Citroën C15 D (1984-2005)

(Yvetot, Seine-Maritime, juin 2016)

Né pour remplacer l'Acadiane, le Citroën C15 est devenu une légende pour plus d'une raison. Si le constructeur français en a fait l'un des véhicules les plus rentables de son histoiree, le public l'a plebiscité pour ses nombreuses qualités. Deux raisons essentielles à sa longévité et son succès.

Apparu en mars 1984 pour une présentation à la presse, le Citroën C15 emprunte ses traits à la Visa II... Comment diable les dirigeants ont-ils pu emprunter la face la plus décriée de la production française de l'époque pour remplacer un véhicule aussi iconique que la 2CV AZU et l'Acadiane ? A vrai dire, il n'y avait pas d'autre choix chez Citroën. Et en reprenant la Visa qui utilise la plateforme de 104, c'était aussi un impératif économique. Pour la partie arrière, afin de libérer un plancher plat, c'est le train arrière de la 305 break phase II qui est utilisé, avec ses ressorts quasi-horizontaux. Installez un fourgon par-dessus, une large porte verticale et voici les premiers ingrédients de la recette du succès. Le voilà prêt à aller affronter la Renault 4 F4 et le Renault Express.

Commercialisé à partir d'octobre 1984, avec le moteur XU de 1124 cm3 (55 ch), il est aussi très vite disponible avec le moteur Diesel de la 205. On le reconnait à ses élargisseurs d'ailes destinés à compenser la différence de largeur du train avant entre celui de la 205 et celui de la 104. Les années suivantes, le C15 sera également proposé avec le moteur 954 cm3 (45 ch) et 1364 cm3 (60 ch). Ce dernier permet de porter la charge utile de 570 à 760 kg. Chacun est proposé avec une option boite manuelle à 5 rapports. En 1989, ces moteurs sont remplacés par leurs homologues TU après une année de transition avec les moteurs Poissy.

En 1989, le premier restylage a lieu avec une calandre à trois lamelles contre 4 et des feux qui migrent des phares au boiuclier avant. Le double chevron est excentré. L'année suivante, l'arrière obtient deux portes battantes. En 1992, les versions familiales apparaissent, avec leurs larges panneaux vitrés, une banquette arrière et un équipement enrichi. En 1997, alors que de nombreuses séries limitées ont déjà vu le jour, le Berlingo est présenté. Censé le remplacer, le C15 subiste néanmoins. Il évoluera alors entre les gouttes, avec des finitions simplifiées et un prix toujours compétitif et uniquement en Diesel qui représente de toute manière l'essentiel des ventes. Il prend le Diesel du Berlingo en 2001 et subsiste jusqu'au 26 novembre 2005. Il est alors remplacé officiellement par le Citröen Nemo, mais plutôt par le Berlingo par ses utilisateurs.

Avec 1 181 471 exemplaires fabriqués, le C15 devient le véhicule le plus rentable de l'histoire de Citroën. Fiable, léger, simple, costaud, il est aussi peu gourmand en carburant, très agile, maniable et, contre toute attente, plutôt alerte dans la circulation. C'est alors l'allié parfait des artisans, des agriculteurs. Il est salué dans la culture automobile comme une icone et fait même l'objet de blagues sur les réseaux sociaux à propos de sa fiabilité ou de sa longevité. On notera également les multiples variations sur châssis nu, les versions 4X4 par Dangel, 6 roues par Léotard, rallongée par Gruau etc, etc.