Chrysler Newport (1973-1978)
(Castels, Dordogne, juillet 2015)
En 1973, la Newport en arrive à sa quatrième génération. Conformément aux années 70, elle est longue, large, imposante, mais toutefois moins que la génération précédente. Elle partage toujours la plate-forme C avec la 300 et la New Yorker. Les deux voitures se ressemblent d'ailleurs beaucoup, au point où il est difficile de les différencier sans être attentif.
La Newport constitue l'accès de gamme de Chrysler et se scinde en "Series" et "Custom", deux niveaux de finition. Les moteurs sont tous des V8, de 5.9 litres, 6.6 litres et 7.2 litres. Au fur et à mesure des années, les normes anti-pollution vont entraîner une baisse drastique des puissances, ces énormes V8 peinant à atteindre les 200 ch, quand ils dépassaient allègrement les 400 ch au début de la décennie. Ce sera en 1978, la dernière année pour le V8 7,2 litres (440 ci).
Entre 1974 et 1978, chaque année-modèle verra ses menus changements dans l'agencement des phares, des feux arrière, de la calandre. Pourtant la calandre du modèle présenté ne correspond à aucune année modèle, de même que le pare-choc est dénué des deux ouvertures de part et d'autre de la plaque d'immatriculation.
La gamme aura évolué également. La C300 a disparu et la LeBaron est venue faire l'entrée de gamme et la Cordoba reprend le rôle de la C300, tout en se plaçant sous la Newport. Un réagencement de gamme à l'américaine qui permet de rebattre les cartes du luxe et du populaire.
En 1979, la Newport est renouvelée pour une ultime génération. La voiture américaine commence à se réinventer, à modifier ses dimensions et la Newport est arrêtée en 1981. Une tentative de retour est envisagée en 1984 mais n'aboutira pas. La voiture devait utiliser une nouvelle plateforme M plus petite. Elle fera néanmoins carrière sous le badge Dodge Diplomat.
Chrysler Le Baron cabriolet V6 3.0 (1990-1992)
(Caux-Rétro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2015)
En 1990, le cabriolet Chrysler LeBaron reçoit un nouveau moteur en plus des précédents. Si l'on en juge par le nombre de cylindres annoncé, le programme pourraît alléchant.
Mais en réaliité, ce V6 pioché chez Mitsubishi est loin d'être le plus puissant de la gamme. Pire, avec 141 ch pour 3 litres de cylindrée, il est même dans les moteurs les moins puissants de la gamme. Il est obligatoirement associé à une boite automatique à 4 rapports.
Au passage, l'intérieur a été refait et la planche de bord est désormais moins conventionnelle. Elle se met au biodesign, avec une console d'instruments très arrondie qui comporte quelques fonctions sur le côté droit.
Gourmand, pas extraordinairement performant, la version V6 du cabriolet LeBaron n'a pas été un succès. Pénalisé par ses 15 CV fiscaux, la clientèle lui a préféré des versions plus économes à partir de moteurs 4-cylindres, avec ou sans turbo.
En 1992, le LeBaron connaît un nouveau restylage qui conduira à l'abandon des feux escamotables au profit de feux très laids. De là, les ventes chuteront inexorablement. En 1994, seul le V6 reste au catalogue alors que le coupé a été arrêté l'année précédente. En 1995, le LeBaron est définitivement arrêté au profit de la Chrysler Stratus qui sera également déclinée en coupé et cabriolet.
