Lincoln Continental coupé Mark V (1977-1979)
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)
(Caudebec-en-Caux, Seine-Maritime, avril 2013)
Remplaçant la Continental Mk IV pour le millésime 1977, la Mark V apporte en apparence peu de changements. On retrouve le style général et les longues lignes anguleuses, le faux emplacement de roue de secours à l'arrière, le petit fenestron sur le montant arrière (opera window). Seule la disposition des feux arrière a été modifée, les blocs migrant sur l'arête de l'aile arrière. A l'intérieur, peu de changements également. L'agencement de la version précédente a été conservé et seuls les matériaux et les couleurs diffèrent un peu. On note l'apparition d'ouies devant les portes. Le toit en vynile est de série, mais il est possible pour 1977 de ne pas en disposer, une option supprimée par la suite.
En réalité, la voiture a encore pris du poids et des centimètres. La longueur atteint 5,85 m, soit 6 cm de plus que la précédente. Elle utilise son propre châssis et ne le partage plus avec les Ford Thunderbird. Dans le même ordre d'idée, la Continental Mk V utilise des composants électriques qui ne sont pas partagés par le reste de la compagnie.
On retrouve sous le capot le gros V8 Ford Cleveland de 6,6 litres (402 ci) comme équipement standard. Eu égard aux normes anti-pollution, il ne délivre plus que 166 ch alimenté par un carburateur double corps. Mais son couple de 44 mkg permet de relativiser la perte de puissance par une souplesse hors normes. D'ailleurs la boite automatique à trois rapports retire toute idée de sportivité. En option le V8 Lima de 7,5 litres (460 ci) et son quadruple corps portent la puissance à 220 ch. Ce dernier est éliminé de l'offre pour l'année 1979. Il a pourtant été principalement choisi par les acheteurs tant que c'était possible.
Plusieurs variantes existent, toutes à la signature de noms de créateurs de mode. Ainsi se cotoyent Bill Blass, Givenchy, Cartier (notre modèle gris) ou Pucci. Elles arborent chacune des coloris différents, tant pour la carrosserie que pour l'intérieur ou pour le toit en vinyle. Pour 1979, une "Collector Series" se joindra à la gamme, succédant à la Diamond Jubilee Edition de 1978 créée pour l'occasion des 75 ans de Ford.
Durant ses trois années de production, la Continental Mark V a été vendue à environ 80 000 pièces par an. Elle est remplacée pour l'année 1980 par la Mark VI qui perd son "opera window".
Lincoln Towncar Stretched Limousine (1989-1997)
(Duclair, Seine-Maritime, mai 2014)
Après presque 10 ans de loyaux services, la Lincoln Towncar est rajeunie en juillet 1989 sur les chaînes de production, la commercialisation ne débutant qu'au mois d'octobre sous le millésime 1990. La nouvelle ligne se veut plus moderne, plus conforme aux attentes d'une clientèle qui, tout en restant conformiste, se veut à la pointe de la modernité. La ligne générale est arrondie, lissée, si bien que le Cx descend de 0,46 à 0.36 ! Toutefois les élements d'identification restent présents, comme les feux arrière verticaux et la large grille avant, ou encore le large montant de custode qui laisse imaginer la profondeur de la banquette arrière.
Dans l'élan de modernisation, quelques attributs ont toutefois disparu. N'ayant plus la côte auprès de la clientèle, le toit vynil n'est plus proposé. La peinture deux tons n'est qu'une option qui n'est plus prisée. Les roues à rayons, elles aussi, font les frais de la modernité. Dans le projet de conception, il a été un moment imaginé de passer à une autre plateforme et de délaisser la propulsion pour la traction, mais finalement l'idée a été abandonnée.La Towncar continue de partager la plateforme Panther avec les Ford LTD, Lincoln Continental et Mark VII.
