10 décembre 2022

Lotus Seven (1957-1970)

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(Dieppe, Seine-Maritime, décembre 2015)

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(Saint-Valery-en-Caux, Seine-Maritime, juillet 2008)

La Lotus Seven est le fruit de l'esprit fertile de Colin Chapman. Légère, dépouillée même, elle est la parfaite voiture de sport au budget accessible pour l'époque (1957). A l'origine elle utilise le châssis tubulaire dérivé de la Lotus Eleven de compétition, un train avant de la Lotus 12 (monoplace de F1) et un moteur Ford de 1172 cm3 et tout juste 40 chevaux. Mais pour seulement 540 kg, la voiture se montre déjà alerte, et sa conception très basse, ses trains larges autorisaient déjà des vitesses de passage en courbe que peu de concurrentes pouvaient envisager. La Lotus Seven est la seule voiture au monde où, assis au volant, le conducteur (ou le passager) peut mettre la main au sol. La garde au sol n'est que de 7 cm. Des versions Super Seven mieux motorisées affolent encore plus les statistiques.

A l'origine la voiture pouvait être achetée en kit afin de contourner la taxation des voitures et économiser la main d'œuvre, ce qui rendait le prix bien plus abordable. Ainsi dans "Le Prisonnier", l'assemblage de la voiture est une réalité et non pas une fiction pour les besoins de la série. La Lotus Elan est, elle aussi, livrable en kit.

Peu à peu, les motorisations de la Seven ont connu des augmentations de puissance, et petit à petit la barre des 100 chevaux s'est rapprochée. Dès la série 2 apparue en 1960, un moteur de 95 chevaux venu de la Ford Cortina. Avec un châssis encore allégé par la suppression de certains tubes, et par l'utilisation de panneaux de fibre de verre à la place de l'aluminium pour la carrosserie, la voiture devient une véritable bombinette. Moins de 7 secondes pour le 0 à 100 km/h, en 1961, c'est purement ahurissant.

En 1968, avec la série 3, la distribution est confiée à Caterham qui devient l'unique concessionnaire. Les ventes ont chuté et Caterham entend relancer la voiture avec quelques améliorations. Les ailes sont élargies, le pont arrière modifié pour recevoir les perfectionnements du moteur de la Cortina. Une série Seven SS reçoit même le moteur de l'Elan, soit environ 115 chevaux. Seulement 13 exemplaires seront montés.

La série 4 nait en 1969. Elle s'oriente plus vers le confort au grand désarroi des puristes, mais utilise le moteur de l'Elan. Les performances restent excellentes. Mais les ventes sont loin d'atteindre l'objectif de 2000 unités par an, et ce ne sont que 600 voitures qui sont vendues les deux dernières années. Ce chiffre sonnera le glas de la Seven chez Lotus. Cependant Catherham et Donkervoort (un fabricant néerlandais) continuent de fabriquer des répliques de la Seven avec des motorisations musclées, telles que le 2 litres de la Sierra RS Cosworth dans les années 80, et actuellement le moteur de l'Audi A4 de 1,8 litres, qui, avec un turbo, développe 270 chevaux ! Dans la configuration de 210 chevaux, la voiture atteint le 100 km/h en 3,7 s, 160 km/h en 11,1 s, et ne met que 13 secondes pour franchir les 400 mètres. Quant à aux Caterham actuelles, elles sont équipées d'un moteur de 2,3 litres et 200 chevaux accouplée avec une boite manuelle à 6 rapports.

La Lotus Seven a été fabriquée au total à environ 2600 exemplaires, sans compter les plus de 1000 Donkervoort depuis 1978 et les Caterham qui sont toujours au catalogue. Par la suite, Colin Chapman a abandonné le segment de ces voitures sportives et peu chères pour monter en gamme, profitant ainsi de l'image de marque accumulée en Formule 1.

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(Circuit des Remparts, Angoulême, Charente, septembre 2004)


05 janvier 2022

Lotus Elise 340 R (1999-2000)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

Light is right. Ce précepte de Sir Colon Chapman a toujours prévalu chez Lotus. Et la dernière née de la famille, la sémillante Elise, répond parfaitement à cette philosophie. La Lotus Elise 111S, la première de la lignée, ne pèse que 780 kg en état de marche. Elle est déjà minimaliste, et les équipements sont réduits au strict nécessaire. Les carnets de commande sont à nouveau pleins, et les variantes de l'Elise et de sa soeur sportive, l'Exige, se vendent comme jamais une Lotus auparavant. Chacun loue les qualités de son châssis et ses différents moteurs plein d'allant qui lui permettent de taquiner son caractère.

Pourtant l'envie de rajouter des chevaux dans l'Elise est forte, très forte. L'Exige répond déjà à ça. L'Elise 190 et ses 190 ch ont déjà des performances à aller titiller une Ferrari ou une Porsche... Certes, en vitesse de pointe, elle serait perdue, mais dès que ça tourne... ! Mais, non ! Tony Shuttle refuse de rajouter des chevaux à l'Elise. Si on veut améliorer ses performances, il faut l'alléger ! Objectif 340 ch/tonne, d'où le nom de 340 R.

Alléger une voiture qui est déjà dépouillée à l'origine ? Passer du strict nécessaire à l'indispensable. Ne garder que le meilleur : le châssis, le moteur. Le reste ? Pas de toit, pas de porte, une carrosserie réduite au maximum, des équipements tout juste nécessaires à répondre aux conditions d'homologation. Les roues sont en magnésium parce que l'aluminium est trop lourd. Elles sont carénées uniquement pour obéir à la législation. Deux arceaux croisés viennent remplacer la structure tubulaire et protéger les deux seuls passagers qui doivent sauter dans l'habitacle dépourvu de porte. Des ailerons à l'avant et à l'arrière viennent apporter à cette machine une véritable silhouette d'athlète.

A l'intérieur, service minimum. Tableau de bord, frein à main, pedalier, tout a été refait pour être plus léger. Même les sièges baquets sont plus légers que ceux de l'Elise. Et ils sont pourvus de harnais et non d'une ceinture de sécurité. Ils sont toutefois recouverts d'alcantara et leur garniture est tout juste suffisante pour un offrir un confort minimaliste.

Pour le moteur, c'est celui que Lotus a récupéré de Rover, dans la lignée des moteurs dits "K". Dans la Lotus Elise 190 S, il délivre 190 ch. Mais pour des raisons qui tiennent à la fiabilité de ce moteur, il n'est installé qu'en version 177 ch. Et malgré les 658 kg à vide de la 340 R, l'objectif n'est pas atteint.

