrière ouvrent de larges espaces avec un sens de l'accueil très large, loin du côté "select" suggéré par le mot "limousine". Trois rangées de sièges témoignent de la cible commerciale : les familles nombreuses. La banquette centrale n'est censée accueillir que deux passagers et les dossiers s'inclinent pour permettre l'accès à la banquette arrière à 3 places. Sur la Custom Sedan (châssis long), les sièges centraux sont de type "strapontins" qui peuvent se replier totalement. Devant, l'espace est royal. L'équipement est richement dôté, si bien que la liste des options est assez courte finalement. En série sur la Custom, on trouve le chauffage, la radio et une horloge. La sellerie en cuir est en supplément. La plupart des "Suburban" arborent généralement des barres de toit pour accueillir les bagages que le coffre ne suffit pas à contenir.
En série, la Custom prévoit une boite de vitesses bien particulière. Alors qu'on trouve une pédale d'embrayage et un levier de vitesses au volant, il est possible de ne pas utiliser la pédale en conduite ordinaire. Une fois la première engagée, le simple fait de soulager la pédale d'accélérateur indique à la boite qu'elle peut passer le rapport supérieur (ou inférieur). L'embrayage ne sert que lorsqu'il faut démarrer, s'arrêter ou passer deux rapports. Le tout est associé à un moteur 6 cylindres en ligne à soupapes en L. Avec une cylindrée de 3.9 litres, il est très souple, même si sa puissance réelle n'est que de 112 ch SAE au régime tranquille de 3600 tr/min. L'ensemble fonctionne très bien en ville, en mode automatique, en première et en seconde seulement.
Seulement 129 Suburban ont été vendus en 1949. Il faut rajouter également 342 Custom Sedan sur châssis long. Les "De Luxe" et "Custom" sont renouvelées jusqu'en 1952, année de leur remplacement par les "Firedome" (1952) et "Powermaster" (1953) équipées de V8. Les versions à châssis long sont supprimées à la fin de 1954 et De Soto ferme ses usines le 30 novembre 1960.