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Autos-Croisées
1 décembre 2015

Mercedes 300 SL Roadster W198 (1957-1963)

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(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2012)

Au firmament de l'automobile, dans le Panthéon des modèles de rêve, on songe souvent aux voitures au cheval cabré, aux Porsche ou aux Rolls-Royce. Mais en ce début des années 50, la compagnie qui a le vent en poupe est bien Mercedes. Elle se fait une terrible réputation d'équipe à battre dans des courses comme la Panamerica (victoire en 1952), les 24 Heures du Mans (victoire en 1952), et avec Juan Manuel Fangio et Stirling Moss en Formule 1 dans cette saison 1954, elle fait office d'épouvantail. En outre, la W194 qui est à l'origine de tous ces succès a une ligne fort séduisante. Il n'en faut pas plus au sémillant Max Hoffman, importateur à New-York de voitures européennes et notamment allemandes, pour solliciter la firme de Stuttgart.

Certain de pouvoir la vendre à de riches clients américains, Hoffman souhaite qu'une version de route de la W194 soit mise sur le marché, et rapidement si possible, histoire de profiter des retombées économiques du succès. Et pour bien faire comprendre qu'il est sérieux, il s'engage ferme sur l'achat de 1000 voitures et verse un acompte ! Reste à Rudy Ulhenhaut et ses équipes à créer la voiture...

A partir du style de la W194, mais très librement, l'équipe sous la direction du styliste Friedrich Geiger va créer une voiture en s'en inspirant. La structure tubulaire à caissons est reprise et comme des caissons latéraux aident à la rigidité et à légèreté de l'ensemble, ils forment un seuil de porte très large et haut, environ à la moitié de la hauteur d'une porte ordinaire. Il n'est alors pas possible d'installer un porte classique dont l'épaisseur induirait une ouverture ridicule et un poids considérable en raison de son épaisseur. Comme pour la W194, la solution réside dans l'installation des charnières sur le toit, ce qui engendre des portes-papillon, qui feront la légende de la voiture. Une contrainte technique s'est transformée en génie stylistique. Pour autant, ces portes n'ont que des inconvénients ou presque. Il faut s'asseaoir sur le rebord, se tourner sur son séant pour mettre les pieds dans l'habitable et effectuer une reptation pour se glisser sur le siège. A telle enseigne que le volant est dôté d'un système qui lui permet de basculer pour libérer de l'espace et glisser ses jambes. Mais ce n'est pas tout, une fois assis dans le siège, il faut ensuite s'étirer pour attraper la porte qui reste perchée très haut. La manoeuvre inverse n'est pas plus aisée puisqu'il faut parvenir à se hisser du fond du siège baquet jusqu'au seuil de porte. Enfin, en cas de conduite sous la pluie, l'ouverture de la porte se traduit par une douche assurée des occupants, puis par un bain de siège pendant l'opération de pivot sur le caisson rigide. Toujours est-il que le dessin de ces portes va faire entrer la 300 SL dans la légende, aidée par une silhouette ravageuse. Quant aux "sourcils" installés sur chaque passage de roue, ils ne sont pas seulement le fruit d'une trouvaille esthétique pour satisfaire les besoins de carrosserie tortueuse des clients américains, mais le fruit d'une interprétation empirique de l'aérodynamique d'alors.

Une première série est mise en chantier en août 1954, avec des feux au sommet des ailes et un moteur de 3.6 litres à carburateurs. Certains modèles ont même été construits en plastique renforcé à la fibre de verre. La version définitive sera fabriquée en acier avec des ouvrants en alu. Moyennant supplément de prix, il était possible d'opter pour une carrosserie tout alu pour un gain de 80 kg, ce qui n'a concerné que 29 voitures. Pour la série définitive, c'est le moteur 3 litres de la 300 SE W186 (ici en W189) qui a servi de base. Incliné de 50° pour pouvoir se glisser sous le long capot, c'est aussi le premier moteur essence à injection directe. La pompe délivre de l'essence en permanence dans les cylindres si bien que de l'essence non consumée finit par se mélanger à l'huile. Les vidanges doivent alors s'espacer de 1600 km seulement (1000 miles). Avec d'autres améliorations, la puissance passe de 115 à 215 ch à 5800 tr/min ! La vitesse maximale, servie par une aérodynamique soignée (0.38 à l'époque est une valeur record), un poids contenu (1293 kg), atteint entre 235 et 260 km/h selon le rapport de pont choisi. C'est alors la voiture la plus rapide du monde.