Mais tout de même. Le moteur est rageur et le comportement du châssis exempt de reproches. La direction est très précise et l'engin vole de virage en virage sans se laisser emporter. Le freinage est puissant et dépourvu d'ABS. Lotus a eu la bonne idée de laisser un pare-brise, ce qui diminue les remous d'air, leçon sans doute tirée de l'échec du Spider Renault avec saute-vent. Les sensations sont folles. La boite courte permet d'enchaîner les hauts-régimes et les poussées. Le 0 à 100 s'effectue en à peine 4,4 secondes !! La voiture vire à plat, ce n'est plus un kart, c'est une monoplace... à deux.

Présentée en août 1999, la production des premiers exemplaire a débuté en décembre de la même année. Les 340 exemplaires prévus ont tous été fabriqués et vendus en 2000. Avec de très belles sensations et peu de voitures produites, la 340 R reste chère et recherchée. Pour des voitures vendues 53 000 € en 2000, il en coûte aujourd'hui 35 000 € en moyenne quand il y en a une à vendre. Et si vous cherchez un modèle avec volant à gauche... Bonne chance !

Fiche technique :

Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 12 CV
Cylindrée : 1796 cm3
Alésage x course : 80 x 89,3 mm
Taux de compression : 10,5:1
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 177 ch à 7800 tr/min
Couple maximal : 17 mkg à 5000 tr/min
Distribution : double arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection électronique
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, double triangles, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 362 cm
Largeur : 165,5 cm
Hauteur : 112,3 cm
Empattement : 230 cm
Voie av : 143;2 cm
Voie ar : 145;9 cm
Pneus av : 195/50 ZR 15
Pneus ar : 225/45 ZR 16
Freins av : disques ventilés (282 mm)
Freins ar : disques ventilés (282 mm)
Vitesse maximale : 208 km/h
0 à 100 km/h : 4,4 s
400 m.D.A. : 13,2  s
1000 m.D.A. : 24,9 s
Capacité du réservoir : 40 litres
Poids : 701 kg

08 novembre 2020

Lotus Elan +2 (1967-1974)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)

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(Fécamp, Seine-Maritime, août 2010)

Face au succès de la Lotus Elan, Colin Chapman s'aperçoit que sa clientèle, jeune et fringante, quitte Lotus pour des voitures plus conventionnelles dès que ses clients ont fondé une famille. La petite Elan, aux dimensions étriquées et incapable d'accueillir plus de deux personnes à son bord ne peut pas répondre aux attentes légitimes d'un couple avec un enfant. C'est ainsi que la marque s'oriente alors vers la conception de véhicules plus tournés vers le Grand Tourisme.

Ainsi, sur la base du châssis poutre d'une Elan, Lotus fabrique une voiture plus longue de 50 cm, plus large de 25 cm et d'une hauteur augmentée de 2 cm. Cet apport permet de revoir l'agencement intérieur et, intérêt premier, d'installer une banquette arrière.

Avec ces nouvelles dimensions, la carrosserie doit être revue également, et l'air de famille avec l'Elan est finalement assez lointain. Les phares restent escamotables, mais ils ne se situent plus sur le bombé de l'aile mais sur la surface du capot.

Plusieurs versions se sont succédé au cours de la carrière de l'Elan +2. Apparue en 1967 avec le moteur de l'Elan SE amélioré, un moteur à double arbre à cames en tête de 118 chevaux, elle est améliorée au niveau des équipements dès mars 1969. Elle devient Elan +2S (notre modèle) avec des feux anti-brouillards et des feux de recul, et une lunette arrière dégivrante pour la version coupé. Elle reçoit en mars 1971 le moteur "Big Valves" de 126 chevaux attribuée à l'Elan Sprint. Elle prend alors l'appelation Elan +2/S130. A partir d'octobre 1972, elle est dotée d'une boite à cinq rapports ce qui lui vaut le nom de Elan +2 S130/5, et un accueil des plus favorables, la boite permettant d'exploiter bien mieux les capacités des la voiture.

Avec cet équipement, certes les performances ne sont pas celles de l'Elan, mais elles restent tout à fait concurrentielles, l'Elan +2 ne s'avouant vaincue qu'en accélération en raison de son poids de 870 kg. En vitesse pure, elle égale l'Elan, et dépasse sa plus proche rivale, l'Alfa Romeo Giulia Srpint 1600 GT. Sa tenue de route est impressionnante, virant à plat, sur des rails. Le moteur double arbre est souple et permet de belles reprises sans trop d'efforts, particulièrement avec la boite 5 rapports. Elle se régale sur routes sinueuses même si elle révèle alors une légère faiblesse des freins.

Produite à 5168 exemplaires entre 1967 et 1974, elle est incontestablement un succès pour Lotus. Elle ouvre la voie à une série de véhicules destinés à une utilisation Grand Tourisme qui seront l'Elite (nouvelle génération), l'Eclat puis l'Excel. Moins côtée d'une Elan, elle reste assez abordable en collection avec une côte moyenne autour de 18 000 € après restauration.

Pour l'anecdote, Lotus proposait pour un peu plus de £8000, soit le prix d'une Rolls-Royce Shadow, un "forfait" appelé "total mobility package" qui incluait un avion Piper Cherokee, une Lotus Elan +2 et un vélo Raleigh.

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 1558 cm3
Alésage X course : 82,55 x 72,7 mm
Puissance maximale : 118 ch à 6250 tr/min
Couple maximal : NC mkg à NC tr/min
Nombre de soupapes : 8
Distribution : double arbre à cames en tête
Alimentation : 2 carburateurs double corps Weber
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses à 4 rapports manuels
Direction à crémaillère
Diamètre de braquage : 8,5 m
Suspension av : trapèzes transversaux, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs télescopiques
Suspension ar : roues indépendantes, leviers triangulaires transversaux inférieurs, jambes de poussée obliques, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques coaxiaux
Longueur : 429 cm
Largueur : 168 cm
Hauteur : 119 cm
Empattement : 245 cm
Pneus av : 165 R 13
Pneus ar : 165 R 13
Freins av : disques
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 190 km/h
Poids : 870 kg

Merci au propriétaire de cette voiture de s'être arrêté spontanément pour me permettre de prendre ces clichés rapides.

12 mai 2018

Lotus Esprit S3 (1981-1987)

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(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2012)

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(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2014)

Il faut 5 ans entre l'initiation du projet M71 et la commercialisation de la première Lotus Esprit. C'est en 1971 que Colin Chapman demande à Giorgietto Giugiaro de lui dessiner un modèle dans un esprit anguleux, pour un coupé bi-place. Plus tard, en voyant le projet Maserati Boomerang du même Giugiaro sur le stand Ital Design au salon de Genève 1972, Colin Chapman affine sa demande. Il expédie au designer italien un châssis de Lotus Europe rallongé qui devra être la base de réflexion du projet. La tournure est prise : ce sera un coupé 2+2 à moteur central arrière. Le projet est présenté dès le salon de Turin de 1972, soit six mois plus tard à peine. Colin Chapman découvre les lignes en même temps que l'ouverture du salon et est enchanté, aussi décide-t-il d'accélérer le rythme.