Fiche technique :
Type du moteur : V6 ouvert à 60°, d'origine Mitsubishi
Emplacement : transversal, avant
Puissance fiscale : 15 CV
Cylindrée : 2972 cm3
Alésage x course : 91,1 x 76 mm
Taux de compression : 8,9;1
Vilebrequin : 4 paliers
Puissance maximale : 141 ch à 5000 tr/min
Couple maximal : 23,7 mkg à 2800 tr/min
Distribution : deux arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection électronique
Type de transmission : traction
Boite de vitesses automatique à 4 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : essieu rigide, bras tirés, barre Panhard, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 469,6 cm
Largeur : 175,8 cm
Hauteur : 135,4 cm
Empattement : 255 cm
Pneus av : 205/55 VR 16
Pneus ar : 205/55 VR 16
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 183 km/h
1000 m.D.A. : 34,4 s
Capacité du réservoir : 53 litres
Volume du coffre : 396 litres
Chrysler Voyager II (1991-1995)
(Yvetot, Seine-Maritime, avril 2015)
Lorsqu'on songe au concept de "monospace" en Europe, on pense immédiatement à l'Espace de Renault qui a été un pionnier en la matière. C'est oublier qui si le patron de Matra à l'époque, Philippe Guédon, a eu l'idée du monospace, c'est parce qu'au cours d'un voyage aux USA il a é réalisé que le "van" était très à la mode, y compris le minibus Volkswagen. On ne parle même pas de la Chevrolet Corvair Greenbrier qui avait été commercialisée dans les années 60.
Il faut se replacer en 1974. Henry Ford II vient de rejeter l'idée d'un minivan, et il ne faut pas longtemps à l'opportuniste Lee Iacocca pour s'emparer de l'idée. Avec Hal Sperlich, il lance le projet T-115 qui va devenir le Dodge Caravan, sorti en novembre 1983, soit avant l'Espace. Toutefois les deux véhicules ne se concurrencent pas, la Dodge Caravan restant commercialisé en Amérique du Nord et l'Espace en Europe. A la différence de l'Espace qui dispose de quatre portes et un hayon, le Dodge dispose d'une seule porte coulissante à l'arrière droit.
Mais en 1988, Chrysler arrive en Europe pour contrer le succès insolent de l'Espace qui est bien seul sur son marché. Le Dodge Caravan est commercialisé en France sous l'étiquette Plymouth Voyager pour les premiers exemplaires puis Chrysler Voyager. Avec un moteur 2.2 litres de 86 ch dans un premier temps puis un 2.5 litres d'origine Mitsubishi de 100 ch, l'engin est plutôt concurrentiel du côté du prix et de l'équipement et pas tant par ses performances.
En 1991, la Voyager revient retoiletté. En fait, bien des choses ont changé et si la silhouette s'est un peu adoucie, peu de pièces sont reprises de la version précédente. Première nouveauté, la version à empattement long nommée Grand Voyager est aussi disponible en France. Mais c'est surtout le moteur turbo diesel de 2,5 litres de 118 ch fourni par VM Motori qui va permettre au Voyager de marquer des points face à la concurrence maintenant arrivée des Peugeot 806, Citroën Evasion. Pour les moteurs à essence, on retrouve le 2.5 litres de 100 ch et un V6 3.3 litres qui est venu remplacer le 3 litres Mitsubishi.
Tous les modèles sont disponibles deux finitions : normal ou SE (Special Equipement, notre modèle).
Le Voyager va rester ainsi jusqu'en 1995 et sera remplacé par une nouvelle génération totalement nouvelle.
Fiche technique :
Type du moteur : 4 cylindres en ligne, Diesel d'origine VM Motori
Emplacement : transversal, avant
Puissance fiscale : 7 CV
Cylindrée : 2499 cm3
Alésage x course : 92 x 94 mm
Taux de compression : 21,7:1
Puissance maximale : 118 ch à 4200 tr/min
Couple maximal : 25,5 mkg à 2200 tr/min
Distribution : arbre à cames latéral, soupapes en tête, culbuteurs
Nombre de soupapes : 8
Alimentation : injection indirecte
Suralimentation : turbocompresseur KKK, échangeur air/air
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère, assistée
Diamètre de braquage : 12,5 m
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : essieu rigide
Longueur : 452,5 cm
Largeur : 153 cm
Hauteur : 167,3 cm
Empattement : 285,3 cm
Voie av : 152,2 cm
Voie ar : 157,8 cm
Pneus av : 205/70 TR 15
Pneus ar : 205/70 TR 15
Freins av : disques ventilés (258 mm)
Freins ar : tambours
Vitesse maximale : 178 km/h
0 à 100 km/h : 12,3 s
400 m.D.A. : 18,2 s
1000 m.D.A. : 34 s
Capacité du réservoir : 75 litres
Consommation moyenne sur route : 7,4 l/100km
Consommation moyenne sur autoroute : 11,1 l/100km
Consommation moyenne en cycle urbain : 9,6 l/100km
Volume du coffre : 328 litres
Poids : 1685 kg
Chrysler Saratoga (1989-1995)
(Bourse d'échange Auto-Moto, La Grange Dimier, Heurteauville, Seine-Maritime, mai 2011)
En 1989, Chrysler exhume le nom "Saratoga" pour l'exportation. Le nom provient d'une lignée de voiture très haut de gamme de 1939 à 1952, et de 1957 à 1965 pour des voitures un peu plus abordables. C'est auréolée d'un nom qui est vu comme prestigieux que la nouvelle génération est censée attaquer l'exportation. Cependant, à part pour certains spécialistes, le nom n'évoque rien à personne en Europe.
