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15 février 2012

MG Metro 6R4 Clubman (1985-1986)

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(Caux-Retro, Allouville-Bellefosse, Seine-Maritime, juillet 2010)

Née à contre-temps, la MG Metro 6R4 n'a pas eu le temps de voir son développement achevé et de briller dans la compétition qui lui était destinée, le Championnat du Monde des Rallyes. Inspirée de deux concurrentes qui avaient fait leurs preuves en termes d'efficacité, la firme anglaise British Leyland retire la Triumph TR7 du championnat du monde en 1980 et s'atèle à un nouveau programme. Le nouveau projet devra réunir les atouts de l'Audi Quattro et sa transmission intégrale et le moteur central arrière de la Renault 5 turbo qui a tellement rehaussé les performances à la fin des années 70. Au département Motorsport de British Leylands, John Davenport est chargé du projet, aidé d'un talentueux ingénieur travaillant pour Williams : Patrick Head.

C'est dans les ateliers de Williams GP, l'écurie de Formule 1, que les premières ébauches du projet sont lancées. Très vite, c'est en utilisant les bases de la carrosserie de la nouvelle MG Metro que l'habillage est effectué. De la nouvelle compacte du groupe anglais, elle n'utilise que les airs, toute la structure étant entièrement inédite. Cependant, l'occasion est trop belle pour le British Leylands de promouvoir la nouvelle venue, appelée à remplacer la célèbre et indémodable Mini Morris. Sous la robe on trouve un châssis tubulaire avec arceau cage et qui est conçu pour recevoir un moteur de forte puissance en position centrale arrière. Au moyen d'une boite de transfert et d'un différenciel central avec visco-coupleur, la puissance est transmise aux quatre roues, positionnées aux extremités. Les voies larges nécessitent d'apposer des élargisseurs d'ailes sur-dimensionnés, et la puissance envisagée impose de très larges appendices aérodynamiques pour inciter la voiture à rester en contact avec le sol. Les dimensions de la voiture étant très réduite (elle sera la plus petite voiture du Groupe B), elle se montrera alors très agile, trop peut-être. Selon Davenport, son concepteur, "une petite voiture rend la piste plus large".

Lorsqu'on soulève le capot en fibre de verre, on trouve un moteur V6 ouvert à 90°. Plutôt que de choisir un petit moteur suralimenté qui offre peu de souplesse et un temps de réponse qui est encore important à l'époque, Davenport opte pour la souplesse et la disponibilité d'un moteur atmosphérique. Un V6 Honda est testé et, finalement, c'est vers le fameux moteur d'origine Buick qui équipe la Rover SD1 que lorgne Daveport. Amputé de deux cylindres, le V8 de 3,5 litres est transformé en V6 de 3 litres. Il conserve son angle de 90° mais reçoit deux doubles arbres à cames en tête entraînés par courroie et quatre soupapes par cylindre. Le taux de compression est porté à 12:1 ! En y ajoutant une injection électronique Lucas, le moteur délivre 250 chevaux en version client (Clubman, notre modèle), mais la version destinée à la compétition en propose 410 ! Avec un échappement des plus rudimentaires il délivre sa rage dans un vacarme assoudissant et on plaint l'équipage d'avoir à supporter un bruit pareil des heures durant, tout en devant hurler pour lire le road-book.

Pour homologuer la voiture en Groupe B, la voiture doit avoir été vendue à 200 exemplaires en 12 mois. La production des 205 voitures prévues est lancée en 1985 et l'homologation est délivrée par la FIA en novembre 1985. La voiture participe au RAC de 1985 et s'y classe troisième, de bonne augure pour la saison 1986. La voiture est petite, légère, agile, souple, facile à réparer. La saison 1986 est plus difficile et même si les versions "International" du Groupe B font 60 kilos de moins que la "Clubman", aucune voiture des trois inscrites au championnat ne franchit la ligne d'arrivée dans les cinq premières épreuves. Lors de du Rallye de Finlande, les premiers classements arrivent, mais Peugeot et sa 205 Turbo 16 ainsi que Lancia et la Delta S4 ont déjà exploré la même architecture. Si la Peugeot écrase le championnat, la Lancia lutte et la Metro 6R4 montre ses limites. Et puis l'accident mortel de Toivonen au Tour de Corse 1986 mettra un terme à la carrière du Groupe B. Les dernières voitures sont bradées et la Metro 6R4 a vécu. Reste le moteur V6 qui trouvera plus tard un nouveau débouché dans la Jaguar XJ220.

A ce jour, quatre Metro 6R4 ont été recensées en France. Sa côté se situe autour de 40 000 €, soit l'équivalent de son prix d'achat en 1986.

Fiche technique :

Moteur : V6 à 90°, essence
Emplacement : longitudinal, central arrière
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 2991 cm3
Alésage X course : 92 X 75 mm
Taux de compression : 12:1
Puissance maximale : 250 ch à 7000 tr/min
Couple maximal : 31 mkg à 5000 tr/min
Distribution : Deux doubles arbres à cames en tête
Nombre de soupapes : 24
Alimentation : injection électronique Lucas
Type de transmission : intégrale
Boite de vitesses manuelle à 5 rapports
Direction à crémaillère
Suspension av : triangles, ressort hélicoïdaux
Suspension ar : triangle inversé, ressorts hélicoïdaux
Pneus av : 225/45 R 16
Pneus ar : 225/45 R 16
Freins av : disques ventilés
Freins ar : disques ventilés
Vitesse maximale : 250 km/h
0 à 100 km/h :  4,5 s
Poids : 1040 kg

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Commentaires
G
Superbe , 410 Ch ça devait pousser sévère !!! Belle trouvaille ;)
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Une balade dans le monde de l'automobile de collection et des voitures d'exception au gré du hasard et des rencontres. Un peu d'histoire, un peu de technique et des voitures ! Plus de 2000 voitures et 11 000 photos.
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