AMC Pacer (1975-1980)
Voilà l'exemple de l'échec commercial automobile. Dans les années 70, alors qu'émergent sur le marché américain les petites japonaises de Honda et Datsun (aujourd'hui Nissan), et que l'Europe se tourne vers des modèles aux dimensions plus modestes que les grandes américaines rectangulaires, AMC imagine une voiture plus "conforme" au marché européen afin d'y faire concurrence aux Volkswagen Coccinelle ou aux Citroën GS, Peugeot 304, Renault 6. En 1975 nait la PACER, véhicule arrondi aux larges surfaces vitrées, complètement à l'opposé du style américain de l'époque.
Pourtant cette auto avait des atouts intéressants. Au départ, elle devait être équipée d'un moteur rotatif, moins volumineux, afin de consacrer tout l'espace à l'habitacle. L'élaboration de ce moteur fut trop couteuse, et en définitive, pour se conformer aux standards hors de l'Europe, habituée à de petits moteurs, AMC équipe sa Pacer d'un petit moteur de 90 chevaux environ, puisé dans la banque d'organes de Général Motors. Le détail qui échappe à AMC, c'est que ce moteur est tout de même un 6 cylindres en ligne de 3,8l, puis 4,2l de cylindrée, autant dire un gouffre en termes de consommation (autour de 15 litres). Juste après le premier choc pétrolier, la consommation est rédhibitoire pour le marché européen. En rajoutant une largeur excessive de près de 1,95 m, le succès ne sera jamais au rendez-vous.
Cette voiture avait la particularité d'avoir la portière droite plus longue que la gauche, afin de faciliter l'accès aux places arrières. Mais cette porte rallongée de 10 cm a la fâcheuse tendance de racler le bitume des trottoirs. A l'intérieur tout le confort est là, à l'exception de la climatisation, ce qui sera un autre handicap étant donné la forme et les surfaces vitrées qui en feront une étuve en été, au point de provoquer des craquelures sur les plastiques du tableau de bord.
Motorisée trop justement en raison de son poids (surtout en break "Station Wagon" qui atteignait 1750 kg !), le 6 cylindres fut remplacé par un V8 de 5 litres et de 125 chevaux. C'en était fini de l'idée de véhicule économique.
C'est la voiture de Coluche dans "L'Aile ou la Cuisse" avec Louis de Funès. Le magasine TIME l'a même élue parmi les 50 pires voitures de tous les temps. Elle n'a été vendue qu'à 3000 exemplaires en France.
Cordialement