Esthétiquement, c'est une Chrysler Le Baron que l'on ne connaît qu'en cabriolet en Europe, ou New Yorker pour le marché Mexicain, ou encore une Dodge Spirit ou Plymouth Acclaim. Bref, le groupe Chrysler jongle avec les noms et dissémine un modèle à travers le monde sans lui permettre d'acquérir une identité. Mais la version européenne a cependant quelques spécificités.
Dispensée de respecter le normes américaines draconniennes de consommation et de sécurité, Chrysler se permet quelques fantaisies. Ainsi les phares, les blocs de feux arrière sont spécifiques. De même les catadioptres, les retroviseurs et les ceintures de sécurité sont adaptés aux normes européennes.
Pour le moteur, la gamme démarre avec le 4 cylindres de 2,5 litres injection mais c'est surtout le V6 3 litres d'origine Mitsubishi qui est le plus répandu (notre modèle), accolé à une boite automatique à 4 rapports.
En 1992, les calandres sont modifiées et abandonnent la grille couleur carrossrie qui surcharge la ligne pour la nouvelle grille chromée ou le Pentastar prend sa place plus naturellement.
A partir de 1993, le développement de la Saratoga est abandonné et les voitures sont fabriquée sans changement jusqu'au 25 août 1995.. Les dernières sont vendues en Amérique sous le badge "Chrysler Le Baron Sedan". Elle se distingue alors de la New Yorker par son absence de toit vinyl.
Elle est remplacée par la Chrysler Stratus.
Chrysler Le Baron Convertible (1988-1992)
(Le Mont de l'If, Seine-Maritime, juin 2010)
En 1987, Chrysler renove son cabriolet "Le Baron". La ligne est modifiée de façon à faire oublier le style très géométrique de la version précédente. Les extrêmités sont arrondies. A l'avant la face garde son angle d'attaque caractéristique mais les quatre phares rectangulaires viennent s'escamoter derrière une plaque métallique amovible, donnant un aspect cossu à la voiture. A l'arrière, les feux forment un bandeau qui traverse le panneau arrière. Les angles ont été bien adoucis et il en ressort une voiture bien plus à même d'affronter les marchés occidentaux hors de celui des USA.
C'est d'ailleurs un succès en Europe et en France où les viotures se vendent assez bien. Il faut dire que l'équipement est aux normes américaines et le prix relativement accessible. Les moteurs disponibles sont un peu faiblards mais on n'attend pas de cette voiture d'être une sportive. Outre le 2,2 litres de 93 chevaux et le 2,5 litres turbo de 150 chevaux, la gamme propose un 2,2 litres turbo de 174 chevaux ou un modeste V6 d'origine Mitsubishi de 3 litres et 136 chevaux seulement.
En 1990, la planche de bord est totalement revue, et en 1993, c'est la face avant qui est modifiée. Les phares escamotés sous la plaque sont remplacés par un hideux bloc qui fait perdre tout son charme à la voiture. Dès lors les ventes ont dégringolé, et la Le Baron a été remplacée par la Chrysler Stratus en 1995, une berline qui n'a pas reçu de variante cabriolet.