Avec des triangles superposés à l'avant, et une direction assez précise, la 300 SL est plutôt agile. En revanche, les demi-trains oscillants à l'arrière révèlent un caractère capricieux à l'auto sur route dégradée ou mouillée. Le couple de 28 mkg à 4800 tr/min est toutefois disponible dès les bas régimes et les sorties de virage doivent s'envisager avec humilité. Le 0 à 100 s'effectue en moins de 10 secondes (selon le rapport de pont) et la souplesse du moteur permet de conduire sur un filet de gaz en quatrième et de s'offrir des reprises sans rétrograder, au vrombissement gourmand du 6-en-ligne.

La voiture est présentée au Salon de New-York 1954 et elle crée un véritable émoi. La 300 SL (pour Sport Leicht, Sport Légère) et ses portes-papillons émerveillent. Ses lignes larges enveloppent un habitacle qui a plus l'air d'un cockpit et suscitent l'admiration. A l'intérieur, Mercedes a apporté le plus grand soin. Le cuir est omniprésent dans un habitacle tendu de cuir rouge. Seul le pommeau de levier de vitesses fait écho au volant de bakélite et aux incrustations dans les cadrans. La planche de bord est en aluminium et étale ses cadrans jusqu'à la montre en position centrale. Les 1000 voitures appelées par Hoffman sont vite vendues, et ce sont même 1400 exemplaires qui seront produits jusqu'en 1957, 80 % ayant été écoulés outre-Atlantique.

Mais entre temps, Hoffman a eu le temps de convaincre Stuttgart de prolonger l'expérience avec un roadster dérivé du coupé. Présenté en mars 1957 à Genève, il comporte quelques aménagements. La caisse est plus longue de 5 cm, et des blocs optiques façon Heckflosse remplacent les feux  ronds du coupé. S'agissant d'un cabriolet, la question de la porte papillon ne se pose plus. Le châssis a été repensé et renforcé. Cabriolet oblige, le poids augmente un peu, à 1383 kg. Les dimensions des caissons latéraux ont été revues pour abaisser le seuil de porte et il n'est plus besoin de tant d'acrobaties pour s'insérer à bord. Le seuil reste neanmions large. D'un point de vue mécanique, le roadster bénéficie en série d'un arbre à cames plus pointu qui n'était qu'en option sur le coupé. Enfin, l'architecture du train arrière est sérieusement reconsidérée. Les demi-arbres ne pivotent plus à partir du différentiel mais plus bas et un original troisième ressort transversal vient réfréner les envies subites du train arrière. Le cuir est toujours omniprésent, mais la bande d'alu a laissé place à un laquage blanc tandis que les deux blocs de compteurs sont insérés dans le cuir et entourent une instrumentation verticale. En 1961, elle reçoit des freins à disques en série. Elle est livrée avec un hardtop et son lot de valises sur mesure.

Le roadster 300 SL va s'écouler de 1957 à 1963 à 1858 exemplaires, la plupart sur le continent américain. Son image ne sera jamais dégradée et le coupé eclipsera toujours le roadster. Unique en son genre à l'époque, c'est le premier "Supercar" de l'histoire. Pour autant si la côte du coupé atteint des sommets que seule la Ferrari 250 GT semble pouvoir concurrencer, la côte du roadster dépasse tout de même le million de dollars ou d'euros. Pour une clientèle plus modestes, et toujours à la demande de Hoffman, Mercedes a conçu la 190 SL, bien plus accessible. La suite s'écrit avec la fameuse "Pagode", 230 ou 280 SL, puis avec le fameuse SL R107. Quant à Hoffman, il a récidivé avec BMW pour en arriver à la BMW 507, et en a même convaincu Alfa Romeo de concevoir l'Alfa Romeo Giuletta Spider !

Fiche technique :

Moteur : 6 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 2996 cm3
Alésage x course : 85 x 88 mm
Vilebrequin : 7 paliers
Taux de compression : 8,55:1
Puissance maximale : 215 ch à 5800 tr/min
Couple maximal : 28 mkg à 4800 tr/min
Distribution : arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : injection mécanique Bosch
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports
Direction à recirculation de billes (3 tours)
Diamètre de braquage : 11,5 m
Suspension av : roues indépendantes, doubles triangles superposés, ressorts hélicoïdaux
Suspension ar : roues indépendantes, essieu semi-rigide
Longueur : 457 cm
Largeur : 179 cm
Hauteur : 130 cm
Empattement : 240 cm
Voie av : 139,8 cm
Voie ar : 144,8 cm
Pneus av : 6.50 x 15
Pneus ar : 6.50 x 15
Freins av : disques (290 mm, ap 1961)
Freins ar : disques (290 mm, ap 1961)

Vitesse maximale : 240 km/h (environ)
Capacité du réservoir : 100 litres
Poids : 1383 kg

Rudy Ulhenhau
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Une balade dans le monde de l'automobile de collection et des voitures d'exception au gré du hasard et des rencontres. Un peu d'histoire, un peu de technique et des voitures ! Plus de 2000 voitures et 11 000 photos.
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