Sous le capot il est prévu dès l'origine du concept que chaque modèle de la marque devra se décliner en deux versions : l'une à quatre cylindres, et l'autre équipée d'un V8 ! La première version n'est présentée qu'en octobre 1975 au Salon de Paris, équipée d'un 2 litres de 160 chevaux fourni par Chrysler et d'une boite de vitesse empruntée à la Citroën SM. La commercialisation n'est lancée qu'en cours de l'année 1976. Sur le papier elle devrait atteindre les 220 km/h, mais personne n'y parvient chez les essayeurs. Cependant, les louanges de son comportement sont chantées, en opposition avec les défauts de finition et les vibrations dues au train arrière. 714 voitures sont vendues de la version S1. La série 2 apparaît en été 1978. Des détails en améliorent le confort, l'esthétique, la finition. Les performances sont améliorées et les 220 km/h annoncés sont enfin atteints. 1060 exemplaires de la S2 sont vendus. En mai 1980, une évolution de la S2 (S2.2) fait passer le 2 litres à 2,2 litres, faisant passer le couple de 19 à 22 mkg, sans changer à la puissance. Les 220 km/h sont légèrement dépassés, mais le 0 à 100 descend sous la barre des 7 secondes ! Il en sera vendu 88 exemplaires.

En 1981, c'est la S3 (notre modèle), équipée du 2,2 litres et qui bénéficie de quelques retouches : des pare-chocs plus enveloppants en descendant plus bas au sol de même qu'un spoiler et un becquet améliorent la traînée aérodynamique. Ces changements annoncent la future Esprit Turbo et le coefficient de pénétration dans l'air (Cx) s'en ressent. Au décès de Colin Chapman en décembre 1982, le logo vert de la marque se transforme en lettres noires. Parallèlement, alors que la série spéciale de 100 exemplaires à moteur turbo appelée "Essex" a fini d'être écoulée, l'Esprit Turbo entre dans la gamme au côté de l'Esprit S3.

En définitive, c'est l'Esprit S3 Turbo qui tirera la couverture à elle avec ses performances capables d'accrocher sérieusement une Porsche 911 ou une Ferrari 308 ! Elle également popularisée par James Bond dans deux épisodes : d'abord dans "L'espion qui m'aimait" où une Esprit S1 est rendue célèbre dans sa phase amphibie, puis plus tard une Esprit Turbo S3 sera mise en valeur dans "Rien que pour vos yeux" avec Carole Bouquet. Sur les 767 exemplaires vendus, très peu d'Esprit S3 seront vendues sans le turbo. En 1987, c'est une nouvelle Lotus Esprit qui relève le gant, et cette nouvelle génération ne sera plus l'oeuvre de Giugiaro mais d'un talentueux designer britannique : Peters Stevens. De multiples versions en seront tirées, dont la Lotus Esprit SE, et elle parviendra à son paroxysme avec l'Esprit V8. L'Esprit a été commercialisée jusqu'en 2004, et devait faire sa réapparition en 2009, mais sa brillante descendante a pris le nom d'Evora.

Fiche technique :

Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 11 CV
Cylindrée : 2174 cm3
Alésage x course : 95,3 x 76,2 mm
Taux de compression : 9,5:1
Puissance maximale : 162 ch à 6500 tr/min
Couple maximal : 22,1 mkg à 5000 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : deux carburateurs
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Diamètre de braquage : 10,5 m
Suspension av : triangle supérieur, levier inférieur, ressorts hélocoïdaux
Suspension ar : levier simples inférieurs et supérieux, bras de poussée, ressorts hélicoïdaux
Longueur: 422,5 cm
Largeur : 186 cm
Hauteur : 111,1 cm
Empattement : 243,8 cm
Voie av : 152,4 cm
Voie ar : 155,5 cm
Pneus av : 195/60 VR 15
Pneus ar : 235/60 VR 15
Freins av : disques ventilés (265 mm)
Freins ar : disques (275 mm)
Vitesse maximale : 222 km/h
0 à 100 km/h : 6,9 s
Consommation à 90 km/h : 7,3 l/100km
Consommation à 120 km/h : 8,5 l/100km
Consommation en cycle urbain : 14,3 l100/km

Poids : 1100 kg (en ordre de marche)

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(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2010)

20 décembre 2017

Lotus Elan M100 (1989-1995)

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(Barentin, Seine-Maritime, avril 2014)

 

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(Rouen, Seine-Maritime, juin 2013)

Depuis 1982, Lotus est orpheline. Avec la disparition de Colin Chapman à la fin de l'année est partie également la vision d'un homme sur l'automobile. La question du remplacement de la Lotus Elan s'était déjà posée et Chapman n'avait approuvé que du bout des lèvres les projets qu'on lui avait soumis. Pour lui, l'esprit de la marque devait respecter un code fondamental : coupé 2+2 avec moteur central arrière. Alors que Lotus s'est déjà éloignée de ses origines avec la Lotus Esprit puis avec les Lotus Eclat pluis Excel, il ne faudrait pas encore trop destabiliser la clientèle.

Avec la mort de Chapman, les projets peinent à se mettre en place et c'est la Formule 1 qui engloutit les finances. Peu à peu le fabricant automobile perd de sa rentabilité et finalement est racheté par General Motors. Comme d'habitude, General Motors affiche de grandes ambitions pour la marque sportive anglaise. Le projet de remplacement de la Lotus Elan est toujours sur la table, mais n'a pas beaucoup avancé. Il se trouve que les études de marché ont mis un critère en avant : le phénomène GTI. Désormais la clientèle est habituée à conduire sportivement mais avec des voitures à traction avant et les propulsions lui font peur. C'est là que General Motors joue un rôle important. A partir du design bien avancé de l'auto, il faut réussir à loger un moteur dans le nez de la voiture. Il est absolument financièrement impensable de créer un moteur de toute pièce et finalement, c'est dans une société du conglomérat, Isuzu, que la General Motors va trouver le moteur idoine. C'est un petit quatre cylindres de 1.6 litres, coiffé d'une culasse multisoupapes et donc à double arbre à cames. Ce moteur en version atmosphérique produit déjà 130 ch, ce qui est une valeur importante pour cette cylindrée pour les années 80. Mais avec un turbo-compresseur IHI, il développe 165 ch avec un couple de 20,4 mkg à 4200 tr/min. Comme un bon moteur japonais, il est assez lisse et plein, ce qui sacrifie les sensations au profit de l'efficacité. Evidemment, un moteur Isuzu dans une Lotus, les puristes crient au scandale, mais les moteurs Ford ou Renault auparavant n'étaient pas tellement plus nobles.

