Hummer H2 (2003-2009)
(Caudebec-en-Caux, Seine-Maritime, septembre 2014)
Difficile de s'imaginer que cette énorme masse anguleuse a un rapport avec la légendaire Jeep MB ! Et pourtant ! Depuis 1985, la Jeep a été remplacée par un nouveau véhicule, le HMMWV (High mobility multipurpose wheeled vehicule), ou Humvee pour les intimes. (NB : la Jeep n'a pas été arrêtée en 1945 et de multiples véhicules ont joué le rôle entre temps !). C'est le véhicule tout-terrain ultime, capable d'escalader un mur de 75 cm, avec une garde au sol très haute et une carrosserie tirée à la règle.17 versions existent pour le transformer en transporteur de troupes ou porte-missile, entre autres. Il devient surtout célèbre lors de la Guerre du Golfe. L'engin est produit par AM General, un constructeur indépendant qui a appartenu à American Motors Corporation (AMC).
Afin d'améliorer l'ordinaire, AM General propose à quelques personnalités très en vue une version civile du Humwee. Le Hummer H1 est alors vendu au compte-gouttes a un prix exorbitant. Fort bien équipé, original, il devient un objet de snobisme, l'un des propriétaires les plus célèbres étant Arnold Schwartzenegger. Pour autant les ventes ne sont pas suffisantes. C'est là qu'intervient la General Motors qui décide de racheter AM General. Si les marchés militaires sont conservés, l'idée de l'exploitation d'un véhicule tout-terrain hors normes subsiste.
Mais il n'est pas question d'utiliser la plate-forme du Humvee pour créer le successeur du H1, le H2. C'est sur un châssis préexistant que la GM va se baser, et notamment celui du Chevrolet Suburban. L'avantage est de réduire les coûts et de procurer un comportement routier nettement amélioré.
Extérieurement, le H2 reste imposant : 4,82 mètres de long, 2,06 mètres de large, 2 mètres de haut. Les angles ont été adoucis, mais pas trop, pour garder la liaison avec le H1. A l'interieur, c'est le luxe, mais cubique, afin de rendre un peu de l'esprit rudimentaire qui a servi à la conception du Humvee. Les sièges sont confortables, l'environnement sombre, le levier de vitesses de la boite automatique fait penser à la commande des gaz d'un avion. Les petites vitres donnent l'impression d'un véhicule blindé (ce que le Humvee n'était pas !). Un toit ouvrant électrique améliore un peu la lumière à borrd. Il y a une chaîne Hi-Fi Bose, on peut l'équiper de radars de recul, du GPS etc...
Sous le capot, un moteur unique : un V8 essence de 6.0 litres. De 316 ch en 2002, il est porté à 325 en 2005. Avec une cylindrée de 6.2 litres, il culmine à 393 ch en 2008 ! L'ensemble est associé à une boite automatique à 4 rapports jusqu'en 2007, puis 6 rapports à partir de 2008. Cette dernière a l'avantage de faire tomber la consommation moyenne de 24 à 20 litres/100km.
Avec près de trois tonnes sur la bascule, une consommation gargantuesque, le H2 devient l'épouvantail des écologistes et le comble du snobisme dans les quartiers chics. Si la plupart des voitures n'ont jamais quitté le bitume, il est réellement doté de qualités de franchissement impressionnantes grâce à sa boîte de transfert, ses blocages de différentiel central et arrière et la haute garde au sol. Il est aussi très polyvalent avec une capacité du coffre qui varie de 1132 à 2452 litres, selon qu'on rabat la banquette (fractionnée) ou non. Il peut aussi tracter 3,5 tonnes, ce qui avec ses 50 mkg en fait un engin idéal pour tirer un bateau. Il est disponible en break ou en pick-up double cabine.