A l'intérieur, c'est l'oppulence, si bien qu'il n'y a finalement que peu d'options. Il y a tout de même trois niveaux de finitions : base, Signature Series, et Cartier Designer Edition. En 1991, la finition de base devient "Executive Series". Déjà à ce premier niveau on trouve, outre les 6 places assises, une chaîne stéréo avec quatre hauts-parleurs, les sièges réglables électriques à l'avant avec 6 types de réglages, une transmission automatique à 4 rapports et overdrive; sans compter sur l'étrange système d'entrèe sans clef (à l'aide d'un clavier à code dans la poignée de la portière). Dès le niveau suivant, on découvre un tableau de bord digital avec des diodes électro-fluorescentes vertes associées à un inévitable ordinateur de bord. En haut de gamme, l'Edition Cartier rajoute une chaîne Hi-Fi JBL, un système de sécurité, des sièges en cuir et tissu et des roues à rayons en alliage léger. Les dernières options restant sont le téléphone à bord et un chargeur de 10 CD.
Pour le moteur, deux cylindrées ont existé. Au départ, soit un traditionnel V8 Windsor de 5 litres (302 ci) équipe la lourde limousine, Ce moteur dégonflé pour respecter les normes anti-pollution ne produit que 150 ch en 1990 sur la finition de base, ou 160 ch sur les finitions plus élevées et ce à la faveur d'un double échappement. En 1991, cet antique moteur est remplacé par un nouveau bloc V8 281 ci (4.6 litres) dit Modular. Il fournit alors 210 ch, une puissance plus en rapport avec les 1800 kg de la voiture. La perte du double échappement en 1997 entraînera une baisse de puissance de 20 ch pour la dernière année de production et seulement sur les deux finitions le plus basses.
Au fur et à mesure des millésimes, la voiture a évidemment évolué. Des apports sont effectués régulièrement jusqu'en septembre 1997 avec un rafraîchissement discret pour le millésime 1995. Jusqu'en 1994, la voiture se vend à plus de 100 000 exemplaires par an, se plaçant ainsi à la tête des ventes de voiture de luxe. En Europe, elle n'a pas tant de succès, dans la mesure où les fabricants européens font aussi bien, voire bien mieux avec une qualité bien supérieure, des motorisations nettement plus puissantes pour une consommation comparable voire nettement inférieure et des dimensions plus adaptées au marché local. Mais la version qui attire le client européen est la version "stretched", c'est à dire étirée. Sur un empattement rallongé au maximum, la limousine se transforme en véhicule de luxe et de fantasme. Associée à l'image des grands de ce monde ou des rock-stars, elle représente le luxe ultime, l'extravagance des stars, la vie rêvée des puissants à qui l'on offre tous les délices possibles au moindre caprice. C'est ainsi qu'on en retrouve régulièrement sur nos routes, servant de véhicule à des mariés pour leur voyage conjugal ou en guise de cadeau pour quelque plaisir éphémère. Paradoxalement, ce genre de véhicule ne coût pas cher sur le marché de l'occasion tant il est gourmand, incommode, cher à l'entretien. On en trouve pour environ 10 000 €.
A partir de 1995, les ventes de la Towncar commencent à dégringoler, inexorablement. La troisième génération aura pour but de sauver la voiture en 1997, sans succès. La Towncar disparaît en 2011, soit quinze ans après sa principale rivale, la Cadillac Fleetwood.
Lincoln Town Car Stretched Limousine (1997-2011)
(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2013)
La Lincoln Town Car est le nouveau haut de gamme de la marque de luxe du groupe Ford à partir de 1981. Elle utilise la plateforme Panther, commune à la Mercury Grand Marquis, Mercury Colony Park, les Ford LTD et Crown Victoria et Lincoln Continental. Le mot Town Car signifie pour un américain la traduction littérale du français "Sedan de Ville" utilisée par Cadillac. On comprend dès lors comment Ford situe la voiture dans la guerre contre General Motors.