Pour le design, c'est Peter Stevens qui a remporté la mise en concurrence avec Ital Design de Giorgetto Giugiaro. On le retrouvera plus tard avec le restylage de l'Esprit. Il livre une voiture très fluide, aux dimensions inédites. Alors que les porte-à-faux sont très réduits, que l'empattement est plutôt court, la voiture est assez large. Vue de l'arrière, elle rend une impression de puissance qui n'est pourtant pas relayée par la mécanique. La carrosserie est produite en fibre de verre avec une injection de polymère selon un nouveau système qui permet de rehausser la qualité et la finitions, tout en diminuant les coûts et en augmentant la cadence. Comme d'habitude, Lotus va aller chercher des organes sur le marché et ainsi on retrouve les feux arrière de l'Alpine GTA et les feux avant de Venturi 300 Atlantique (voir ici une 260 Atlantique). A l'intérieur, la Lotus Elan est une stricte deux places et la rationalisation a eu raison du charme anglais. Si l'agencement ne souffre aucune critique, l'invasion du noir et du plastique est moins reluisante. La position de conduite est comme toujours parfaite et le cuir qui la recouvre est de fort belle qualité. Les combinés d'instruments semblent sortir de chez Opel (General Motors toujours).

Reste à savoir comment Lotus allait passer son savoir-faire en termes de tenue de route dans une voiture animée par le train avant. Avec des solutions inédites, les ingénieurs ont réussi le pari de la traction. La Lotus Elan M100 ne connait pas de délestage intempestif du train avant, sans être trop incisive. L'équilibre est préservé entre un train avant réactif et précis, sans être trop délicat ou direct. La stabilité est telle qu'il est difficile de réaliser qu'il s'agit d'une traction. Elle n'est pas typée sous-vireur mais reste douce dans ses dérives. Son freinage est efficace et il est possible d'arriver à des sensations qui ne sont pas accessibles aux concurrentes : 220 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en 7,2 secondes et le kilomètre franchi en moins de 28 secondes. La BMW Z1 et la Mazda MX-5, les concurrentes directes, sont moins performantes.

Alors ? General Motors souhaite vendre 3000 voitures par an. Mais Lotus est dans une passe difficile. L'Elan M100 est injustement boudée. La faillite intervient en 1993, et Lotus est cédée à Bugatti. Bugatti retrouve alors 800 ensembles châssis-moteur prêts. Il suffit de les habiller pour les vendre. C'est alors la Lotus Elan S2 M100 (notre modèle), pour une série limitée de 800 exemplaires (500 pour le marché à conduite à droite, 300 pour l'Europe, rien aux USA). Elle se distingue par des jantes de 16" et un catalyseur abaisse la puissance de 10 ch. Bugatti étant également en train de sombrer et finalement Lotus est cédée au malaisien Proton. L'Elan est alors cédée sous licence à Kia sous le label Kia Elan. Il en sera fabriqué environ 1000 exemplaires jusqu'en 1999.

Finalement, la Lotus Elan SE M100 n'a pas rencontré le succès qu'elle méritait. Sportive accomplie, efficace, fiable, elle méritait de rencontrer sa clientèle. Sans doute les 260 000 F demandés à l'épopque (49 600 €) ont pu dissuader une clientèle secouée par la Guerre du Golfe et se rabattre sur des véhicules plus abordables financièrement, plus polyvalents.

A l'heure actuelle, la Lotus Elan M100 reste mal aimée. 3 855 exemplaires de SE turbo, plus 129 Elan SE atmo (ou 180, mais rare, donc), plus 800 de Elan S2 en font une voiture rare sur le marché. Eclipsée par l'Elise, sa côte plafonne à 20 000 €. Généralement, elle a un faible kilométrage, mais il convient de bien observer la voiture avant de céder aux chant des sirènes.

Elle a été remplacée par la Lotus Elise qui revient aux sources avec un moteur central arrière.

Fiche technique : Lotus Elan S2 M100

Type du moteur : 4 cylindres, essence d'origine Isuzu
Emplacement : transversal, avant
Puissance fiscale : 7 CV
Cylindrée : 1588 cm3
Alésage x course : 80 x 79 mm
Taux de compression : 8,2:1
Vilebrequin : 5 paliers 
Puissance maximale : 156 ch à 6000 tr/min
Couple maximal : 20,2 mkg à 4200 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection intégrale Rochester
Suralimentation : turbo IHI (0,65 bar avec overboost à 0,8 bar) + intercooler
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, bras tirés, triangles, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 380,3 cm
Largeur : 173,4 cm
Hauteur : 123 cm
Empattement : 225 cm
Voie av : 148,6 cm
Voie ar : 148,6 cm
Pneus av : 205/45 VR 16
Pneus ar : 205/45 VR 16
Freins av : disques ventilés (256 mm)
Freins ar : disques (236 mm)
Vitesse maximale : 214 km/h
0 à 100 km/h : 7,8 s
400 m.D.A. : 15,5 s
1000 m.D.A. : 28,6 s
Capacité du réservoir : 46 litres
Consommation moyenne : 10 l/100km
Consommation moyenne en conduite sportive : 16 l/100km
Cx : 0.34 (capote fermée), 0.38 (capote ouverte)
Poids : 1085 kg

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02 octobre 2016

Lotus Esprit S2 John Player Special Commemorative Edition (1978-1979)

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(Les Monts de la Locomotion, Bernay, Eure, mai 2013)

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LotusEspritCME-JPSar1

LotusEspritCME-JPSar
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)

En  1978, au terme d'une saison mouvementée et marquée par la mort de Ronnie Peterson suite à un accident au départ du Grand Prix d'Italie, Lotus remporte le championnat du Monde de Formule 1. Mario Andretti, coéquipier de Peterson qui finit second au classement, remporte le titre pilote et Lotus le titre de constructeur. Alors pour célébrer l'évènement, surtout quand c'est la 7è fois que le titre constructeur est remporté, Lotus décide de créer une série limitée de son modèle phare, la Lotus Esprit (ici en S3), aux couleurs de son sponsor.

Des Lotus Esprit S2 sont alors peintes aux couleurs noir et or de "John Player Special". Des bandeaux dorés parcourent les flancs avec l'inscription "World Champion". Des jantes dorées (Speedline), un entourage du pare-brise et de la lunette arrière achèvent de relever le constraste. Le macaron "Lotus" est modifié. Au lieu d'être vert anglais, il est noir et or, entouré de la courrone de lauriers qu'on attribuait aux pilotes autrefois. A côté du bouchon de réservoir une inscription "Commemorative Edition" avec le numéro de la voiture individualise chaque modèle. Il existe trois séries de numérotation, une pour l'Angleterre (dite Domestic), une pour les Etats-Unis (dite Federal) et une pour le reste du monde (Rest of the World : ROW). Un plaque sur le coin inférieur droit du hayon rappelle les 7 titres de champion du monde.