Sur la route, le H2 est capable d'atteindre la vitesse de 175 km/h. Avec sa puissance et malgré son poids, il est capable de passer en dessous de 10 secondes de 0 à 100 km/h. Reste à savoir ce que vaut sa tenue de cap, la stabilité face au vent, le comportement en virage en cas de conduite soutenue. Ses pneus hauts et les jantes de 17" ne doivent pas plaider en sa faveur. Quant aux freins... ? Il serait limité à 150 km/h sur le sol américain. Toujours est-il qu'il émet un bruit rauque phénoménal et qu'il dispose de relances qui peuvent laisser bon nombre de berlines sur place.
En 2005, Hummer propose le H3, aux dimensions plus raisonnables et un moteur 5 cylindres de 220 ch bien moins gourmand, tout en restant dans l'esprit du H2.
A l'heure actuelle, le Hummer H2 se vend autour de 25 000 € en occasion. Une côte qui ne devrait pas descendre beaucoup à l'avenir étant donné que l'engin a été fabriqué à peu d'exemplaires et qu'il est un véhicule coup de coeur.
Fiche technique :
Type du moteur : V8 Chevrolet à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : 34 CV
Cylindrée : 5967 cm3
Alésage x course : 101,6 x 92 mm
Puissance maximale : 325 ch à 5200 tr/min
Couple maximal : 50,5 mkg à 4000 tr/min
Distribution : arbre à cames central
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection
Type de transmission : intégrale
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Direction à recirculation de billes, assistance variable
Suspension av : roues indépendantes, triangles superposés, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : essieu rigide, ressorts pneumatiques
Longueur : 482 cm
Largeur : 206 cm
Hauteur : 201 cm
Pneus av : 315/70 R 17
Pneus ar : 315/70 R 17
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques ventilés
Vitesse maximale : 175 km/h
Capacité du réservoir : 151 litres
Consommation moyenne : 24 litres/100km
Volume du coffre : de 1132 à 2452 litres
Poids : 2909 kg
Mazda 323 F BG (1989-1994)
(Duclair, Seine-Maritime, août 2015)
Pour la quatrième génération de la 323 (Familia au Japon et Protege aux USA), la gamme s'enrichit d'une nouvelle carrosserie à deux volumes et cinq portes. Cette variante qui profite d'un style plus audacieux ne partage presque aucune pièce de carrosserie avec la berline traditionnelle. Si l'on compte que le break repose sur la plateforme de l'ancienne version, que le coach trois portes reprend la base de la berline, alors cette nouvelle version BG de la 323 est un vrai casse-tête.
Toujours est-il que la 323F, nom donné à la version 5 portes, bénéficie d'un style aux allures sportives rehaussé par une calandre spécifique aux phares escamotables et une ligne très étirée. Tout en étant conçue pour disposer de 5 portes et donc indiquer d'une vocation familiale, elle prend des allures dynamiques qui la feraient presque passer pour une sportive.
D'autant que la voiture a été équipée de 4 roues indépendantes type McPherson ce qui lui confère un comportement routier exemplaire. Deux moteurs sont proposés : un 1.6 16 soupapes carburateur de 87 ch, ou un 1.8 de 140 ch danns la 323F 1800 GT. Cette dernière peut s'enorgueilir d'un petit 210 km/h en pointe !!
Concernant la 1.6, le moteur est à carburateur jusqu'en 1992, puis à injection par la suite pour compenser l'installation d'un catalyseur. La puissance monte alors à 88 ch et le couple passe de 12,7 à 13,4 mkg. Ce petit moteur se montre bien alerte, et servi par une voiture légère (autour de la tonne), une aérodynamique très convenable (Cx de 0,31), il autorise des performances très honorables. Parfaitement fiable, il est assez peu gourmand.
Si l'on prend en compte que bien souvent ces voitures ont été suréquipées (toit ouvrant, 4 vitres électriques, clim, ABS, 4 freins à disques) pour inciter le client à surmonter les quotas européens, la 323F était une voiture intéressante. Elle est renouvelée en 1994 avec la génération BA et profite même du plus petit V6 de la production mondiale de l'époque, avec 2 litres et 147 ch.
