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Autos-Croisées
11 février 2011

Simca Gordini 1200 (1950)

SimcaGordini1200av

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(Auto-Moto-Retro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2009)

Amédée Gordini a débuté sa carrière à la fin des années 20 en tant que pilote pour Fiat avec des voitures préparées par ses soins. Déjà l'homme né à en 1899 près de Bologne (Italie) avait un goût prononcé pour la mécanique. Il remporte en 1935 le Bol d'Or sur une Fiat 508 S Ballila avant d'abandonner avec cette même voiture la même année aux 24 heures du Mans.

On le retrouve en 1936 courant pour Simca qui, à l'époque, est la filiale française de Fiat destinée à contourner les barrières douanières et qui fabrique des Fiat sous licence. Sans doute Gordini cherchait-il à fuir les années noires de l'Italie d'avant-guerre. Dès 1937, les voitures préparées par celui qu'on appellera "Le Sorcier" montrent des capacités étonnantes en regard des performances initiales des moteurs et du faible coût des moyens mis en œuvre. Il transforme alors des Simca 5 et des Simca 8 au point d'en doubler la puissance, ce qui permet à ces voitures de concurrencer des modèles bien plus huppés et puissants. Grâce à des châssis tubulaires léger et résistants et une aérodynamique satisfaisante bien qu'empirique, les Simca-Gordini se classent en tête de leur catégorie dans bon nombre de compétitions et figurent même parfois en bonne place dans les classements généraux sur les courses d'endurance en raison d'une bonne fiabilité des moteurs. En revanche, au Mans, point de succès et l'abandon est presque systématique.

Après la guerre, tous les espoirs sont permis et Gordini imagine créer ses propres voitures sans passer par la transformation des modèles de Simca. Durant la fin des années 40, tout en utilisant les mécaniques de Simca, il produit des voitures de compétition qui rivalisent avec les meilleures marques de l'époque. Il engage même un jeune pilote argentin, un certain ... Juan-Manuel Fangio ! La voiture est toujours motorisée par un bloc dérivé du 1200 de la Simca 8 porté tantôt à 1220 puis 1430 cm3.

En 1950, il engage ses voitures dans le nouveau Championnat du Monde de Formule 1. Le règlement prévoit que les moteurs ont une cylindrée maximale de 4500 cm3 ou de 1500 cm3 compressés. Il choisit alors cette dernière option et modifie le bloc de 1430 cm3 en lui procurant un compresseur. Le moteur 3 paliers en souffre, les soupapes sont à leur limite, mais la voiture est compétitive grâce à un châssis léger. La voiture se classe alors 4è au Grand Prix de France et 2è au Grand Prix de Cadours. En 1951, un nouveau moteur 5 paliers à double arbre à cames en tête vient améliorer les performances. Mais Gordini joue sur trop de tableaux à la fois. Tantôt en Formule 1, tantôt en Formule 2 en démontant le compresseur, tantôt aux 24 heures du Mans, les mécaniciens s'épuisent et les résultats en course s'en ressentent, si bien que Simca finit par retirer son soutien. Gordini ne renonce pas et, au bord de la ruine, il est contraint de jouer les funambules concernant son budget. Il pond néanmoins un nouveau moteur 6 cylindres de 2 litres qui procure 155 chevaux à la Formule 2 (la Formule 1 est supprimée en 1952 et 1953). Avec un bon rapport poids/puissance (450 kg), la voiture est performante mais cela ne suffit pas à remporter le championnat. Toutefois Jean Behra s'illustrera deux fois pendant la saison. D'abord en ralliant Berne par la route pour le Grand Prix de Suisse avec la voiture de course munie d'une plaque d'immatriculation. Il se classera 3è de la course. Puis en remportant le Grand Prix de la Marne à Reims, devant les Ferrari, mais... hors championnat.

Gordini se maintient ainsi jusqu'en 1956 et en 1957, après le Grand Prix de Naples, il jette l'éponge, tirant un trait sur l'équipe sportive. Il croise alors Pierre Dreyfus, patron de la Régie Renault, qui lui propose une collaboration. Il en découle une lignée de voitures qui commence par la Dauphine Gordini, puis continue avec la Renault 8 Gordini, puis les Renault 12, Renault 17... Il collabore également avec Jean Rédélé pour Alpine dans la mise au point des voitures participant au Mans, dotées de moteurs modifiés par "Le Sorcier". A 75 ans, il décide de se retirer mais conserve un atelier dans la région parisienne qui lui permet d'assouvir sa passion. Il disparaît quelques semaines avant son 80è anniversaire, laissant derrière lui une épopée qui ne peut que laisser admiratif quand on est un amateur d'automobile.

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Une balade dans le monde de l'automobile de collection et des voitures d'exception au gré du hasard et des rencontres. Un peu d'histoire, un peu de technique et des voitures ! Plus de 2000 voitures et 11 000 photos.
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