A l'intérieur, la sellerie est également noire et jaune. Le volant habituel est remplacé par un volant Momo à trois branches portant la signature de Mario Andretti. Une plaque commémorative est installée sur la boite à gants et porte la signature de Mario Andretti sur les séries Federal. Sur les autres, c'est celle de Colin Chapman, sur la console centrale.

Il ne devait y avoir qu'une centaine d'exemplaires produits pour les anglais et autant pour le reste du monde, Etats-Unis compris. En définitive, 94 exemplaires ont été fabriqués pour le marché anglais. Pour le marché américain, 26 voitures ont été vendues, la "numéro 1" ayant évidemment été attribuée à Mario Andretti. Pour le reste du monde, seules 27 voitures ont été produites. L'exemplaire présenté porte le numéro 17. D'autres chiffres parlent de seulement 123 voitures (92 Domestic, 18 Federal et 13 ROW). Les voitures ont été produites du 13 décembre 1978 au 27 juillet 1979.

Pour en savoir plus : :
- le forum Lotus
- Lotus Esprit Addiction

12 juin 2014

Lotus Esprit V8 (1996-2004)

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(Le Havre, Seine-Maritime, mars 2012)

En concevant l'Esprit, Colin Chapman a toujours eu l'idée de lui implanter un V8. Au départ, le V8 devait être conçu par assemblage de deux moteurs qui équipaient la version 4 cylindres de 2 litres. Mais des raisons financières ont toujours rejeté le projet aux calendes grecques. L'Esprit nait donc sans V8 mais la légèreté et l'agilité des châssis permettait alors de compenser largement sur la route. A nouveau en 1979, le projet est relancé pour pallier le manque de puissance face à la concurrence et finalement c'est la Lotus Esprit Turbo qui en ressort, toujours équipée d'un moteur 4 cylindres. En 1982, un V8 4 litres est à nouveau à l'étude, sans débouché. Il sert toutefois de base de travail pour élaborrer la version LT5 du V8 5.7 litres de la Corvette C4 ZR-1.

La Lotus Esprit V8 n'apparaît donc qu'au Salon de Genève en 1996. Elle se distingue de l'Esprit SE par des ouvertures plus grandes dans le bouclier avant, un aileron arrondi à l'arrière, une double sortie d'échappement et lun logo V8 à gauche de la plaque d'immatriculation, des jantes à six branches de 17 pouces à l'avant et 18 pouces à l'arrière. Des ouvertures astucieusement placées dans le bouclier avant et dans le bas de caisse servent à venir apporter de l'air frais sur les freins. Sur la vitre de custode un monogramme Esprit V8 vient rappeler à l'équipage qu'il accède à une version exclusive de l'Esprit.

A bord, on retrouve l'équipement standart de l'Esprit SE, avec un compteur gradué à 300 km/h. Pour le reste, l'équipement est complet mais sans excès : climatisation, double air-bag, lecteur radio-CD avec chargeur, sellerie en cuir et toit ouvrant en option. S'insérer à bord du cockpit demandeun peu d'agilité et il faut s'ajuster à l'intérieur du siège. La sensation d'être assis par terre est la même qu'à bord d'une Lotus Seven ou d'une Elise, le confort en plus. Les sièges sont moëlleux et leur maintien parfait. Les commandes tombent sous la main. Seuls bémols : la garde au toit est un peu faible pour les grands gabarits et le rétroviseur intérieur est presque inutile.

Reste à tourner la clef dans le démarreur. Le V8 s'ébroue discrètement. Il n'a pas le son rageur d'un V8 italien ou celui grave des V8 américains gavés à coup de carburateurs quadruple corps. Ce moteur conçu en interne fait un bruit discret mais ne manque pas de panache pour autant. Sur la balance, il ne pèse que 220 kg, soit 40 kg de plus que le 4 cylindres. Il est très compact, ce qui a facilité sa mise en place sur le châssis. Avec 3.5 litres de cylindrée, quatre soupapes par cylindre, deux doubles arbres à cames en tête, il se fait remarquer par une souplesse étonnante. Avec deux turbos refroidis par eau (sans intercooler), il développe 350 ch à 6500 tr/min et surtout 40,8 mkg de couple à 4250 tr/min mais disponible sur plage de 2000 à 6000 tr/min. Aussi, l'Esprit V8 se conduit à allure normale en 3è ou en 4è sur un filet de gaz. Elle reste confortable et n'est pas fatigante comme la plupart des Lotus. En revanche, dès qu'il s'agit de tomber un rapport et d'enfoncer l'accélérateur, les performances sont époustouflantes : 282 km/h en pointe, moins de 5 secondes pour atteindre 100 km/h, 23,5 seconde pour abattre le kilomètre. Mais mieux encore : 3 secondes seulement pour passer de 80 à 120 km/h en 3è, et un peu moins de 9 secondes pour reprendre de 80 à 180 km/h (en 3è et 4è) !! Attention toutefois à ne pas faire souffrir la boite de vitesses d'origine Renault, empruntée à la Renault 25 et qu'on avait déjà revue sur l'Alpine A610 ou à la Safrane Biturbo. D'ailleurs, la puissance de la Safrane Biturbo avait été bridée à 268 ch pour ne pas faire de confettis des engrenages de la boite.

Côté tenue de route, on retrouve la perfection Lotus avec un châssis poutre central, un train à double triangles à l'avant avec barre stabilisatrice, bras transversaux à l'arrière, bras inférieur trapézoïdal et double leviers transversaux à l'arrière. La suspension est ferme sans être dure, privilégiant le confort sans sacrifier la tenue de route. La direction est ultra-précise et le comportement ne souffre que d'une très légère tendance au roulis due à l'absence de barre anti-roulis à l'arrière. Mais la voiture ne décroche pas pour autant, à condition de ne pas appuyer trop brusquement sur l'accélérateur ce qui provoque des dérobades intempestives du train arrière. Question freinage, les freins empruntés à la 406 coupé V6 sont toutefois un peu justes pour une utilisation sportive, mais très convaincants pour le commun des mortels. Remplacés en 2000 par des Brembo, ils se montreront nettement plus endurants.

La voiture a reçu plusieurs évolutions (sans parler des différentes séries spéciales) : La V8 SE en 1998 reçoit un aileron arrière plus imposant encore. La V8 GT de 1999 est une version allégée de 40 kg qui se distingue par l'absence d'aileron arrière. En 2000, le bandeau entourant la plaque arrière est peint couleur caisse. En 2001, des jantes nid d'abeille grimpent à 18 pouces à l'avant sur les deux versions. En 2002, les deux feux arrière empruntés à Toyota sont remplacés par 4 feux ronds repris de la Lotus Elise Mk II. D'autres séries seront destinées à écouler les derniers stocks suite à la décision d'arrêter la production de l'Esprit en décembre 2002. La décision aurait été motivée par l'arrêt de la fabrication de la boite de vitesse Renault. La dernière voiture produite le 21 février 2004 dans une série limitée "Final Run Edition" part pour les Etats-Unis pour rejoindre la collection d'un client américain qui en possède de nombreux autres exemplaires. En 2010, un nouveau concept de l'Esprit a été presenté et devait être commercialisé pour 2014. Les performances devraient faire encore un bon en avant, avec 620 ch, 330 km/h en pointe et 3,4 s de 0 à 100 ... Pour l'instant, elle est remplacée par l'Evora.