En 1996, Cadillac met fin à la Fleetwood et la Town Car se retrouve seule sur le marché des limousines américaines. En avril 1997, Lincoln présente la troisième génération de Town Car, avec des ressemblances physiques avec les Mercury Grand Marquis et Ford Crown Victoria. Mais la Lincoln se distingue par un niveau d'équipements et de soin apportés à la finition nettement supérieurs à ses siamoises. Commercialisée à partir de novembre, elle conserve la plate-forme Panther avec son essieu arrière rigide. Une barre de Watt permet toutefois de mieux encaisser les mouvements latéraux et de donner une meilleure stabilité du train arrière. Pour le moteur, on retrouve un classique V8 de 4.6 litres d'une puissance légèrement supérieure à 200 ch, associé à une boite automatique à 4 rapports, juste de quoi mouvoir la lourde berline.
La Town Car est divisée en trois niveaux de finition : Executive Series, Signature Series et Cartier Designer Edition. Au cours des années, de nombreuses éditions spéciales viendront émailler la carrière, tout comme le nombre et les appellations vont évoluer. On notera que toutes les attentions sont présentes, à l'exception du GPS. Celui-ci sera compensé par un guidage sattelite mis au point avec Pioneer à partir de 2003, équipement combiné avec système de son THX. On note aussi un étrange et assez unique système d'ouverture sans clef qui se traduit par cinq boutons au-dessus de la poignée de porte et destinés à recevoir un code secret.
Mais en Europe on connaît finalement assez peu la Lincoln Town Car dans ses dimensions ordinaires. Au fil des années, sa longueur a augmenté de 5,46 m à 5,62 m, mais finalement, cette spacieuse routière n'intéresse que très peu la clientèle du vieux continent qui a tout le loisir de se fournir chez Mercedes (Classe S) et Audi (V8 puis A8), BMW (Série 7) ou Jaguar (XJ), Rolls-Royce (Silver Spur) qui font aussi bien, voire mieux.
La spécificité des Lincoln Town Car qui peut intéresser en Europe, ce sont les "Stetched Limousine", c'est à dire les versions rallongées. Certaines sont rallongées de 120 pouces, soit 3,04 mètres, ce qui porte la longueur totale de l'engin à près de 9 mètres ! Depuis Franklin Roosevelt jusqu'à George H. Bush (père), et à l'exception de Ronald Reagan, tous les présidents américains ont utilisé des Lincoln rallongées. George W. Bush utilisa même une Lincoln Town Car de 1989 pendant son mandat. De nombreuses stars et autres grands de ce monde sont aussi occasionnellement véhiculés par ce genre d'engin et, finalement, une image de luxe ultime s'en dégage, laissant envisager toutes les extravagances.
A l'intérieur on trouve ainsi, dans le modèle qui nous est présenté, une banquette trois places à l'arrière, une autre banquette trois places dans le sens de la longueur de la voiture et qui fait face à un bar, et une banquette de deux places qui tourne le dos à la route. A l'avant, le chauffeur séparé par une cloison mobile ne dispose même pas d'un siège passager qui est devenu une option pour garde du corps (et qui risque de faire passer le véhicule en catégorie transport en commun). Chaque passager dispose d'un siège aux multiples réglages possibles avec une climatisation individualisée, dans une ambiance feutrée. L'ensemble dispose d'une chaîne Hi-Fi avec 4 hauts-parleurs.
Peu à peu, les ventes de la Town Car se sont amenuisées, même si elle reste en tête des ventes des limousines avec chauffeur. Ford a fini par fermer ses usines traditionnelles, et c'est avec émoi que l'opinion publique a appris que la production de ces voitures n'était maintenue qu'en Ontario, au Canada. Comme symbole de l'Amérique toute puissante, l'idée passa mal. Ce qui n'a pas empêché les ventes de continuer à dégringoler au point que la Town Car ne s'est vendue qu'à 9 460 exemplaires en 2011 contre 85 000 en 1999. La production cesse le 29 août 2011 sans succession directe. Seule la Lincoln MKS peut prétendre lui succéder.
Lincoln Continental (1981-1982)
(Les Monts de la Locomotion, Bernay, Eure, mai 2013)
Succédant à la Continental cinquième du nom (à ne pas confondre avec la Continental Mk V) en 1980, la Lincoln Continental occupe seule le segment avant d'être divisée à partir de 1981 en Continental, Continental Mk VI, et Town Car. Mais cette nouvelle génération marque plusieurs évolutions importantes.