Fiche technique :
Type du moteur : 4 cylindres en ligne essence
Emplacement : transversal avant
Alimentation : injection
Suralimentation : turbocompresseur
Distribution : arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 8
Alésage X Course : 87,5 x 104 mm
Cylindrée : 2501 cm3
Compression : 7,8 : 1
Puissance maximale : 150 ch à 4800 tr/mn
Couple maximal : 24,9 mkg à 2000 tr/mn
Boite de vitesse manuelle à 5 rapports
Puissance fiscale : 11 CV
Type de transmission : traction
Direction à crémaillère, assistée
Suspension av : type McPherson
Suspension ar : essieu rigide, ressorts hélicoïdaux
Freins av : disques ventilés
Freins ar : tambours
Pneus av : 205/60 HR 15
Pneus ar : 205/60 HR 15
Longueur : 470 cm
Largeur : 174 cm
Hauteur : 132 cm
Empattement : 255 cm
Cx : 0,45
Volume du coffre : 396 litres
Poids : 1335 kg
Vitesse maximale : 188 km/h
0 à 100 km/h : 9,1 s
1000 m.D.A. : 31,3 s
Consommation moyenne 9,1 l/100km
Capacité du réservoir : 53 litres
Spéciale dédicace à Gégé
Chrysler Newport 1966
(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2008)
A l'origine, la Chrysler Newport est une deux portes créée pour un salon dans les années 40. Cinq exemplaires seulement furent produits dont le modèle phare est la Newport Phaeton, une deux portes avec boite automatique trois rapports basée sur une Chrysler New Yorker.
De 1949 à 1961, le nom est ressorti pour désigner un coupé deux portes (two doors hardtop body style). En 1961, le nom devient celui du modèle d'accès des hauts de gamme, l'opposé étant la fameuse "Impérial Le Baron". La voiture est alors disponible en plusieurs configurations, deux portes hardtop ou sedan, deux portes cabriolet, quatre portes hardtop et break. Animées par des V8 de plus de 300 chevaux (SAE), les performances sont dans la norme américaine.
Chaque année apporte son évolution, comme toujours aux USA. Cette quatrième génération de Newport est basée sur la plateforme C de chez Chrysler et est construite à Detroit.
En 1968, elle laisse sa place à la cinquième génération qui sera assemblée à Belvidere, Illinois.
Chrysler Le Baron Convertible (1984)
(Auto-Moto-Retro, Le Grand Quevilly, Seine-Maritime, septembre 2008)
Avec la mise sur le marché de cette voiture aux USA, Chrysler a fait un retour gagnant. Engluée en Europe avec Simca cédée à Peugeot, la firme peut se recentrer sur son marché domestique. Depuis 1977, la Chrysler Le Baron s'impose dans la classe des voitures bon marché et de "petite taille" aux USA (elle ne mesure "que" 4,55 m de long). Elle reprend un nom qui correspondait jusqu'en 1975 à un niveau de finition élevé sur le modèle "Imperial".
Avec la deuxième génération, la voiture devient une traction en adoptant la plate-forme K de Chrysler, et monte d'un cran dans la gamme. Le voiture se place dans la niche des "compactes de moyenne gamme". Elle est dérivée en deux et quatre portes. En 1982, apparaît le cabriolet ce qui constitue le premier cabriolet produit aux USA depuis la Cadillac El Dorado de 1976 ! Vient ensuite le break baptisé "Town and Country" et dont la carrosserie est constituée de panneaux de bois. Ce break aura lui même sa version cabriolet "Town and Country" vendue à seulement 1105 unités.
Le modèle cabriolet de 1984 (nos photos) est au choix équipé d'un moteur 4 cylindres de 2,5 litres d'origine Chrysler qui développe à peine 100 chevaux ou d'un moteur 2,2 litres turbo de 146 chevaux. Cette voiture connait un succès certain aux USA, mais Chrysler reste toujours derrière General Motors et Ford. La firme dédice alors de conquérir les marchés étrangers et s'allie à la société Sonauto pour l'importation de ses modèles en France. C'est en 1988 que la Chrysler Le Baron de deuxième génération, bien plus arrondie et mieux motorisée connaîtra un très grand succès sur nos routes.