En définitive, même si elle est conçue pour être une vraie "Grand Tourisme", l'Esprit V8 reste une voiture exclusive difficile à utiliser au quotidien. La garer relève de l'exploit tant les angles morts sont importants et la voiture est large. Sa consommation est également dissuasive avec rarement moins de 13 litres au 100 km en restant sage. La voiture dispose de deux réservoirs de 37 litres, pour une autonomie de 500 km/h au maximum. L'entretien se doit d'être méticuleux et c'est là que le budget peut exploser. Bien des pièces sont issues de la grande série, mais les pièces spécifiques vont vite se révéler hors de prix. Quant à l'idée de trouver un mécano capable d'entretenir la voiture ... L'Esprit est donc une voiture plaisir qui rivalise avec une Porsche 911 ou une Ferrari F355, l'originalité en plus.

Pour en savoir plus :
- Lotus Esprit Addiction : le blog consacré à la Lotus Esprit 
- Le Club Lotus France
- Le site Lotus Esprit Turbo

Fiche technique :

Moteur : V8 ouvert à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 27 CV
Cylindrée : 3506 cm3
Alésage x course : 83 x 81 mm
Taux de compression : 8:1
Puissance maximale : 350 ch à 6500 tr/min
Couple maximal : 40,8 mkg à 4250 tr/min
Distribution : 2 doubles arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 32
Alimentation : injection électronique
Suralimentation : 2 turbocompresseurs
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesse manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, bras inférieurs, bras transversaux, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 441,4 cm
Largeur : 188,3 cm
Hauteur : 115 cm
Empattement : 242 cm
Voie av : 152,9 cm
Voie ar : 154,4 cm
Pneus av : 235/40 ZR 17
Pneus ar : 285/35 ZR 18
Freins av : disques ventilés (296 mm)
Freins ar : disques ventilés (300 mm)
Vitesse maximale : 282 km/h
0 à 100 km/h : 4,9 s
400 m D.A. : 12,8 s
1000 m D.A. : 23,5 s
Consommation moyenne en cycle urbain : 20 l/100km
Consommation moyenne en cycle extra-urbain : 9,3 l/100km
Consommation moyenne en cycle mixte  : 13,3 l/100km
Capacité du réservoir : 74 litres
Poids : 1380 kg

30 décembre 2013

Lotus Elise (1996-2001)

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(Auto-Moto-Retro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)

"Light is right". C'est sur ce thème que Colin Chapman a créé l'une des plus belles aventures automobiles de l'histoire en n'oubliant pas de laisser un nom indélébile dans l'histoire de la Formule 1. Cependant, à la disparition du génial inventeur, la succession est difficile et les mauvais choix se multiplient. Les années 90 sont très cruelles et obligent même à retirer la marque du Championnat du Monde de Formule 1. Côté production de voitures de route, les chiffres ne sont guère plus reluisants et la conception de l'Elan M100 dotée d'une traction avant a été à la fois un échec cuisant et une erreur stratégique importante. Depuis la Lotus Europe, il n'y avait plus eu de petite barquette légère dans la gamme Lotus.

Heureusement dans l'équipe, le jeune et talentueux Julian Thomson a conservé l'esprit d'origine. Il conçoit l'Elise, une petite barquette conçue selon les préceptes de Chapman : châssis poutre central, moteur central arrière, caisse en matériau synthétique collé. Plus loin, de nouvelles techniques sont utilisées pour la première fois au monde. Le châssis poutre est en aluminium collé à l'epoxy et cuit au four ! Au résultat, le châssis nu ne pèse que 65 kg soit moins que celui d'un Spider Renault ! Les suspensions sont en aluminium, les freins en matériau composite. Pour les autres éléments, on est allé cherché du côté des grands constructeurs pour obtenir un moteur qui ait montré sa fiabilité, son faible poids et ses performances. Le moteur n'a pas besoin d'être particulièrement puissant puisque le châssis et le faible poids permettront de compenser une puissance plus modeste. En définitive, dans un faux châssis en acier, c'est un moteur Rover qui est installé, le même que celui de la récente MG-F. Ce bloc de 1800 cm3 et de 120 ch et parfaitement adapté aux 700 kg de la voiture et lui permettent des performances de tout premier ordre avec 202 km/h en pointe qui pourrait paraêtre décevant mais un 0 à 100 km/h en 5,9 secondes seulement !

Avec un fond plat et un diffuseur arrière, une aérodynamique étudiée en soufflerie, la relative faible puissance de l'Elise ne semble pas être un handicap. L'équilibre de la voiture est presque parfait et il semble difficile de la mettre en défaut. La motricité arrière est bigrement efficace, la précision du train avant parfaitement étudiée. La direction est précise et les débattements fort peu amples. La voiture vire à plat et ne souffre d'aucun défaut de rigidité. Seule la pluie vient ternir ce tableau idyllique avec une forte propension à glisser à tout va.

La voiture est spartiate et ne bénéficie d'aucun accessoire superflu. Tout est mécanique pour alléger la voiture, et aucune assistance ne vient diminuer les efforts du pilote, ni direction, ni freinage. L'aluminium entoure le pilote de toute part, et la position de conduite est très étroite, tant et si bien qu'il est difficile de se faufiler dans l'étroit habitacle. Mais une fois en place, le confort y est irréprochable. Seul élément d'agrément, la capote qui se découvre à la façon "Targa" et permet de rouler cheveux au vent, au détriment de l'aérodynamique. La commande de boite est très ferme mais précise. L'accélarateur semble ne jamais vouloir finir sa course tant la réserve de puissance semble importante.

Pourtant, très vite, les capacités du châssis ont suggéré d'augmenter la puissance du moteur. Une 111 S entre en scène en janvier 1999, toujours mûe par le moteur Rover 1.8 version VVC de 143 chevaux (Elise 111S) sera une première étape avant l'arrivée de la 190 chevaux (Elise 190) toujours autour du moteur Rover dans une version "VHPD (Very High Performance Derivative). Dans cette dernière version, la 0 à 100 km/h descend à (théoriquement) 4,4 secondes !! Mais des versions intermédiaires ont été existé aussi, à 135 et 160 ch.

En 2001, l'Elise avait besoin de corriger ses défauts de jeunesse. C'est une Elise Mk II qui prend la suite en 2001, d'abord avec le moteur Rover, puis avec un moteur Toyota à partir de 2006. Toutes versions confondues, la Mk I a été fabriquée à 8613 exemplaires.