D'abord la Continental n'est plus le haut de gamme de la voiture de luxe mais au contraire le modèle d'accès. Le haut du pavé est désormais occupé par les Town Car qui équipent les puissants de ce monde même si, dans le même temps, Ronald Reagan a choisi de revenir sur Cadillac. Ensuite, la Continental opère un régime drastique qui la conduit à des dimensions nettement inférieures à celles des versions précédentes et une perte de poids conséquente. Quant à la Mk VI elle se distingue par ses phares escamotables, sa roue de secours factice incrustée dans la porte de la malle arrière et son "opera window" dans la vitre de custode. Pour cette sixième génération, les Mark VI sont disponibles en coupé et en sedan, alors que d'ordinaire, seul le coupé est proposé.
La Lincoln Continental partage la plateforme Panther, utilisée également par la Ford LTD et la Mercury Grand Marquis. Trois ans après Cadillac, Ford impose à Lincoln une réduction des dimensions de ses véhicules. La longueur de la limousine est réduite de 5,92 m à 5,57 m, la largeur repasse en dessous des 2 mètres et le poids diminue de près de 300 kg pour revenir sous les 1900 kg. Il en résulte des économies de carburants à hauteur de 38 % par rapport à l'année précédente, soit le meilleur chiffre que Ford ait jamais enregistré en la matière. Outre l'amélioration du poids, ces économies ont aussi été rendus possibles par la généralisation d'un overdrive sur les boites automatiques à 4 rapports (Ford AOD). La réduction de la cylindrée participe également au mouvement. Les gros V8 ont été éliminés de la gamme et ne restent plus que les V8 Windsor de 302 et 351 ci, soit 4,9 litres (vendu comme un 5.0 litres) avec une injection et 5,8 litres avec carburateur. A partir de 1981, le 5.8 litres n'est plus disponible et seul le 302 ci reste au catalogue avec une puissance de seulement 130 ch à 3400 tr/min. Malgré tout, ces moteurs restent forts coupleux (31,6 mkg à 2200 tr/min). Inutile de rechercher la performance ou de vouloir faire crisser les pneus au démarrage, l'engin n'en est pas capable et, du reste, ce n'est pas le style de l'automobile. Le moteur est calibré pour les villes américaines et les autoroutes limitées à 55 mph (soit environ 90 km/h).
En 1982, la Continental change de silhouette et devient l'accès de gamme de Lincoln pour faire face à la Cadillac Seville, tandis que dès 1983 la Continental Mk VII qui remplace la Mark VI change de carrosserie. Seule la Town Car conserve l'allure de la Continental 1981 jusqu'en 1989.
Lincoln Continental Sedan 1962
(Vernon, Eure, septembre 2012)
La marque Lincoln est fondée en 1917 par Henry Martyn Leland qui fut au début du siècle le président et fondateur de Cadillac. Absorbée par la General Motors en 1909, il en conserve les commandes. Au cours de la Première Guerre Mondiale, il se propose de répondre à un appel d'offre du gouvernement américain pour équiper des moteurs d'avions. Mais le PDG de la General Motors, William Crapo Durant (lui-même fondateur de la marque Durant) s'y oppose. Pourtant la fiabilité et la quallité du V8 Cadillac est telle que le gouvernement a totalement foi en ce moteur qui ne demande que quelques ajustements pour l'aviation.