Toyota Paseo (1996-1999)
(Duclair, Seine-Maritime, août 2015)
Les années 90 ont connu une mode éphémère et qui a eu, selon les constructeurs, des succès variés. Quelques firmes se sont, en effet, lancées dans le pari du coupé citadin, dans la vague à l'époque de la recherche des marchés de niche. Les fortunes ont été diverses et, finalement, hormis la charmante Opel Tigra et le pétillant coupé Honda CRX, la plupart des tentatives se sont soldées par un échec. Nissan 100 NX, Toyota MR2, ces voitures semblent avoir eu plus de succès outre-atlantique et au Japon qu'en Europe.
C'est le cas également de cette Toyota Paseo. Basée sur une plateforme de Toyota Tercel et Starlet, elle est passée inaperçue dans l'horizon commercial. La première génération née en 1991, n'a pas été commercialisée en Europe. Elle est réservée au marché américain et à l'Océanie (Paseo) et au Japon (Cynos). Elle est reliftée en août 1995, mais n'est alors disponible qu'en terre niponne. Elle n'arrive ailleurs (USA, UE) qu'en début d'année 1996.
D'un fadeur esthétique assez déconcertante, elle n'a pas tellement d'atouts pour elle. Pour autant, ce n'est pas une mauvaise voiture. Elle est correctement équipée, confortable. Son moteur 1.5 litres 16 soupapes est rond, disponible à tous les régimes grâce une course longue, et ses 93 ch sont suffisants. Mais elle n'est pas sportive pour autant. 184 km/h en pointe, 11 secondes pour atteindre 100 km/h, ce n'est pas mauvais. Mais l'amortissement n'a rien de sportif et la suspension est trop souple. Dès qu'on hausse ton, les trains roulants montrent leurs limites très vite. Ses relances valent celles d'une Tigra, mais on est loin d'une CRX !
Ce qu'elle a pour elle ? Son confort ! Les suspensions souples compensent une sellerie qui manque de maintien latéral. Le silence de fonctionnement est reposant. Les commandes sont douces, la position de conduite sans reproche. Pour un coupé, elle propose tout de même un coffre de 250 litres et les longues portes permettent un accès assez aisé aux places arrière qui ne sont pas seulement figuratives. Mais finalement, elle n'a pas les défauts de ses qualités, ou les qualités de ses défauts. Pourquoi s'encombrer d'un coupé non sportif ? Pourquoi s'échiner à n'avoir que deux portes sans les avantages habituels de ce type d'auto ? Elle est tiède, trop tiède. A côté des modèles concurrents, renforcés par l'arrivée de la Ford Puma, la Paseo ne se distingue par rien, sinon son confort. Même son prix est dans la moyenne. Et ce n'est pas sa maniabilité qui fera la différence.
Epaulée par un cabriolet non importé en Europe, en 1997, sa carrière est courte. Sa commercialisation prend fin aux USA fin 1997, et fin 1999 dans le reste du monde, dans l'indifférence générale.
Fiche technique :
Type du moteur : 4 cylindres en ligne, essence
Emplacement : transversal, avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 1497 cm3
Alésage x course : 74 x 87 mm
Taux de compression : 9,4:1
Puissance maximale : 93 ch à 5400 tr/min
Couple maximal : 13,8 mkg à 4400 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 16
Alimentation : injection électronique
Type de transmission : traction
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère (3 tours)
Diamètre de braquage : 9,90 m
Suspension av : roues indépendantes type McPherson, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : bras radiaux, bras tirés, barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux
Longueur : 415,5 cm
Largeur : 166,1 cm
Hauteur : 129,5 cm
Empattement : 238 cm
Voie av : 140,5 cm
Voie ar : 139,4 cm
Garde au sol : 13 cm
Pneus av : 185/60 R 14
Pneus ar : 185/60 R 14
Freins av : disques ventilés (236 mm)
Freins ar : disques (180 mm)
Vitesse maximale : 184 km/h
0 à 100 km/h : 10,9 s
Capacité du réservoir : 45 litres
Volume du coffre : 250 litres
Poids : 920 kg
barre antiroulis, ressorts hélicoïdaux