Pour en savoir plus : Cult 111

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres en ligne d'origine Rover, essence
Emplacement : central arrière, transversal
Puissance fiscale : 8 CV
Cylindrée : 1796 cm
Alésage x course : 80 x 89,3 mm
Taux de compression : 10,5:1
Puissance maximale : 120 ch à 5500 tr/min
Couple maximal : 16,8 mkg à 3000 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête, admission variable
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection électronique intégrale Lucas-Motorola
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère (2,7 tours)
Suspension av : roues indépendantes, double triangles superposés, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, double triangles superposés, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 372,6 cm
Largeur : 170,1 cm
Hauteur : 114,8 cm
Empattement : 230 cm
Voie av : 144 cm
Voie ar : 145,3 cmGarde au sol : 16 cm
Pneus av : 185/55 VR 15
Pneus ar : 205/50 VR 16
Freins av : disques ventilés (282 mm)
Freins ar : disques ventilés (282 mm)
Vitesse maximale : 202 km/h
0 à 100 km/h : 5,9 s
0 à 160 km/h : 17,4 s
400 m D.A. : 14,4 s
1000 m D.A. : 26,6 s
Capacité du réservoir : 40 litres
Consommation moyenne sur route : 6,1 l/100km
Consommation moyenne sur autoroute : 7,6 l/100km
Consommation moyenne en ville : 8,1 l/100km
Consommation moyenne en conduite sportive : 9,2 l/100km
Poids : 671 kg à vide, 783 kg en état de marche.

10 décembre 2013

Lotus Esprit SE (1991-1993)

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(Auto-Moto-Retro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2011)

C'est à Peter Stevens que revient la lourde tâche de rajeunir la Lotus Esprit après 14 ans de commercialisation. Toute la difficulté est de ne pas sacrifier les lignes tendues créées par Giugiaro et de rendre en même temps la ligne moderne sans succomber à la mode des courbes un peu excessives de cette fin de décennie. Stevens décide de conserver le pare-brise très incliné et le capot dans son prolongement, ou presque. De profil, on constate que les proportions sont conservées, jusqu'à cette vitre latérale arrière, même si ses formes sont arrondies. Car c'est le principale évolution esthétique de la nouvelle version de la Lotus Esprit : elle s'arrondit. Boucliers, pare-chocs, angles, béquet, portières, toit, prises d'air, partout où il a pu, sans trahir l'esprit, Stevens a apporté des arrondis.

La face avant comporte des ouvertures pour refroidir les radiateurs d'huile sur les extrémités et une grande bouche au centre, et deux anti-brouillards. Sur le capot très bas, les feux escamotables sont conservés mais leur découpe est moins anguleuse. A l'arrière, le tablier est complètement modifié et intègre des blocs d'origine Toyota. Le panneau de custode est également totalement repensé, y compris les discrètes entrées d'air pour refroidir le moteur, aidé par des écopes dans les bas de caisse. Le flux d'air chaud est évacué par des orifices sous le bouclier arrière. Un grand aileron posé à l'arrière de la voiture apporte l'appui aérodynamique nécessaire à la vitesse de pointe de la voiture, mais qui a cependant l'inconvévient de rendre le rétroviseur intérieur parfaitement inutile. Tant et si bien que la nouvelle Esprit affiche un Cx de 0,34.

A l'intérieur, un très gros effort est fait pour tendre vers l'excellence. Le cuir Connoly souligné de ronce de noyer habille l'ensemble de l'habitacle qui a été remis au goût du jour, sans perdre son esprit "cockpit". La climatisation fait alors partie de l'équipement de série. La sellerie est repensée afin de positionner de pilote de façon moins couchée et des réglages plus nombreux permettent de trouver une parfaite position de conduite. Vitres électriques, fermeture centralisée, ouverture électrique de la trappe d'essence, moquette épaisse, l'accent est mis sur le confort au détriment du poids. Le tout est jûché sur des nouvelles roues de 15 pouces à l'avant et 16 à l'arrière réalisées par O.Z. Un nouveau châssis galvanisé dénommé "Eagle" vient apporter une plus grande rigidité. Le réglage des suspensions est adapté à la nouvelle monte de pneus. L'Esprit connaît alors trois versions : Esprit (octobre 1987 - septembre 1990 : 172 ch) et l'Esprit Turbo (octobre 1987 - 1991 : 215 ch) puis l'Esprit Turbo SE (mai 1989 - 1991).

L'Esprit Turbo SE, pour "Special Equipement" ne se satisfait pas seulement de coiffer la gamme par son équipement. Un bond en termes de performances est également réalisé, ce qui la met largement à la hauteur des Porsche 911 et Ferrari 328. Avec 264 ch, le quatre cylindres permet d'atteindre les 100 km/h en moins de 6 secondes, d'atteindre 262 km/h en pointe et de franchir le kilomètre en 25 secondes soit à peine une seconde de moins qu'une Testarossa. Mieux, un overboost fait monter la pression du turbo de 0,65 à 0,85 bar pendant 30 secondes, de quoi obtenir 285 ch pendant cette demi-minute, et même à 0,95 bar si le moteur tourne à moins de 3000 tr/min. Pour en parvenir là, le moteur a subi de nombreuses modifications à commencer par une échangeur air/eau qui vaut à la voiture l'inscription "Chargecooler" à partir de 1991 sous la plaque d'immatriculation. Cet échangeur fait baisser la température de l'air à l'admission de 120°C à 60°C. Une gestion électronique intégrale de l'allumage et de l'injection optimise la quantité d'essence, l'avance à l'allumage, la pression du turbo, gère l'overboost et déclenche même les ventilateurs. La surface des pistons est chromée et les soupapes refroidies au sodium. De plus, une sonde lambda et un catalyseur permettent de satisfaire aux normes anti-pollution de tous les marchés du monde, ce qui permet de ne plus avoir qu'une seule version, ce qui génère quelques économies de production. Ainsi gréée, l'Esprit Turbo SE est un pur sang. Son châssis poutre fait merveille et son équilibre est quasi parfait. Seule ombre au tableau, le freinage n'a pas été renforcé face à cette augmentation de puissance. Un ABS sera monté en série en 1991 pour apporter une réponse aux critiques.

En octobre 1991, est présentée la version "High Wing" qui sera commercialisée à partir de mars 1992 (notre modèle). Celle-ci se distingue par son aileron surélevé qui est fixé sur le capot moteur avec des renforts sur les montants de custode. La vitre arrière qui prolongeait l'habitacle est supprimée au profit d'une vitre verticale surmontée d'une sorte casquette aérodynamique. Un panneau horizontal fait office de capot moteur où logent deux lorges orifices destinés à améliorer le refroidissement. Cette nouvelle disposition, outre qu'elle améliore l'esthétique sportive de la voiture, a le mérite de libérer l'usage du rétroviseur intérieur. Elle devient "Esprit SE Chargecooler" (notre modèle).