Face au refus de Durant, Leland quitte Cadillac et fonde une nouvelle société. Par hommage à l'ancien président américain, et parce que c'est le premier pour lequel il ait voté, il nomme sa compagnie Lincoln. Le perfectionniste Leland, âgé alors de 74 ans, accepte le marché du gouvernement et se lance dans la fabrication d'une commande de 6000 moteurs au rythme de 50 par jour. Les premiers exemplaires ne sont livrés qu'en mars 1918 et quand l'armistice est signé, il n'a pas pu accomplir toute la commande. Pour autant, il ne peut pas rembourser le prêt effectué pour se lancer dans l'aventure. Qu'à celà ne tienne, avec son expérience chez Cadillac, il retourne à la conception de voitures de luxe. La première Lincoln "L" (pour Leland) est peut-être confortable et fiable, mais elle n'est pas très réussie esthétiquement. Son prix de plus de $5000 n'est pas non plus très attractif. L'entreprise est peu rentable et Leland devrait encore effectuer un emprunt pour continuer le développement de l'entreprise. Mais les actionnaires s'y opposent et souhaitent que l'entreprise soit liquidée en 1922. Leland se tourne alors vers Ford pour lui proposer de racheter l'entreprise, ce qui lui permettrait de concurrencer Cadillac. Mais Henry Ford n'est pas convaincu et ce sont sa femme Clara et son fils Edsel (qui dirige la compagnie depuis 1919) qui parivendront à persuader l'ancêtre. Ils laissent Leland aux commandes mais Edsel devient vice-président. Celui-ci rationalise la production avec les méthodes créées par son père et Lincoln devient enfin rentable. A peine quelques mois plus tard, Leland démissionne, ne supportant plus de devoir constamment céder devant les exigences d'Edsel Ford. Parti en retraite, il meurt en 1931, agé de 89 ans.
En 1939, Lincoln devient le fournisseur officiel de la Maison Blanche avec un modèle baptisé "Sunshine Special". Les premières Lincoln Continental sont lancées la même année. C'est alors la dernière voiture américaine produite avec un V12. Sa production est arrêtée en 1948. Il faut attendre 1956 pour voir revenir l'appelation "Continental", mais séparée de Lincoln. Continental est alors une division de luxe de Ford, à la façon d'Imperial pour Chrysler. Le niveau de finition est au sommet de la production mondiale et rivalise avec Rolls-Royce. Seulement 3000 voitures sont produites jusqu'en 1957, avec un bilan financier négatif. En 1958, une nouvelle Continental est lancée. Si elle n'est pas baptisée Lincoln, elle en partage pourtant la plateforme.
Pour 1961, une quatrième génération de Continental arrive, avec le retour de Lincoln. Le dessin choisi devait être celui retenu pour la Ford Thundebird, mais le nouveau président de Ford, Robert McNamara (qui allait devenir plus tard Secrétaire d'Etat à la Défense) décida d'inverser. La nouvelle venue remplace alors les Lincoln Capri et Premiere et la marque de luxe n'a alors plus qu'un seul modèle. Dessiné par Elwwod Engel, il a la particularité de proposer un véhicule à quatre porte, y compris en cabriolet, dont les portes arrière ont une ouverture antagoniste. Ces "portes suicide" resteront pour longtemps la marque de fabrique de la Continental, alors même que le procédé avait déjà été utilisé dans le passé par d'autres Lincoln (Zephyr, notamment). Le système permet un accès aisé au véhicule en supprimant le montant central.
Techniquement, la Continental reste une traditionnelle voiture américaine, mue par une boite automatique et un V8 Ford gargantuesque de 7 litres. Avec plus de 300 ch et un couple de 64 kg à 2000 tr/min, il permet une conduite en souplesse en toute circonstance.
Cette Lincoln Continental va entrer pour toujours dans la légende de l'automobile le 22 novembre 1963 à Dallas. A bord d'une Continental 1961 spéciale, modèle SS-100-X qui peut recevoir un toit amovible en plexiglas ou en vinyle, le président américain John Fitzgerald Kennedy est assassiné.
La Continental sera la voiture des stars hollywoodiennes et des présidents américains jusqu'à Georges H. Bush. La tradition a été brisée par Bill Clinton qui a décidé de verser à la concurrence en préférant Cadillac, qui est resté le fournisseur depuis.
Quant à la Continental, ella continué sa carrière de leader des voitures américaines de luxe, au travers des millésimes. On peut la retrouver en 1967, en 1973 ou en 1975. Sa carrière s'arrête à l'aube du XXIè siècle, mais la Lincoln Town Car a en quelque sorte pris le relais jusqu'en 2011.
La côte du modèle 1962 est environ de 12000 € (pour un véhicule en bon état).