Par la suite, l'Esprit connaîtra de nombreuses autres versions, et en particulier, à partir de 1996, l'Esprit V8 et ses 349 ch. L'Esprit S4 remplace la "High Wing" en 1993 après seulement 92 exemplaires commercialisés. L'Esprit Turbo SE, elle, aura été produite à 1608 exemplaires. Arrêtée en version 4 cylindres en 1998, la V8 subsiste jusqu'en 2004. 10675 unités ont été vendues toutes versions confondues. En 2010, une nouvelle Esprit est réapparue.

Pour en savoir plus :
- Le blog consacré à la Lotus Esprit 
- Le Club Lotus France
- Le site Lotus Esprit Turbo

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : 10 CV
Cylindrée : 2174 cm3
Alésage x course : 95,3 x 76,2
Taux de compression : 8:1
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 264 ch à 6500 tr/min
Couple maximal : 36 mkg à 3900 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection électronique DELCO
Suralimentation : turbocompresseur Garrett T3 + échangeur air/eau
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesse manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : roues indépendantes, double triangles, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, bras inférieurs, bras transversaux, barre anti-roulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 433,1 cm
Largeur : 185,9 cm
Hauteur : 115,1 cm
Empattement : 245,8 cm
Voie av : 152,4 cm
Voie ar : 155,4 cm
Garde au sol : 14,7 cm
Pneus av : 215/50 ZR 15
Pneus ar : 245/50 ZR 16
Freins av : disques ventilés (260 mm)
Freins ar : disques (274 mm)
Vitesse maximale : 262 km/h
0 à 100 km/h : 5,9 s
400 m D.A. : 13,6 s
1000 m D.A. : 25 s
Consommation moyenne à 90 km/h : 7,8 l/100km
Consommation moyenne à 120 km/h : 9,5 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 15,8 l/100km
Capacité du réservoir : 73 litres
Poids : 1300 kg

15 juin 2013

Lotus Europe S1 (1966-1967)

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(Caux-Retro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2008)

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(Caux-Retro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2011)

La Lotus Europe a été conçue pour être le modèle d'entrée de gamme de Lotus, afin de s'adresser à une clientèle plus diverse que l'Elan ou la Seven. Mais Colin Chapman, fondateur de la marque, n'a pas voulu que cela signifie "sportive au rabais", ni que ce soit un kit comme l'Elan. Cependant, elle continue de respecter la devise de Chapman : "light is right".

L'Europe est une barquette à moteur central arrière, comme beaucoup de sportives de cette époque. Elle a été dessinée de manière à offrir un Cx réduit (0,29) et conçue pour être très légère (610 kg). Elle n'a ainsi pas besoin d'un gros moteur pour offrir des performances dignes du nom de la marque. C'est Ford qui habituellement fournit Colin Chapman. Mais en raison des relations de Lotus et Ford en Formule 1 (Ford fournit Lola qui est concurrent de Lotus), c'est vers un moteur populaire, fiable et peu cher que se tourne le choix de Chapman. Le moteur de la Renault 16 est aussi choisi pour sa légèreté (il est en alliage et non en fonte) et pour le fait que ses organes sont disposés côté transmission, ce qui favorisera l'implantation du moteur en position centrale arrière et de manière transversale. Il faut toutefois inverser le couple conique parce que la voiture est une propulsion et non une traction. La régie Renault fournit également la boite de vitesse, elle aussi issue de la Renault 16. L'arbre à cames est modifié, un carburateur double corps Solex remplace celui de la R16, le taux de compression est augmenté, l'ouverture des soupapes est agrandie, et ce sont 82 chevaux qui sortent du moteur.

Le châssis est une structure en V noyée dans la résine, ce qui est un grand inconvénient en cas de choc au plancher auquel cas il faut changer tout le châssis. La carrosserie est également collée sur le châssis, ce qui n'est pas non plus sans causer de difficultés en cas d'accident. La série 2 reviendra sur ce défaut avec une carrosserie boulonnée.

Afin de pouvoir faire plus léger, la voiture a été conçue dans un esprit sportif. Ainsi les vitres latérales sont fixes, les sièges ne sont pas réglables, et seul le pédalier peut être ajusté pour s'adapter aux jambes du pilote. L'équipement est un peu spartiate et seules les couleurs vives du cuir du tableau de bord viennent apporter une touche d'originalité et de confort.

Large et basse (1,08 m), très rigide en raison de son châssis, légère, la voiture jouit d'une tenue de route hors du commun. Le mélange prend, et même s'il faut aller chercher la puissance très haut dans les tours, le plaisir est total. Si bien qu'au total près de 10 000 exemplaires auront été fabriqués, toutes versions confondues. Pour la seule Lotus Europe S1, 25 auraient été vendues en France dont 8 seulement seraient encore en état de circuler. Il reste toutefois un bon nombre de Lotus Europe/Europa S2 ou Twin Cam pour satisfaire les collectionneurs.

Quelques détails attirent l'attention sur ce modèle : les feux arrière ne sont pas ceux que l'on voit sur les autres modèles. Normalement empruntés à la banque d'organes de Lancia, ceux-ci proviennent d'une Simca 1000 première série sur les photos de 2008 (voir commentaires ci-après). Les phares avant sont enveloppés derrière une bulle, une fantaisie du propriétaire. Quant à l'intérieur, outre la couleur, il est entièrement d'origine et refait à neuf (merci au propriétaire de la voiture, Patrick d'avoir apporté ces précisions dans les commentaires ci-dessous). Ce châssis porte le n° 414.

Accidentée en 2009, la voiture a fait l'objet d'une totale reconstruction. On peut retrouver l'historique de la reconstruction sur le site de son propriétaire. La deuxième série de photos montre le résultat de la reconstruction et un résultat très fidèle à la voiture d'origine.

En 1967, pour faire taire les critiques, une nouvelle version de l'Europe est mise en vente. Venant apporter un plus en termes de confort, l'Europe S2 connaîtra également quelques améliorations de sa motorisation et de ses performances.

Fiche technique :

Moteur : 4 cylindres en ligne d'origine Renault, essence
Emplacement : longitudinal avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 1470 cm3
Alésage x course : 76 x 81 mm
Taux de compression : 10,25 : 1
Puissance maximale : 82 ch à 6000 tr/min
Couple maximal : 11 mkg à 4000 tr/min
Distribution : arbre à cames latéral
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : carburateur double corps
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesse manuelle à 4 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : triangles superposés
Suspension ar : jambes élastiques
Longueur : 396 cm
Largeur : 163 cm
Hauteur : 108 cm
Voie av : 135 cm
Voie ar : 135 cm

Pneus av : 165/10 X 13
Pneus ar : 165/10 X 13

Freins av : disques
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 180 km/h
Capacité du réservoir : 31 litres
Cx : 0,29
Poids : 610 kg