Fiche technique :
Moteur : V8, essence d'origine Ford
Bloc : fonte
Culasse : fonte
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 7046 cm3
Alésage x course : 109,22 x 94 mm
Taux de compression : 10:1
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 300 ch à 4100 tr/min
Couple maximal : 64,2 mkg à 2000 tr/min
Distribution : arbre à cames central, soupapes en tête, culbuteurs
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : carburateur quadruple corps Holley
Type de transmission : propulsion
Boite automatique à 3 rapports
Diamètre de braquage : 14,6 m
Suspension av : roues indépendantes, triangles inférieurs et supérieurs, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : essieu rigide, ressorts à lames semi-elliptiques
Longueur : 541 cm
Largeur : 199,4 cm
Hauteur : 135,9 cm
Empattement : 312,4 cm
Voie av : 157,7 cm
Voie ar : 154,9 cm
Garde au sol : 18,4 cm
Pneus av : 9.50 x 14
Pneus ar : 9.50 x 14
Freins av : tambours (281 mm)
Freins ar : tambours (281 mm)
Vitesse maximale : 180 km/h
Capacité du réservoir : 91 litres
Poids : 2328 kg
Lincoln Continental Mark IV 1975
(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2012)
Au fil des années, les proportions de la Lincoln Continental n'ont jamais cessé de croître, au point d'être dans les voitures le plus grandes du monde, partageant les records avec les Cadillac, Fleetwood pour les longues limousines ou DeVille pour le coupé ou le cabriolet. La Continental se partage également en limousine Town Car, en coupé hardtop Town Car et en Continental Mark IV (notre modèle), dont le but est justement d'aller chatouiller la reine de la catégorie, la Cadillac El Dorado.
C'est Lee Iaccoca, le bouillant PDG de Ford qui demande à ce qu'on crée une rivale à cette dernière, sorte de Rolls-Royce à l'américaine. Logiquement, la voiture est intégrée à la marque "Premium" du groupe et hérite du flatteur label "Continental" alors qu'elle partage sa structure avec la 3è génération de la Ford Thunderbird (ici en 2è génération). La Mark III remplira correctement son rôle et est remplacée par la Mark IV en 1972 (voir ici un modèle 1973). Pour 1975 (notre modèle), les feux sont transférés du pare-choc au bas du coffre, tout en conservant ce restant d'ailes proéminentes. Le coffre marque toujours cette sorte de roue de secours intégrée, mais qui en réalité est installée ailleurs.
Côté motorisation, on conserve le gros V8 Ford de 7,5 litres de cylindrée qui procure, restrictions concernant la pollution oblige, 200 ch SAE seulement. Mais avec un carburateur quadruple corps, la consommation se situe toutefois entre 20 et 25 litres au cent, même à allure contenue. Le ronronnant V8 délivre surtout son couple de 48 mkg avec des efforts qui semblent aussi légers que son son est rauque et crépitant. Accouplé à une boite automatique à trois rapports, son style n'est assurément pas sportif. Les deux tonnes et demi de l'engin ne permettent pas mieux qu'une bonne accélération en ligne droite. Son credo, c'est le luxe.
A l'intérieur, tout est prévu pour le confort et si le soin apporté à la finition n'est pas à la hauteur de l'excellence anglaise en la matière (dans les voitures de prestige), la qualité perçue est incontestable. Toutes les fonctions imaginables à l'époque sont à bord, jusqu'au toit en vinyle avec cette fameuse vitre ronde sur la custode dite "opera window" qui restera l'élement distinctif du modèle jusqu'en 1984.
La Continental Mark IV sera produite à 47 145 exemplaires en 1975. Elle est remplacée en 1977 par la Continental Mark V.
Fiche technique :Moteur : V8 à 90° d'origine Ford, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 43 CV
Cylindrée : 7536 cm3
Alésage x course : 110,74 x 97,8 mm
Taux de compression : 8:1
Vilebrequin : 5 paliers
Puissance maximale : 200 ch à 3800 tr/min
Couple maximal : 48 mkg à 2600 tr/min
Distribution : arbre à cames central, soupapes en tête, culbuteurs
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : carburateur quadruple corps
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses automatique à trois rapports
Longueur : 579,4 cm
Largeur : 202,7 cm
Hauteur : 135,9 cm
Empattement : 305,8 cm
Voie av : 159,8 cm
Voie ar : 159,5 cm
Pneus av : 230 x 15
Pneus ar : 230 x 15
Freins av : disques (300 mm)
Freins ar : tambours (disques en option)
Vitesse maximale : 190 km/h
Capacité du réservoir : 100 litres
Consommation moyenne : 20 l/100km
Poids : 2428 kg
Lincoln Continental Coupé Mk IV 1973
(Caux-Retro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2008)
Issue de la génération des Continental cette version est à deux portes seulement. Depuis la Mk III, les portes arrière "suicide" ont disparu au profit de deux seules portes. La grille avant imite le style Rolls-Royce, sans parvenir toutefois à cette marque d'élégance. Les phares sont escamotables par pivotement de 90 ou 180° du bloc optique. Les dimensions sont toujours américaines : 559 cm de long, 203 cm de large, et 2,4 tonnes sur la balance. Il ne lui faut rien moins qu'un V8 de 7,5 litres pour remuer cette masse avec plus ou moins d'aisance, soit l'un des plus gros moteurs américains jamais produits, derrière le 500 ci de la Cadillac El Dorado. Le gros V8 ne développe que 212 chevaux (SAE, c'est à dire mesurés sans les éléments extérieurs au moteur : boite, trains roulants, roues etc, ce que la norme allemande DIN prend en compte, ce qui donne des chiffres inférieurs). Le couple de 48 mkg à 2200 tr/min est quant à lui plus représentatif de la nature de la voiture et donne une idée de la souplesse de conduite inévitablement nécessaire à ce type d'engin. La transmission n'est d'ailleurs disponible qu'en boite automatique à trois rapports.
A l'arrière, la forme du coffre épouse celle de la roue de secours, imitation du fameux "Kit Continental" très en vogue alors. Toutes les Mk IV sont livrées avec un toit en vinyle, blanc ou noir. A partir de 1973, toutes les Mark IV ont une petite vitre latérale arrière en série (dite "opera window"), que n'était jusque là qu'une option.
Comme d'habitude dans la production américaine, chaque millésime donne lieu à de légères modifications. Ainsi on note un positionnement des feux arrière en 1975.
Elle cède sa place à la Mk V en 1976 après 278 000 unités vendues.
RV,du Blog Oldiesfan67 nous en dit un peu plus dans le commentaires.
Lincoln Continental 1967
La Lincoln Continental est célèbre pour être la voiture dans laquelle le Président Kennedy a été assassiné. Mais il s'agissait de la version antérieure à ce modèle et dans une version spéciale conçue uniquement sur la demande de la Maison Blanche.
Ce modèle-ci date de 1967 et utilise les portes arrière dites "suicide" c'est à dire qu'elles s'ouvrent vers l'avant et suppriment le montant central entre la porte avant et arrière. Apparu en 1966, la Continental est bien plus grande que la précédente de 1961 et entre dans l'ère des voitures carrées. Cabriolet, cette Continental voit ses vitres disparaitre dans les portes lorsqu'elle décapote, y compris la lunette arrière qui glisse derrière le siège. Les dimensions sont américaines : 5,61m de long, 2,02m de large, un empattement de 3,20m, elle est peu adaptée à notre circulation européenne.
Sous le capot le V8 est passé de 7 litres à 7,6 litres, et livre en souplesse 345 chevaux à 4600tr/min. Le couple de 67 mkg à 2800 tr/min seulement en fait un modèle d'onctuosité. Il n'en faut pas moins pour remuer les 2335 kg de l'engin !
Elle fut le symbole des célébrités américaines, telles Elvis Presley, Dwight Eisenhower, Spike Jones, Franck Sinatra, Louis Prima, Nelson Rockfeller, ou même, à l'étranger, le Shah d'Iran.